Idrissa Ouedraogo |
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(1954-2018) |
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17 films | ||
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Ouedraogo naît à Banfora, au Burkina Faso, en 1954. Il soriente tout dabord vers des études danglais à luniversité de Ouagadougou, mais au début de lannée 1977, il sinscrit à lInstitut Africain dÉducation Cinématographique qui vient douvrir ses portes. Créé en 1976, avec le concours de lUnesco, lInafec est le premier établissement de formation pour les futurs professionnels du cinéma et de la télévision qui se soit ouvert sur le continent africain. En vertu daccords de coopération qui lient lURSS et un certain nombre dÉtats du Tiers Monde, Idrissa Ouedraogo effectue un stage à Moscou.
Il entre ensuite à lIdhec. «Au départ, souligne le réalisateur burkinabé, je désirais faire des films socio-éducatifs. mais dans un contexte précis. Pour un cinéma ambulant, je réalisais des courts métrages de quelques minutes sur des thèmes concrets : comment filtrer leau, par exemple. Mais toujours avec un souci de cinéaste. Dans ce pays de grande diversité linguistique, il me semblait important que ces petits films, que jappelais «documentaires fictionnalisés» soient totalement crédibles et quils atteignent par la seule force de limage lévidence du parlant.» (in «La Croix», 15 mai 1987).
Avec un budget dérisoire, il réalise en 1980, Poko, un court métrage de 22 minutes. Tourné en 16 mm, en langue moré, Poko remporte le Prix du court métrage au Fespaco festival panafricain de cinéma de 1981. Idrissa Ouedraogo tourne ensuite plusieurs documentaires jusquen 1986, date à laquelle il travaille à la réalisation de son premier long métrage de fiction : LE CHOIX. Sélectionné au Fespaco 86, puis au Festival des Trois Continents de Nantes, le film est également invité à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 1987. LE CHOIX évoque le destin dune famille de paysans mossi qui, lassée dattendre laide éventuelle des instances internationales, décide de prendre ses propres responsabilités en main en conduisant les gens de leur village vers des contrées plus hospitalières.
En 1989, YAABA fait partie de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes et reçoit le Prix de la Critique Internationale. Un an plus tard, toujours à Cannes, TILAÏ remporte le Grand Prix Spécial du Jury. La renommée internationale dIdrissa Ouedraogo est désormais établie. Il crée alors sa propre société de production, Les Films de la Plaine, installée en France. Cest par ce biais quil produit et réalise en 1992 SAMBA TRAORÉ. Présenté au Festival de Berlin, le film annonce un tournant dans luvre du réalisateur burkinabé, qui semble se démarquer des clichés africains traditionnels : «YAABA était lhistoire dune amitié entre des enfants et une vieille dame : lhistoire africaine type ! TILAÏ était une tragédie antique. Cette fois, le héros revient de la ville. SAMBA TRAORÉ est un film moderne dans un décor africain, où le village devient le lieu de retranchement, du retour aux racines que lon ne peut jamais oublier» (in Télérama et Le Mensuel du Cinéma, mars 1993).
Idrissa Ouedraogo travaille également avec les chaînes de télévision françaises. Producteur et réalisateur dun court métrage sur le festival de cinéma panafricain de Ouagadougou pour Canal +, il tourne en 1994 un téléfilm Afrique, mon Afrique. Diffusé sur Arte, ce moyen métrage raconte lhistoire dun musicien, venu de la campagne vers la ville, qui met son jeune talent au service de la lutte contre le sida. «Si nous arrivons à réaliser quelques films dans lHexagone, déclare Idrissa Ouedraogo, le spectateur commencera à percevoir nos fictions comme des uvres dauteur avec des idées fortes. Il faut briser les différences entre nos deux cinémas. Tout est une question de regard, douverture, de reconnaissance de lautre.» (in Le Mensuel du Cinéma, n°4, mars 1993).
Filmographie :
courts métrages :
1981 : Poko
1985 :
Issa le tisserand ; Ouagadougou, ouaga deux roues
1994 :
Gorki
1997 ; Les pParias du cinéma,
2001 :
Scenarios from the Sahel
Longs-métrages :
1983 | Les écuelles |
1984 | Les funérailles du Larle Naba |
1986 | Le choix |
(Yam Daabo). Avec : Moussa Blogo, Aoua Guiraud et Assita Ouedraogo, Fatima Ouedraogo, Omar Ouedraogo, Rasmane Ouedraogo, Salif Ouedraogo. 1h20. La sécheresse et la misère sévissent dans un village
mossi, situé quelque part aux confins du Sahel. Comme chaque
mois, les paysans attendent le camion de vivres de l'aide internationale.
