Editeur : Carlotta-Films, mars 2013. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. 17 €

Suppléments :

  • La bande-annonce d'époque et La bande-annonce 2012
  • Petri par Paola (16 mn) : Paola Pegararo Petri, épouse d'Elio Petri, et Jean A. Gili, historien du cinéma italien, racontent la production de "L'Assassin", de la génèse du projet à la confrontation avec la censure.
  • Coupable innocence (16 mn) : Jean A. Gili explique pourquoi le premier film d'Elio Petri incarne la société italienne d'après-guerre et contient déjà l'essence de son cinéma.

Alfredo Martelli, un antiquaire romain, est arrêté à son domicile et emmené au commissariat. En attendant d’être interrogé, il se demande ce que lui veut la police et se souvient, par épisodes, de son attitude peu scrupuleuse à divers moments de sa vie. Enfin reçu par le commissaire, Martelli apprend que son ancienne maîtresse a été retrouvée morte. Les autorités sont persuadées qu’il est l’assassin. Accablé par les preuves, l’antiquaire sent peser sur lui le poids de la culpabilité…

L'essentiel du film se déroule sur une journée, entre deux petits matins, celui de l'arrestation de Martelli et celui de sa libération, le lendemain au lever du jour. Cinq lieux ponctuent ce parcourt principal, l'appartement de Martelli, le commissariat, l'hôtel au bord de la mer, la prison et les bords du Tibre où Martelli s'en vient pleurer sur lui-même.

De nombreux flashes-back viennent ponctuer ce récit principal : l'arnaque de la pendule, la farce au grand-père, les étapes de la relation avec Adalgisa- rencontre avec Nicoletta, premier baiser, trois flashes-back sur la veille au soir-. La caractéristique de ces flashes-back est d'être a-chronologiques et de marquer la veulerie toujours plus grande de Martelli : le suicide du désespéré et la triste journée avec la mère en étant l'aboutissement. C'est ainsi moins l'extérieur, le commissaire qui accuse Martelli que lui-même. Et c'est bien pourquoi, il pleure le jour de sa libération.

Eternel hâbleur et veule, Martelli n'aura eu qu'une brève crise de conscience passagère comme le révèle l'épilogue. Il peut se rire d'être toujours l'assassin, celui qui ne pense qu'à lui-même.

Constat sans appel donc de Petri qui pointe les dérives du journalisme (Chronique judicaire sous forme de Nicoletta en maillot de bain) et les méthodes de torture morale de la police (les deux mouchards qui empêche Martelli de dormir).

Les femmes échappent toutefois à la critique : Adalgisa, libre et généreuse, la bonne, dévouée jusqu'au sacrifice, et Nicoletta qui se révèle in fine plus intelligente qu'il n'y parait.

Coupable innocence (16 mn) : Jean A. Gili

 


 

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L'assassin d'Elio Petri