Une belle journée de mars. Le jeune Riccetto marche le long de la Via Nazionale à Rome, le pas insouciant et léger. Il ne remarque pas les images de guerre qui dévorent lécran ; il nécoute pas les voix insistantes qui sadressent à lui
Les images de guerre en surimpression sont scandées de slogans tel : "Cultivez l'esprit, pas la guerre" et semblent dirigées principalement contre la présence des troupes américaines.
Dieu qui parle à Riccetto depuis l'électricité qui parcourt l'alimentation du tram se montre d'abord aussi conciliant qu'exigeant. Il se contenterait d'un regard vers le ciel de Riccetto comme signe de sa part indiquant qu'il l'entend bien. D'un autre côté, il exige déjà les fruits de son savoir et de son vouloir.
Il s'irrite bientôt :"Qui ne sait pas, ne veut pas. Et moi, je t'ordonne de savoir et de vouloir (...) C'est insoluble, car si tu es un innocent, tu ne peux pas ne pas l'être. Tu ne peux avoir ni conscience ni volonté. A qui s'adressait Jésus, mon fils, sinon aux innocents".
"Ecoute moi ou tu cours à ta perte", prévient-il enfin : "L'innocence est une faute les innocents seront condamnés, ils n'ont plus le droit de l'être. Je ne peux pas pardonner le regard béat de l'innocent parmi l'injustice de la guerre, les horreurs et le sang. Comme toi, il y a des millions d'innocents dans le monde qui veulent disparaître de l'histoire plutôt que de perdre leur innocence. Même si je sais qu'ils n'y peuvent rien je dois les maudire et les faire mourir". Ce que Dieu fait en terrassant l'innocent Riccetto.
Jean-Luc Lacuve, le 9/09/2009
Editeur : Carlotta-Films, septembre 2009. Nouveau master
restauré.
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