Las d'attendre, Salam décide de partir avec les siens vers une
région plus riche, à l'intérieur du pays. Le vieil
homme et son épouse, Ali, leur petit garçon, Bintou, leur
fille et Issa, leur fils adoptif, prennent la route avec l'espoir de
changer d'existence. A la ville, ils vendent l'âne squelettique
et leur carriole pour à peine huit cents francs. Ali, renversé
accidentellement par une voiture, meurt sur le coup. Malgré la
douleur, la famille repart, à pied, puis en fourgonnette, vers
des terres moins arides. Mais le transporteur a son tarif. Pour Salam,
il n'est pas possible de payer un supplément : ils ne peuvent
compter que sur leurs jambes pour aller plus loin. Enfin, le terme du
voyage, une zone plus accueillante où poussent les plantes et
où l'eau coule en quantité suffisante. Salam, sa femme,
Bintou et Issa se mettent au travail. |
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1989 | Yaaba |
Avec : Fatimata Sanga (Yaaba), Noufou Ouédraogo (Bila), Roukietou Barry (Nopoko), Adama Ouédraogo (Kougri). 1h30. La jeune Nopoko, accompagnée de son cousin Bila, 10 ans, est venue arroser la tombe de sa mère. Elle est effrayée par une vieille femme qui semble les observer. Bila n'y prête pas attention. Au village, le grenier à grain est en feu. La rumeur accuse Sana, la vieille femme, une sorcière. Noaga, l'ivrogne, tente de raisonner les "Sages", mais il n'est pas écouté, malgré l'intervention de Tibo, le père de Nopoko. Devant Kougri, son père, Bila prend également la défense de Sana; sans succès.... |
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1990 | Tilaï |
Avec : Rasmané Ouedraogo (Saga), Ina Cisse (Nogma), Roukietou Barry (Kuilga), Assane Ouédraogo (Kougri), Sibidou Sidibe (Poko), Moumouni Ouedraogo (Tenga), Mariam Barry (Bore), Seydou Ouédraogo (Nomenaba), Mariam Ouedraogo (Koudpoko), Daouda Porgo (Porgo). 1h21. Saga est de retour au village après deux années d'absence.
Il apprend que Nogma, la fille qui lui était promise, est devenue
la seconde épouse de son père, conformément aux
lois polygames ancestrales. Saga n'accepte pas cet état de fait
et quitte le village. Nogma et lui s'aiment toujours. Les deux amants
se retrouvent en cachette, mais ils sont vite découverts. De
par son mariage, Nogma est désormais la seconde mère de
Saga. Pour les villageois, il s'agit donc d'un cas d'inceste que la
tradition punit de mort. Kougri le frère de Saga, est chargé
d'exécuter la sentence. Ne pouvant s'y résigner, il l'épargne
à la seule condition qu'il disparaisse à jamais. Pour
tous, à l'exception de sa mère et de Nogma, Saga est mort.
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1991 | Obi |
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1991 | Karim and Sala |
1992 | Samba Traoré |
Avec : Bakary Sangaré (Samba Traoré), Mariam Kaba (Saratou), Abdoulaye Komboudri (Salif), Irène Tassembedo (Binta), Moumouni Campaoré (Af), Sibidou Ouédraogo , Krin Casimir Traoré (Seydou), Firmine Coulebaly , Hippolyte Wangrawa (Israël). 1h25. Après avoir participé au hold-up d'une station service, Samba se réfugie dans son village. Il retrouve Saratou qu'il épouse avant d'ouvrir le bar de ses rêves avec son ami Salif. Mais le village s'interroge sur l'origine de ses moyens et quand Saratou doit partir accoucher à la ville, Samba comprend qu'il risque d'y être reconnu... |
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1994 | Le cri du coeur |
avec : Richard Bohringer (Paulo), Saïd Diarra (Moctar), Felicité Wouassi (Saffi), Alex Descas (Ibrahim Sow), Clémentine Célarié (Deborah), Jean-Yves Gautier (Paul Guerin), Cheik Doukouré (Mamadou), Adama Ouédraogo (Adama), Ginette Fabet (Firmine), Adama Kouyaté (Grand-père) 1h26. Moctar vit en Afrique avec sa mère. Celle-ci reçoit un jour une lettre de France, de son mari émigré : il peut enfin les accueillir. La nouvelle bouleverse Moctar qui va devoir quitter ses amis, son école, et surtout son grand-père qu'il sait très malade... Arrivé en France, il commence à voir une hyène qui le hante... |
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1995 | Afrique, mon Afrique... |
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1995 | Idrissa Ouedraogo / Burkina Faso |
Episode de Lumière et compagnie | |
1997 | Kini and Adams |
Avec : John Kani, Vusi Kunene, David Mohloki. 1h33. Deux amis veulent quitter la brousse pour trouver du travail en ville. L'arrivée miraculeuse d'un chantier va leur donner les moyens de leur ambition. Leur amitié va-t-elle survivre à la rivalité qui grandit entre eux? |
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1999 | Entre l'arbre et l'écorce |
TV | |
2000 | Le monde à l'endroit |
TV | |
2002 | Burkina Faso |
Episode de 11'09''01 - September 11 Une bande de gamins pensent reconnaître Ben Laden dans leur village et le traquent pour toucher « la récompense » offerte par les Etats-Unis pour l’aide à la capture de Ben Laden (de l’argent qui pourrait nourrir leur village pendant des décennies). Le « sosie » de Ben Laden « s’enfuyt » par avion et ce, à la tristesse générale des enfants. Ces enfants, regards tournés vers le ciel et l’avion, lancent dans un dernier soupir: « Reviens Ben Laden, on a besoin de toi… » |
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2003 | La colère des dieux |
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2006 | Kato Kato |
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