Après avoir participé au hold-up d'une station service, Samba se réfugie dans son village. Il retrouve Saratou qu'il épouse avant d'ouvrir le bar de ses rêves avec son ami Salif. Mais le village s'interroge sur l'origine de ses moyens et quand Saratou doit partir accoucher à la ville, Samba comprend qu'il risque d'y être reconnu et, de peur d’être reconnu, l’abandonne en cours de route. Son père qui n’avait plus confiance en son fils décide de fouiller sa maison. Il tombe sur la mallette contenant de l'argent et se remémore les evenements de l'année écoulée: les bœufs offerts au village, sa maison, le bar, son train de vie, tout pense à croire à l'origine criminelle de l'argent. Ce dernier met alors le feu à la maison de son fils. Samba se retrouve seul, ses parents le rejettent, son ami et la belle Saratou aussi pour les avoir abandonnés. Prisonnier dans son village où plus personne ne lui adresse la parole. Il subit en avance le châtiment de son peuple avant celui de la justice. Par l’entremise de Binta, son ami et sa femme, les autres lui pardonne. Mais au même moment, en ville, un ex petit ami de Saratou: Ismaël dénonce Samba moyennant une récompense. Les policiers débarquent sous les rôniers, Salif donne l’alerte à Samba. Il s’ensuit une course poursuite. Dans la foulée un des policiers ouvre le feu, Salif touché, tombe. Samba revient sur ses pas pour assister son ami. Menotté, il est emporté dans le pick-up de la police, sous le regard hagard de la foule et de sa famille.
En 1989, Yaaba faisait partie de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes et reçoit le Prix de la Critique Internationale. Un an plus tard, toujours à Cannes, Tilaï remportait le Grand Prix Spécial du Jury. La renommée internationale dIdrissa Ouedraogo est désormais établie. Il crée alors sa propre société de production, Les Films de la Plaine, installée en France. Cest par ce biais quil produit et réalise Samba Traoré . Le réalisateur décide de tourner son film dans sa ville natale Banfora , région des Cascades au Burkina Faso
Présenté au Festival de Berlin, le film annonce un tournant dans luvre du réalisateur burkinabé, qui semble se démarquer des clichés africains traditionnels : «Yaaba était lhistoire dune amitié entre des enfants et une vieille dame : lhistoire africaine type ! Tilaï était une tragédie antique. Cette fois, le héros revient de la ville. Samba Traoré est un film moderne dans un décor africain, où le village devient le lieu de retranchement, du retour aux racines que lon ne peut jamais oublier» (in Télérama et Le Mensuel du Cinéma, mars 1993).