Preston Sturges |
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1898-1959
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12 films | ||
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A sa naissance, le 29 août 1898, dans le quartier irlandais de Chicago, Preston s'appelle Edmond P. Biden, le fils d'un modeste représentant de commerce. Trop modeste d'ailleurs aux yeux de son épouse Mary qui a d'autres ambitions pour son fils et elle-même. Alors que Preston est encore tout petit, elle l'emmène dans ses nombreux voyages en Europe où elle entretient de très amicales relations avec Isadora Duncan, danseuse célèbre et controversée à l'époque.
En 1902, Mary divorce et épouse Solomon Sturges, un riche boursier qui adopte Preston et lui donne son nom. Désormais, Preston Sturges vit la moitié de l'année la vie de bohème de sa mère - à Paris en particulier où il étudie au lycée Janson de Sailly - et l'autre moitié à Chicago auprès d'un père qu'il admire et dont il s'efforcera toujours d'acquérir l'extraordinaire sens des affaires.
Puis, Mary divorce à nouveau et se remarie... En 1914, à seize ans, Preston est assistant metteur en scène d'" OEdipe-Roi ", le spectacle qu'lsadora Duncan présente à New York. Ensuite, il crée une fabrique de cosmétiques, fait la guerre dans l'aviation, retourne à la fabrique, invente un rouge à lèvres qui ne tache pas, se marie, fait faillite, se retire à la campagne, fait breveter des inventions qui resteront sans lendemain, divorce et, doucement, s'achemine vers la misère. En 1927, au bout du rouleau, il va demander conseil à son père adoptif: celui-ci lui donne quelque argent et lui procure des vêtements ' Mais Preston est épuisé, malade et doit se faire hospitaliser pour une appendicite.
Désormais, sa vie va prendre un autre cours. A l'hôpital, il
se met à écrire. Ses deux premières pièces sont
des succès à Broadway. Il est appelé à Hollywood
par la Paramount. Il y acquiert très vite la réputation d'un
excellent scénariste et d'un brillant dialoguiste. Il traverse les
années 30 en travaillant avec des cinéastes comme William Wyler,
Rouben Mamoulian, Mitchell Leisen, Frank Lloyd...
En 1940, il réussit à convaincre la Paramount de le laisser réaliser son premier film, Gouverneur malgré lui, qui recevra l'Oscar du meilleur scénario. Le succès est immédiat et, en quatre ans, Sturges réalise huit films, autant de triomphes dont il est l'auteur total, statut exceptionnel à l'époque. On voit en lui le brillant successeur d'Ernst Lubitsch et de Frank Capra. Ses films sont des satires drôles et acerbes de l'establishment hollywoodien, des moeurs politiques, des genres cinématographiques dont il bouscule les règles.
Mais le succès et l'autorité de Sturges lui valent beaucoup de jalousie et d'inimitiés. En 1942, il tint son propre rôle dans Au pays du rythme (Star Spangled Rhythm, George Marshall). En 1944, il quitte la Paramount et s'associe avec Howard Hugues pour produire ses films. Oh! Quel mercredi, où Harold Lloyd faisait sa rentrée, est un échec public, tout comme les deux derniers films que Sturges réalisa à Hollywood. De plus, il n'a vraiment pas le sens des affaires de son père adoptif et jette J'argent par les fenêtres...
Sturges, se sentant honni par la Mecque du cinéma, part en Europe et s'installe à Paris. Il n'y trouvera plus qu'une occasion de tourner un film, adapté d'un best-seller de Pierre Daninos Les carnets du major Thompson réunissait Martine Carol et Noël-Noël. Preston Sturges est mort le 6 août 1959 à Paris.
