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Ghost in the shell

Rupert Sanders
2017

Avec : Scarlett Johansson (Le Major), Pilou Asbæk (Batou), Takeshi Kitano ( Daisuke Aramaki), Juliette Binoche (Dr. Ouelet), Michael Pitt ( Kuze), Peter Ferdinando (Cutter). 1h47.

Dans un futur proche, le Major est unique en son genre : humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Les décors futuristes et l'interprétation de Kitano ne suffisent pas à sauver ce remake du film culte de 1995. Le mystère qu'il peut y avoir entre intelligence artificielle et intelligence humaine est bien plus troublant dans Blade runner, A. I., Matrix ou Minority report.

L'enjeu pour Motoko/Le major se résume ici à savoir si elle a encore une personnalité propre (sentiments, valeurs), un ghost. Mais, on reste dans une aventure purement humaine, retrouver sa personnalité face à de faux souvenirs implantés (fade déclinaison de Total recall). Plus question de proposer une ambiguïté due à la double nature homme/machine. En haut de la ville, une seule pensée anime le major, être un justicier dans un monde en train de perdre pied face à la technologie : "Ce qui nous sauve est notre humanité.” On est là encore bien loin du : “Et si c’était possible, si un corps pouvait engendrer sa propre identité, sa propre âme. Tu te rends compte ? A quoi ça servirait d’être un humain ?“.

L'hybridation orient/occident aurait pu compenser cette simplification sur le versant homme/machine. Mais pas la moindre trace d'émotion dans les relations humaines. En face d'un major impassible, la mère de substitution (la larmoyante Binoche) prépare déjà à la larmoyante mère japonaise. Et pas mieux avec son partenaire américain qui détourne pudiquement les yeux lorsqu'elle enlève sa combinaison de plastique. La supposée histoire d'amour est renvoyée au passé et se conclut dans un "tragique" regard au moment de la mort du compagnon sacrifié.

En évacuant tout le trouble entre l'homme et la machine, cette version privilégie l'aspect science-fiction sans dimension fantastique.

Jean-Luc Lacuve le 28/04/2017

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