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El reino

2018

Avec : Antonio de la Torre (Manuel López-Vidal), Monica Lopez (Inés), Josep María Pou (José Luis Frías), Nacho Fresneda (Paco Castillo). 2h11.

Manuel López Vidal est un homme politique influent, membre du parti au pouvoir en Espagne. Promis à un brillant avenir en tant que successeur de José Luis à la tête d'un conseil régional, il est toutefois impliqué, avec plusieurs complices, dans des détournements de subventions européennes grâce auxquels Manuel, ses collègues et leurs familles se sont considérablement enrichis. Malgré les avertissements de Frías, Manuel et ses complices tournent ainsi en dérision la volonté de Rodrigo Alvarado Urrea, récemment nommé sous-secrétaire général du parti, de se lancer dans une croisade contre la corruption dans les rangs du parti.

L'un des associés de Manuel, Francisco "Paco" Castillo est brièvement arrêté à la suite d'investigations menées sur un de ses comptes bancaires en Suisse. Manuel s'assure que les preuves incriminant le parti quant aux malversations sont détruites, notamment vis-à-vis d'un dossier en particulier, Persika. Inquiet quant aux possibles conséquences, Manuel ordonne à un autre associé, Rafael Gallardo, de ne parler à personne de l'affaire, et se fait fort de rassurer, très perturbé par ces révélations. Il informe également Luis Cabrera, de retour d'un voyage d'affaires de Chine. L'affaire se tassee rapidement, et Castillo est relâché.

La bande d'associés se retrouve ainsi pour inaugurer le nouveau yacht de Cabrera, l'Amadeus. Toutefois, Manuel est averti par Jacobo , un journaliste de sa connaissance, que de nouvelles révélations vont paraître, et qu'elles l'impliquent directement. Manuel tente, sans succès, d'empêcher, ou tout du moins de retarder, la publication des révélations. Il soupçonne initialement Gallardo d'avoir trop parlé, mais ce dernier nie en bloc. Il interroge ensuite Pajera, qui admet être à l'origine des révélations, ayant coopéré depuis plusieurs mois avec la Guardia Civil, à qui il a fourni des enregistrements compromettants.

Manuel et Castillo sont convoqués à une audience du parti, menée par Asunción Ceballos, la chef du parti, et Alvarado. Au cours de cette séance tendue, Castillo, le poulain de Ceballos, semble chercher à se dédouaner aux dépens de Manuel, qui est renvoyé du parti. Ceballos propose à Manuel d'occuper un poste à Washington, mais Manuel, se sentant humilié qu'on l'éloigne ainsi, refuse. Il cherche l'appui de Frías, mais ce dernier le désavoue. Manuel décide alors de se constituer une police d'assurance en faisant des copies de documents relatifs à l'affaire Persika et se prépare à se défendre avec l'aide de sa femme, Inès, et de son avocat, Fernando . Il est toutefois arrêté et une perquisition est menée à son domicile ; les copies des documents qu'il a faites sont alors saisies. Ayant obtenu une liberté conditionnelle, il se rend à Madrid pour se confronter à Ceballos et la menace : s'il tombe, il entraînera le parti dans sa chute en révélant tout ce qu'il sait des malversations, en particulier concernant l'affaire Persika. Ceballos refusant de céder, Manuel se tourne vers Alvarado et lui propose de l'aider dans son ascension et de lui fournir des éléments incriminants contre Castillo en échange de son aide dans son procès. Il rencontre ensuite Amaia Marín), une journaliste renommée, et promet de lui fournir prochainement un scoop qui lui permettra de véritablement atteindre le sommet de sa profession.