FILMOGRAPHIE :
1940 |
Gouverneur malgré lui |
(The great McGinty)
Alors que la ville est en pleine élection, Dan McGinty, client à la soupe populaire, se voit proposer, par un acolyte du maire Tillinghast, de prendre la place d'électeurs morts dans plusieurs bureaux de vote contre deux dollars pour chaque voix déposée. Il revient voir le politicien corrompu qui l'a engagé avec 37 bulletins et reçoit 74 dollars. Impressionné par sa performance, le «Boss» l'engage comme encaisseur pour les rackets qu'il organise. Fort en gueule et peu scrupuleux, McGinty se distingue par les résultats inespérés qu'il obtient auprès des mauvais payeurs. Le jour où il s'avère que l'équipe sortante du maire, trop corrompue, ne sera pas réélue, le «Boss» a l'idée de présenter un «homme neuf» que personne ne connaît et McGinty se retrouve maire de la ville. Puis, les femmes votant désormais et n'aimant pas les célibataires, on organise son mariage blanc avec sa propre secrétaire, Catherine. Mais Catherine et McGinty tombent amoureux l'un de l'autre et la jeune femme infléchit petit à petit la morale de son mari. Et lorsque, poussé par les affairistes qui se trouvent derrière lui, McGinty se présente et est élu gouverneur de l'État, il décide de faire quelque chose pour combattre les taudis, la misère et l'exploitation des travailleurs. Il est aussitôt arrêté pour une affaire de pots-de-vin à l'époque où il n'était que maire. Grâce à la complicité d'un politicien, McGinty et le «Boss» prennent la fuite et se réfugient dans un petit pays d'Amérique Centrale. |
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1940 | Le gros lot |
(Christmas in July). Avec : Dick Powell (Jimmy MacDonald), Ellen Drew
(Betty Casey), Raymond Walburn (Docteur Maxford), Alexander Carr (M.
Shindel), William Demarest (M. Bildocker), Ernest Truex (M. J.B. Baxter),
Franklin Pangborn (Don Hartman, l'annoceur radio), Harry Hayden (M.
E.L. Waterbury, chef de bureau). 1h07.
Jimmy Mac Donald est un doux rêveur qui s'imagine déjà avoir gagné la somme de 25 000 dollars à un concours de slogans organisé par une marque de café. Trois de ses collègues de travail lui font une farce d'un fort mauvais goût, en envoyant un télégramme lui annonçant être le fameux gagnant... |
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1941 |
Un coeur pris au piège |
(The Lady Eve). Avec : Henry Fonda (Charles 'Hopsie' Pike), Barbara
Stanwyck (Jean Harrington / Lady Eve Sidwich), Charles Coburn (Colonel
Harrington), Eugene Pallette (Horace Pike), William Demarest (Ambrose
'Muggsy' Murgatroyd), Eric Blore (Sir Alfred McGlennan Keith - 'Pearlie'),
Melville Cooper (Gerald), Martha O'Driscoll (Martha), Janet Beecher
(Janet Pike). 1h27.
Charles Pike, grand chasseur de papillons et fils d'un richissime roi de la bière americain, rencontre sur le bateau qui le ramene à New York la fatale beauté Jean Harrington en quête d'un mari. Mais si Charles connait bien les papillons, il connait mal les femmes, en particulier celle-ci qui le mene en bateau. |
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1941 | Les voyages de Sullivan |
(Sullivan's Travels). Avec : Joel McCrea (John L. Lloyd 'Sully' Sullivan),
Veronica Lake (la fille), Robert Warwick (M. Lebrand), William Demarest
(M. Jones), Franklin Pangborn (M. Casalsis), Porter Hall (M. Hadrian),
Byron Foulger (M. Johnny Valdelle). 1h30.
John L. Sullivan, cinéaste, assiste à la projection d'un film avec ses producteurs. La dernière scène montre une lutte entre deux hommes, symbolisant la lutte du travail et du capital. Après la projection, Sullivan (auteur de comédies jusqu'alors) déclare qu'il doit d'abord apprendre la pauvreté et la misère avant d'entreprendre son prochain film " 0 Frère, où es-tu ?". Il veut réaliser des oeuvres plus " significatives". Habillé en clochard, il commence ses " voyages". Après avoir échappé à deux soeurs solitaires vivant dans une ferme isolée, il rencontre une jeune fille, starlette aux espoirs déçus, qui retourne chez elle. De retour aux studios, il entreprend un autre voyage avec sa nouvelle compagne. Ils vivent la vie des clochards, prenant des trains en marche, dormant dans des asiles de nuit, découvrant un autre monde... celui de la misère et de la souffrance. Enrichi par cette dernière aventure, Sullivan décide de distribuer des billets de 5 dollars à ces malheureux. Mais, à la suite de quiproquos, il est envoyé dans un camp de travail, dans les marais. Une vie de cauchemar commence pour lui, c'est l'enfer. Pourtant, un soir, lors d'une projection cinématographique organisée pour les bagnards, il découvre que les gens veulent rire avant tout. De retour à Hollywood, il va chercher à communiquer ce rire (la communion et la chaleur humaine) dans ses films. |
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1942 |
Madame et ses flirts |
(The Palm Beach Story). Avec : Claudette Colbert (Geraldine 'Gerry'
Jeffers), Joel McCrea (Tom Jeffers / Capitaine McGlew), Mary Astor (La
Princesse Centimillia), Rudy Vallee (John D. Hackensacker III dit 'Snoodles'),
Sig Arno (Toto). 1h28.
