We need to talk about Kevin

Eva se réveille traumatisée. A l’aube de ses 16 ans, son fils Kevin a commis l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. Elle se remémore les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.

Après une grossesse sans joie et un enfantement douloureux, tout bébé, Kevin ne cesse de hurler. Eva s'attarde même, près d'un chantier avec son bébé en poussette, préférant le bruit d'un marteau-piqueur aux cris de son enfant. Elle sacrifie sa carrière pour élever Kevin, elle doit renoncer à la vie urbaine qu'elle aime tant pour offrir à son fils les avantages de la banlieue. A 8 ans, Kevin porte encore des couches, sans doute pour embêter sa mère et l'obliger à les lui changer. Il repeint avec son pistolet à peinture la pièce fraîchement décorée de sa mère. Adolescent, il passe son temps sur des sites pornographiques, à se masturber dans la salle de bains sans prendre la peine de fermer sa porte ou encore à martyriser sa petite soeur...

Le film se développe autour d'un montage alterné faisant intervenir trois strates de temps. Le présent est celui d'Eva qui tente de survivre au drame. Elle se souvient, d'une part de cette dernière journée avec Kevin sur laquelle elle revient sans cesse. Elle examine, d'autre part, l'ensemble de sa vie avec Kevin avant ce drame.

Eva est hantée par le fait qu'elle puisse être responsable de la névrose de Kevin (scène du morphing dans l'eau du lavabo transformant le visage de la mère en celui du fils adolescent). Eva est pourtant extrêmement courageuse. Elle a le souvenir du "Battez-vous, on va gagner", off, superposé au plan initial du rideau derrière lequel elle découvrira encore des meurtres. Ainsi ne renonce-t-elle jamais à aimer son fils.

La couleur rouge sang sert de fil rouge (!) à cette obstination : peinture sur la maison, arbre rouge, boites de tomates rouges du supermarché, confiture de fraise ...