Lors d'une première confrontation juridique avec l'accusation, Manuel découvre que Gallardo l'a également trahi, fournissant des preuves de l'implication de Manuel dans le cadre d'un accord avec la justice. Averti par Inès que les choses ne feront qu'empirer avant le procès prévu dans trois semaines, Manuel retourne voir Frías qui, tout en l'accusant d'avoir été l'artisan de sa propre chute par orgueil, l'avertit qu’il est en danger de mort par sa persévérance à vouloir impliquer d'autres membres du parti. Manuel, à qui Alvarado a donné une semaine pour tenir sa part du marché, décide donc de mettre Inès et leur fille, Nati , à l'abri en les envoyant à Toronto. Il se rend ensuite auprès de Cabrera et, prétendant que ce dernier est également visé par les investigations, l'enregistre sur un dictaphone tandis que Cabrera, outré et paniqué, évoque de nombreux détails des malversations.

Cependant, les efforts de Manuel s'avèrent à nouveau vains car Castillo, qui est revenu en grâce auprès des instances du parti et qui a été averti de la présence de Manuel, découvre le dictaphone caché dans sa poche. Manuel prend la fuite et décide de tenter le tout pour le tout : retrouver des documents cachés par Bermejo, un trésorier du parti, dans une résidence secondaire en Andorre. Il s'y rend, accompagné de Fernando, où il trouve la fille de Bermejo, Lucía, qui a secrètement organisé une soirée avec des hommes plus âgés. Prétendant être envoyé par Bermejo, Manuel fouille la maison, allant jusqu'à forcer une porte, et se dispute violemment avec les invités. Ces derniers tentent de l'empêcher de prendre les documents, mais Manuel les menace d'appeler la police et de les dénoncer pour détournement de mineur. Il parvient ainsi à quitter la résidence avec les documents en compagnie de Fernando.

Passant en revue les preuves, Manuel et Fernando réalisent que les malversations dépassent de loin le cadre du seul parti. En dépit des réticences de Fernando, Manuel veut se rendre à Madrid et tout divulguer à la presse, peu ébranlé par le scandale national retentissant que cela causera. Toutefois, lors d'une halte sur une aire d'autoroute, Fernando disparaît mystérieusement. Manuel repère deux hommes à l'aspect menaçant et comprend que sa vie est en danger : il parvient à s'enfuir par les toilettes et se précipite à la voiture. Sur la route, il remarque un véhicule qui le suit de très près, phares éteints. Un autre véhicule arrivant en face éteint également ses phares. Comprenant qu'on cherche à maquiller son meurtre en accident de la route, Manuel éteint à son tour ses phares et, s'il ne peut éviter la collision, il endommage gravement le véhicule de face. Sa propre voiture est renversée, mais Manuel survit, et lorsque l'un des poursuivants s'approche de lui, Manuel le tue en lui plantant un stylo dans la gorge.

Manuel prend à nouveau la fuite dans la voiture de son assaillant. Il parvient à Madrid, et décide de confier les révélations à la journaliste Marín. Toutefois, lors de l'émission, les échanges entre Manuel et elle se font très tendus : Marín attaque directement Manuel, lui demandant d'expliquer à quel point il s'est personnellement enrichi, plutôt que de révéler directement le contenu des carnets dérobés par Manuel. Ce dernier s'énerve, finissant même par accuser Marín d'être au service du même système corrompu qu'il souhaite dénoncer tout en soulignant les menaces sur sa vie. Marín s'emporte à son tour, et déclare que la corruption ne pourra être éliminée si une profonde analyse du comportement des corrompus n'est pas menée. Elle attaque à nouveau Manuel, lui demandant vertement si, au cours des quinze dernières années passées à s'enrichir, il a considéré la moralité et les conséquences de ses actes, et s'il a jamais éprouvé des regrets, rappelant qu'il est un délinquant avant d'être une victime. Les deux interlocuteurs se fixent pendant quelques secondes, et le film termine avant que Manuel ne réponde.

Grand gagnant des Goya 2009 avec sept trophées, le film brosse un portrait sans concession du monde politique espagnol, corrompu jusqu'à l’os.

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