La belle Gerry Jeffers constate que Tom et elle, cinq ans après leur mariage, ne sont pas loin de la faillite - financière du moins, car ils s'aiment encore. Que faire pour aider son mari, un inventeur dont les projets laissent perplexes les financiers ? L'argent tout est là ! Elle le comprend encore mieux quand le Roi de la Saucisse, petit vieux charmant et dur d'oreille qu'elle croise par hasard, lui donne une liasse de dollars. Elle propose à Tom d'user de sa silhouette pour rabattre le milliardaire qui débloquerait la situation, Pas question, dit-il ! Elle passe outre, préfère une séparation temporaire et part pour la Floride, paradis des riches... |
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1944 | Miracle au village |
(The Miracle of Morgan's Creek) | |
1944 |
Héros d'occasion |
(Hail the Conquering Hero) | |
1944 |
The great moment |
1947 |
Oh ! Quel mercredi |
(The Sin Harold Diddlebock/Mad Wednesday).
Harold, ancien champion de football, perd son travail. Désespéré, il s'arrête dans un bar en ville pour boire et oublier son désarroi. Quand il se réveille, deux jours plus tard, il n'a plus aucun souvenir de ce qui lui est arrivé ces dernières 48h... et le voilà propriétaire d'un cirque ! |
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1948 |
Infidèlement vôtre |
(Unfaithfully Yours). Avec : Rex Harrison (Sir Alfred De Carter), Linda
Darnell (Daphne De Carter), Rudy Vallee (August Henshler), Barbara Lawrence
(Barbara), Kurt Kreuger (Anthony), Lionel Stander (Hugo Standoff), Edgar
Kennedy (Détective Sweeney), Al Bridge (Le détective de la maison),
Julius Tannen (O'Brien, le tailleur). 1h47.
Chef d'orchestre, Sir Alfred De Carter est heureusement marié à la belle Daphne. Mais, au retour d'une tournée en Europe, il sent poindre en lui un sentiment de jalousie, nourri par l'attitude d'August, son beau-frère, qui a pris la liberté de faire suivre Daphne en son absence. Alfred refuse de lire le rapport remis par Sweeney, le détective, et qui suggère que Daphne pourrait s'être compromise avec Anthony, le secrétaire de Sir Alfred. De plus en plus troublé, celui-ci rend visite à Sweeney, qui s'avère être un de ses admirateurs et qui lui communique les résultats de son enquête. Le soir même, alors qu'il dirige l'ouverture de " Sémiramis " de - Rossini ", Alfred imagine de se venger et conçoit un plan très élaboré : il tue Daphne à coups de rasoir et Anthony est accusé du meurtre. Tout réussit parfaitement, mais ce n'était là qu'une création de l'esprit et Alfred se retrouve à la tête de son orchestre, dirigeant cette fois-ci l'ouverture de " Tannhauser ", qui lui inspire un autre rêve, où il se voit pardonnant à Daphne et la laissant même partir avec son amant. Quant à " Francesca Da Rimini ", de Tchaïkovski, qu'il dirige ensuite, elle lui inspire une séance de roulette russe, qui tourne mal pour lui. A la fin du concert, désormais convaincu de l'infidélité de Daphne, il rentre à l'hôtel et tente de réaliser le plan imaginé au début de la soirée. Mais il échoue lamentablement. Il passe alors à la deuxième alternative, mais il ne peut signer le chèque que, grande âme, il voulait remettre à Daphne pour qu'elle parte avec son amant. En désespoir de cause, il tente d'impliquer son épouse dans une partie de roulette russe. Là encore, il se ridiculise. Et Daphne, comprenant que son mari est assailli par le doute, dissipe en quelques mots tous ses soupçons : elle lui a en effet toujours été entièrement fidèle... |
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1949 | Mamzelle mitraillette |
(The Beautiful Blonde from Bashful Bend). | |
1955 | Les carnets du major Thompson |