Hud est un jeune homme sans complexe et sans principes, que son père Homer ne tient pas en haute estime. Dans leur foyer, se trouvent aussi le neveu et petit-fils, Lon, qui admire son oncle. La seule femme de la maisonnée est Alma, la gouvernante. Arrive une catastrophe : le bétail semble être contaminé par une maladie contagieuse ; comment vont réagir les uns et les autres ?
Le film est moins un western qu'une étude de caractères au travers de trois générations conflictuelles : la vieille école conservatrice de la Frontière contre l'arrogance d'une certaine jeunesse rebelle mais encore plus individualiste et une forme de reconcilliation incarnée par le petit-fils. Newman marche dans les pas de James Dean
À partir de l’affrontement tragique et archétypal entre un père et son fils, Martin Ritt met en scène le combat entre les valeurs fondatrices des cow-boys (sauvegarder le troupeau et la terre, s’enrichir du travail dont on est fier), et l’ambiance “malsaine” générée par la brutalité de la jeune génération des années 60, sans foi ni loi, prête à abandonner le Texas aux puits de pétrole. “Comment un homme comme moi peut-il avoir un fils comme toi ?”, s’interroge le pionnier sur le point de mourir. La chanson, donne lieu à la plus belle scène du film, lorsque le grand-père et son petit-fils interprètent en chœur, accompagnés par le public d’une salle de cinéma, l’air qui a bercé des générations de croyants en l’Amérique.
Mais cette croyance n’allait pas sans illusions, sans sauvagerie ni tromperie, comme le suggère la mélancolie troublante d’un western en noir et blanc et en scope, où le ciel brûlant et la terre stérile se confondent dans la même étendue grise, sur laquelle les troupeaux sont atteints de maladies incurables, tandis que la dernière femme , pour sauver sa peau, doit s’enfuir. Juste avant de mourir, le fils indigne, qui est surtout l’enfant mal aimé de son père, livre une définition sublime du cow-boy : sur les terres désormais sans fleurs ni prairies, à peine ombragées par les puits de pétrole, le cow-boy était celui qui “entendait l’herbe pousser”.