Agnieszka, vingt ans, choisit, comme exercice de fin d'études cinématographiques : le portrait documentaire d'un travailleur, ayant eu son heure de gloire dans les années 1950, Mateusz Birkut. Ce désir lui vient après qu'elle ait filmé clandestinement, dans une remise cadenassée, d'un coin oublié du musée, une immense statue de marbre à la gloire de cet homme dont elle se propose de reconstituer la destinée. Agnieszka commence par interroger les images. Des chutes de films, lambeaux d'une époque maintenant taboue, elle apprend que Birkut, jeune paysan des environs de Cracovie, a participé, en tant que maçon, à la construction d'une immense fonderie à Nowa Huta. Puis il est devenu un héros en posant, avec cinq hommes, plus de trente mille briques en une seule journée. Birkut n'a pas voulu croire la justice populaire qui voyait dans son ami Witek, ancien des brigades internationales, un agent de l'étranger. Mis au banc des accusés, il a été condamné à la prison. Des morceaux d'actualités corroborent ces dires. Agnieszka retrouve enfin la trace de Witek. Réhabilité, il dirige un important complexe industriel. Puis Hanka, l'ancienne compagne de Birkut, bourgeoisement mariée. Mais nulle trace de l'ancien héros. Sans sa présence, le film n'a plus d'importance. Le rédacteur en chef de la TV retire pellicule et caméra à l'impétueuse réalisatrice. Des amours d'Hanka et de Birkut est né un fils, ouvrier au chantier naval de Gdansk. C'est par lui qu'Agnieszka apprend la vérité : Birkut est mort. Mais le fils accepte de témoigner en accompagnant la jeune femme jusqu'au studio de cinéma.