Au Moyen Age, le comte Wetter von Stahl est accusé d'avoir ensorcelé la fille de l'armurier de Heilbronn, Catherine Friedeborn qui n'a que quinze ans. Le comte tente de se disculper en procédant lui-même à l'interrogatoire de la jeune femme. Il la convainc de retourner chez son père.
Revenu ses terres, le comte apprend que Le Rhingrave von Stein exige au nom de Cunégonde de Thurneck la restitution d'un fief de trois villes. Dans la forêt c'est le noble Burgrave qu'il tue après qu'il se soit prétendu le mari d'une belle jeune femme en détresse. Le comte apprend alors que la jeune femme en question est Cunégonde de Thurneck. Il en tombe amoureux et en guise de cadeau de fiançailles lui offre le fief de trois villes qu'elle convoitait. Brigitte, une servante, lui apprend qu'un rêve hante le comte : un chérubin lui aurait désigné une jeune fille comme l'enfant de l'empereur. Cunégonde pense que c'est elle.
Catherine veut entrer au couvent des Ursulines mais à sa porte subtilise une lettre qu'elle s'empresse d'amener au comte. C'est un message du Rhingrave von Stein qui projette d'attaquer son château pour se venger de lui et de Cunégonde. En effet, celle-ci promet le mariage à tous mais n'est jamais là pour les noces. La tour du château est déjà en flamme et Cunégonde exige que Catherine s'en aille y chercher son portait qu'elle a enfermé dans un étui. Catherine en revient miraculeusement indemne mais Cunégonde est furieuse, l'étui manque.
Brigitte découvre bientôt l'objet de sa fureur : l'étui contenait le titre de propreté du fief des trois villes. Catherine revient horrifiée d'un bain où elle a surpris Cunégonde nue. C'est un chevalier qui en donne la raison, Cunégonde n'est pas une sorcière mais une vieille femme décatie qui ne doit sa beauté qu'à des cheveux et des dents achetées et à un corset de fer. Voila pourquoi elle n'accepte jamais le mariage et le promet seulement pour s'enrichir.
Le comte remercie Catherine et comprend que ce qu'il croyait être un rêve était un réel mouvement de son esprit vers elle. Déplacé à Heilbronn par un chérubin, celui-ci lui avait montré par une tache de naissance l'auguste ascendance de Catherine.
L'empereur est néanmoins scandalisé par cette rumeur et condamne le comte au jugement de dieu. Théobald Friedeborn ne peut néanmoins lever son arme sur le comte et l'empereur reconnait la faute commise seize ans plus tôt alors qu'il était à Heilbronn. Catherine sera désormais Catherine de Souabe et il promet de donner sa main au comte qui obtient aussi la bénédiction de Théobald. Ceux-ci promettent se venger de Cunégonde. Catherine accepte avec joie de devenir la femme du comte.
La petite Catherine de Heilbronn ou L'épreuve du feu est une pièce écrite par Heinrich von Kleist en 1810, créée à Vienne la même année. Rohmer, qui a déjà mis en scène La marquise d'O, traduit la pièce de Kleist et fait répéter sa troupe d'acteurs pour le Festival d'Automne de 1980 avec des acteurs du théâtre de Nanterre et son décorateur, Yannis Kokkos. Pour A2, Rohmer assure aussi la captation de sa mise en scène.
Dans un document d'archives de l'INA de novembre 1979, Rohmer explique que ce qui l'a séduit dans la pièce est qu'elle est aussi un conte et même un ensemble de contes où beaucoup de gens se croisent et viennent raconter des histoires. Il demande à Yannis Kokkos d'accentuer l'aspect spectaculaire et fantastique de la pièce, de la tirer vers les contes de Grimm et Hoffmann. Pour Rohmer, il s'agit d'un moyen âge rêvé, vu par les romantiques. La mise en scène doit donc s'éloigner de l'esthétique romane française de Perceval le gallois et s'inspirer du romantisme des premières années du XVIIIe allemand.
Editeurs : Potemkine et Agnès B. Novembre 2013. 30 DVD et leur déclinaison blu-ray pour les 22 films restaurés HD. 200 €. |
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Supplément au DVD8, La marquise d'O |