Every thing will be fine

Après une dispute avec Sara, sa compagne, Tomas Eldan, un jeune écrivain en mal d’inspiration, conduit sa voiture sans but sur une route enneigée. En raison de l'épaisse couche de neige, du manque de visibilité, et de son attention prise par le téléphone, Tomas percute une luge que conduisait un petit garçon de six ans. Tomas s'approche et voit l'enfant, Christopher, indemne. Heureux, il pense renouer avec Sara et ramène l'enfant à sa mère. Mais, celle-ci, Kate, s'inquiète de ce qu'est devenu son plus jeune fils. C'est bien lui qu'elle va retrouver sous les roues de la voiture.

Après ce que la police considère comme un accident dont il n'est pas responsable, Tomas tente vainement de trouver un équilibre auprès de Sara mais finit par la quitter. Pendant quatre mois, il tente sans succès d'écrire d'hôtel en hôtel et fait une tentative de suicide. Sara vient le voir à l'hôpital et, de nouveau, ils tentent de vivre ensemble. Pendant ce temps, Kate pleure.

Deux ans plus tard, Sara a loué un appartement à Montréal où elle espère vivre avec Tomas. Celui-ci reçoit les encouragements de son éditeur qui lui promet que son troisième roman sera bien meilleur que les premiers. Son assistante, Ann, qui a une petite fille de deux ans, Mina, le lui confirme. Pendant ce temps Kate vit dans l'angoisse d'un accident pour son fils et cherche un réconfort auprès de l'église. Avant de quitter son ancienne demeure, Tomas rend visite à Kate et promet de tout faire pour lui venir en aide. Kate lui donne un livre religieux.

Quatre ans plus tard, Tomas vit avec Ann et Mina. Il est maintenant un écrivain reconnu. Christopher demande à le rencontrer mais Tomas refuse ne tenant pas à remuer son passé. Kate, qui a découvert son refus, insiste et Tomas accepte. Christopher est très perturbé par le destin contraire de sa mère et de celui qui a tué son frère et semble en avoir profité dans  sa carrière littéraire.

Un soir, il s'en vient pisser dans le lit de Tomas et de Ann. Tomas sait alors trouver les mots pour lui montrer qu'il l'aime et qu'il remplace son frère par le père que Christopher n'a jamais eu.

Le film a l'assurance tranquille de ceux qui ont le bon droit pour eux. Tomas Eldan est écrivain, s'y donne à fond et se prête parfois un peu aux autres, ce qui lui assure le minimum d'humanité demandée. Le bonheur aurait pu être plus intense avec Kate ou Sara qu'avec Ann. Celle-ci cependant, éditrice, comprend sa passion et le laisse travailler (belle utilisation de l'écran large montrant mère et fille jouant pendant qu'Eldan écrit).

La possibilité de résilience est aussi tranquillement affirmée et montrée.

Un film plein de jolies petites idées, très optimiste mais manquant d'une véritable prise de risques dans le parcours de ses personnages.

Jean-Luc Lacuve, le 27/04/2015.