Editeur : Carlotta-Films, juillet 2009. Nouveau master restauré. Version originale. Sous-Titres Français Prix public conseillé : 20 €

Suppléments:

  • Éloge de la conquête (23 mn) par Grégory Valens, critique de cinéma à Positif.
  • Deux scènes coupées (5 mn).
  • Bande-annonce.

 

Femmes fatales ou pures ingénues, en passant par les épouses parfaites, aucune ne résiste à Andrea, bel officier de l'OTAN qui va de conquête en conquête au gré de ses déplacements. Las de si faciles victoires, ce séducteur prématurément blasé n’arrive plus à éveiller son désir que lorsqu’il se trouve dans des situations périlleuses. Afin de régler son problème, il décide de se faire psychanaliser…

En reprenant la figure historique de Casanova qu’il transpose dans les années 70, Mario Monicelli (La Grande guerre) réalise une satire de la société italienne de son époque. Marcello Mastroianni, avec son aisance magnifique, interprète un personnage sur mesure de séducteur toujours déçu et qui ne parvient à désirer que lorsqu’il se sent menacé. Au-delà des gags truculents et des situations cocasses qu’il déploie, Casanova ’70 est une délicieuse chronique sociale sur les relations entre hommes et femmes et sur les troubles masculins !

L'éloge de la conquête (23 mn) par Grégory Valens,

Grégory Valens, critique de cinéma à Positif, démontre pourquoi Casanova '70 est un film charnière pour l'image de Marcello Mastroianni et dans l'œuvre de Mario Monicelli.

Film mineur par rapport à Mes chers amis ou Un bourgeois tout petit petit, ce film est comme une récréation dans la comédie à l'italienne. C'est la sixième et dernière collaboration entre Monicelli et Mastroianni. Le film est produit par Carlo Ponti qui accompagna Georges de Beauregard dans la production de la nouvelle vague française tout en produisant aussi Le docteur Jivago.

Ponti organise cette production internationale autour d'un séducteur impuissant, qui n'a pas grand chose du personnage historique. C'est un film à la gloire de Mastroianni, acteur de La dolce vita et huit et demi, acteur non-burlesque qui ne joue que des inflexions des parties du visage ou de la voix. Il retrouve là comme dans Divorce à l'italienne ou Mariage à l'italienne un personnage peu sympathique.

Mastroianni n'hésite jamais à remettre son image en jeu. Il interprète alors Rudolf Valentino dans Chao Rudy, au théâtre Sixtine à Rome puis jouera ensuite pour la première fois à Londres avant de jouer dans La dixième victime, un curieux film d'anticipation d'Elio Petri.

Autour de Mastroianni, avec un personnage féminin différent joué par une actrice différente, on voyage entre Paris, Naples, Sicile, les Pouilles, Vincenze et Milan. On remarque aussi un comte faussement sourd interprété par Marco Ferreri. Age et Scarpelli aiment faire entendre les dialectes de la Sicile et des Pouilles.


Avec ses sarcasmes contre la police, l'armée et la psychanalyse, le film est une charge contre les institutions et prône la légèreté, le plaisir de la récréation. Le film anticipe aussi un peu sur la libération sexuelle en marche : tourné en 1965, il s'intitule Casanova' 70 comme pour promouvoir la modernité des personnages féminins urbains alors que les jeunes paysannes siciliennes ou des Pouilles restent à l'écart de la libération des mœurs. Le film est un éloge de la conquête : conquérir la femme que l'on désire, si l'on est sincère dans sa tentative de séduction, y apparaît comme un des seuls objectifs louables sur cette terre.

 

 
présente
 
Casanova '70 de Mario Monicelli