Bosnie-Herzégovine - 1991. A l'effondrement du communisme, Divko revient d'Allemagne dans son village après 20 ans d'exil à l'ouest avec une rutilante Mercedes en compagnie de la jeune et séduisante Azra qu'il compte épouser, le chat noir Bonny et les poches remplies de Deutschemarks.
Il entend retrouver sa maison et en chasser sa femme qu'il accuse d'avoir vécu à ses crochets même si elle a élevé seul leur fils, Martin, qu'il n'a jamais connu.
L'odieux Divko, reçoit des pierres dans ses carreaux. Il comprend que son fils se venge et l'oblige à réparer. Il entreprend de racheter le salon de coiffure où travaillait son ex-femme afin d'en confier la gestion à sa nouvelle compagne.
Bonny, le chat noir auquel Divko est si attaché, fugue. Risée du village quand il scrute coins et recoins pour récupérer son minou, Divko fait office de bienfaiteur quand il offre une belle récompense à qui lui ramènerait l'animal. Azra et Martin, en recherchant le chat, tombent amoureux.
La guerre gronde. Martin est accusé de traîtrise par les milices croates pour avoir averti l'ami de sa mère d'une attaque imminente. Divko le sauve et l'aide à fuir avec sa mère et Azra.
Sa femme revient pourtant portant Bonny entre ses bras. Le chat noir est un porte-bonheur, garant de l'âme d'un pays, qui ne revient à la maison pour en garder le seuil, selon les coutumes musulmanes, que lorsque son maître retrouve la raison.
Cette coproduction européenne est hélas fort académique, sorte d'adaptation de Pagnol par Claude Berri ou un petit village comme microcosme de la Bosnie avant la gurre. Danis Tanovic s'intéresse à la jolie lumière et au gentil chat porte-bonheur sans aller au-delà de sentiments assez conventionnels.
Seuls les acteurs parviennent à sauver un peu la mise, notamment Miki Manojlovic sorte de Walter Matthew, cocker bourru qui finit par prendre conscience que le monde est plus complexe que ce qu'il croyait.
Jean-Luc Lacuve le 19/03/2011
Avec : Miki Manojlovic (Divko Buntic), Boris Ler (Martin Buntic), Mira Furlan (Lucija), Jelena Stupljanin (Azra), Mario Knezovic (Pivac), Milan Strljic (Ranko Ivanda), Svetislav Goncic (Savo). 1h53.