Deux hommes, un tisserand et un fermier, fuient le monde des pauvres et des humbles où, pour espérer travailler, se nourrir, survivre, il leur faut se soumettre aux puissants. C'est dans un village en ruines, aux portes du désert, qu'ils tentent de construire un monde nouveau, libre. Le fermier s'acharne à mettre en valeur une terre aride ; le tisserand transforme en étoffes, contre de la nourriture, la laine que lui apporte le marchand. Leur vie nouvelle est placée sous le signe du respect mutuel, de la solidarité.
Un jour survient une femme. Elle est la seule survivante de terribles inondations. Peu à peu la jeune femme retrouve la joie de vivre. C'est une nouvelle étape dans la vie commune qui commence... Le fermier et le tisserand s'associent pour cultiver la terre ; ils en viennent à confectionner pour eux-mêmes les vêtements dont ils ont besoin. Même le marchand se satisfait de l'animation qui reprend dans cet endroit réputé maudit. Mais les relations entre les deux hommes finissent par se détériorer. L'un et l'autre désirent la jeune femme. Elle résiste... mais finit par céder, presque par reconnaissance. La confiance qui les liait fait place à la méfiance. Le marchand profite de la situation et leur offre de l'argent.
La jeune femme est enceinte. Le fermier et le tisserand se battent pour la paternité. Celle qui avait amené la joie dans leur nouvelle vie, préfère partir dans le désert.
Le marchand et des hommes armés viennent s'emparer d'une terre désormais
fertile. Les deux hommes, l'espace d'un instant, font à nouveau preuve
de solidarité. Ils tentent de s'opposer à ce vol ; mais il est
trop tard. La terre sera bientôt livrée aux instruments de la
civilisation : pelles mécaniques et bulldozers.