Paul Gauguin

1950

Voir : photogrammes du film
Genre : Documentaire , 0h18

Un carton : "Employé de banque et père de famille, aisé, tranquille, un homme découvre au milieu de sa vie qu'il se ment à lui-même. Il veut, il doit peindre. A cette peinture, il se consacre sans concession et meurt dans la solitude après vingt années de misère".

Puis, la voix off de Jean Servais : Cet homme c'est Paul gauguin. "Désormais je peins tous les jours, écrit-il en 1883" mais sa passion devient plus exigeante, il faut rompre, abandonner foyer famille habitude. "Je veux être heureux et celui là seul l'est qui est libre… J'ai connu la misère extrême, c'est à dire avoir faim avoir froid. On s'habitue mais ce qui est terrible dans la misère, c'est l'empêchement au travail... Désormais sans famille, sans amis, ce que je veux avant tout c'est fuir Paris qui est un désert pour l'homme pauvre".

" Près de la mer, je vis là comme un paysan sous le nom de sauvage... Moi, j'aime la Bretagne. J'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd mat et puissant que je cherche en peinture... Je sais bien que l'on me comprendra de moins en moins. De tous mes efforts de l'année, il ne me reste que les hurlements de Paris qui viennent ici me décourager au point que je n'ose plus faire de la peinture ! Et si mon sacrifice à moi aussi était inutile ? Maudit de tous les miens, j'irai sur une île de l'Océanie vivre de calme et d'art.é

"Le 8 juin dans la nuit, après 63 jours d'impatientes attentes, de fiévreuses rêveries vers la terre désirée, nous tournions Morea pour découvrir Tahiti... D'un coté la mer de l'autre la montagne, entre la mer et la montagne s'élevait ma case."

Voici Tahiti, fidèlement imaginée par un peintre amoureux d'elle avec sa race la plus belle du monde. Le plaisir est leur seule affaire, elles se couronnent de fleurs, elles rient, elles jouent et puis elles aiment. Elles sentent l'amour qu'elles invitent et qui va venir avec la nuit.

Le crépuscule ramène les grandes peurs sacrées, peurs religieuses, peurs émanant des forces inconnues de la nature.

"Folle aventure que mon voyage à Tahiti. Ces longues nuits sans sommeil comme elles vieillissent. Vaincu par la misère et la maladie, usé par la lutte sans merci que j'ai entreprise j'ai de telles souffrances qu'il m'est impossible de faire aucun travail soutenu. Si je ne peux plus jamais peindre moi qui n'est plus que ça, ni femme ni enfant, la mort n'est-elle pas cent fois préférable ?"

Ilse souvient alors des lointaines cotes de France. Il imagine un village breton sous la neige. Mais la mort arrête son pinceau et la toile demeure inachevée au matin du 8 mai.

ici nul effort d'analyse de la peinture de Gauguin : plus encore qu'avec Van Gogh, c'est la thématique de l'artiste maudit qui est développéee. Les auteurs idientifient Gauguin au Christ notamment lors du départ pour Tahiti : "De tous mes efforts de l'année, il ne me reste que les hurlements de Paris qui viennent ici me décourager au point que je n'ose plus faire de la peinture (Le Christ jaune), Et si mon sacrifice à moi aussi était inutile (Paysanne priant de La vision après le sermon), Maudit de tous les miens (Une déposition du Christ....) j'irai sur une île de l'Océanie vivre de calme et d'art (...avec un petit bateau à l'arrière plan).

Les textes sont censés être empruntés à Gauguin mais de nombreux passages sont écrits pour le film ainsi le : "Voici Tahiti, fidèlement imaginée par un peintre amoureux d'elle avec sa race, la plus belle du monde" avec une succesion de tableaux illustrant le commentaire : "Le plaisir est leur seule affaire, elles se couronnent de fleurs, elles rient, elles jouent et puis elles aiment. Elles sentent l'amour qu'elles invitent et qui va venir avec la nuit". Plus tard même texte de pérsentation : "Le crépuscule ramène les grandes peurs sacrées, peurs religieuses, peurs émanant des forces inconnues de la nature".