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La mort en direct

1979

Avec : Romy Schneider (Katherine Mortenhoe), Harvey Keitel (Roddy), Harry Dean Stanton (Vincent Ferriman), Thérèse Liotard (Tracey), Max von Sydow (Gerald Mortenhoe). 2h08.

Par expérience et par jeu, Roddy, de la chaîne de télévision NTV, se laisse greffer dans le cerveau une caméra. Il peut donc filmer tout ce que ses yeux regardent, le seul inconvénient, Roddy ne peut supporter le noir plus de quelques minutes. Son patron et ami, Vincent Ferriman par souci d'authenticité et pour obtenir un maximum d'indice d'écoute cherche à filmer une mort en direct.

La personne choisie est Katherine Mortenhoe, jeune écrivain. Face à son médecin, elle apprend un terrible verdict, le mal incurable dont elle est atteinte ne lui laisse environ que deux mois à vivre. Le docteur Mason lui donne des pilules pour calmer les douleurs qui risquent de la faire souffrir atrocement. Vincent Ferriman propose à Katherine un contrat pour faire de sa mort un spectacle. Elle refuse puis revient sur sa décision pensant échapper à la surveillance des caméras. Lorsque la NTV retrouve sa trace, elle place Roddy sur son chemin. C'est dans une église où logent les pauvres qu'il va essayer de lui venir en aide et devenir ainsi son compagnon de route.

Ils se retrouvent dans une cabane abandonnée non loin de la maison de Gerald Mortenhoe, son premier mari. Afin de lui être présentable, elle demande à Roddy d'aller lui chercher des produits de beauté et une nouvelle robe. Au village, Roddy s'arrête pour regarder une émission de télévision où il voit ce qu'il a filmé. Dégoûté de lui-même, et écoeuré parle rôle qu'on lui fait jouer, de retour à la cabane, par dépit, il jette la lampe de poche qui lui servait de source de lumière pour la nuit. De ce fait, il perd l'usage de la vue et avoue à Katherine qui il est. La jeune femme l'emmène chez Gerald Mortenhoe où un coup de téléphone de la NTV lui apprend qu'elle n'était pas malade et qu'elle doit cesser de prendre les pilules qui sont en réalité une drogue. Par vengeance envers Vincent Ferriman, elle se suicide.

Partant d’un scénario de science-fiction visionnaire puisque très proche de notre actuelle télé-réalité et de son voyeurisme obscène, Bertrand Tavernier questionne le pouvoir ambivalent de l’image .

Dans la beauté teintée d’étrangeté des paysages écossais, d’un Glasgow en déshérence à la verdoyante campagne alentour, il tisse un récit intimiste entre. Romy Schneider, toute de fragilité et de dignité, et Harvey Keitel, à la délicate sobriété, font magnifiquement battre ces deux cœurs oubliés dans une société déshumanisée qui a érigé la mort en spectacle.

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