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Qui a peur de Virginia Woolf ?

1966

(Who's Afraid of Virginia Woolf ? ). Avec : Elizabeth Taylor (Martha), Richard Burton (George), George Segal (Nick), Sandy Dennis (Honey) et Frank Flanagan (L'invité). 2h09.

Deux heures du matin. Une fête s’achève à l’Université de New Carthage. À travers le campus, Martha et George regagnent leur maison en titubant – ils ont beaucoup bu. Martha a trouvé très drôle le moment de la fête où l’on a chanté : « Qui a peur de Virginia Woolf ? ». George n’est pas de cet avis mais il semble rare que les époux soient d’accord. Ainsi, à peine rentrés chez eux – où c’est, selon Martha, « le foutoir » – George se dit fatigué et veut dormir. « Tu ne fais jamais rien », l’accuse Martha en criant. Ce qui lui vaut le reproche de « brailler ». « Nous avons des invités », annonce-t-elle tout de go. « Tu m’imposes tout le temps des choses », se plaint-il, impuissant.

Les invités arrivent : Nick, jeune et séduisant enseignant en biologie, et sa femme, Honey, « qui n’a pas de hanches » a repéré George. Le quatuor boit de plus belle dans une ambiance pour le moins électrique. Martha, qui est la fille du Président de l’Université, ridiculise son époux, « embourbé » dans sa condition de professeur d’Histoire, incapable de voir plus haut alors que son beau-père va bientôt partir à la retraite. La nuit s’avance dans le vacarme d’échanges acerbes, d’insultes entre les époux, devant le couple des invités, aussi imbibés que leurs hôtes. Honey, fragile, vomit pour un oui ou un non. Nick est ostensiblement dragué par Martha, ravie d’exciter la jalousie de George.

Celui-ci, « un raté » selon sa douce moitié, se venge sur Nick, qu’il accuse d’avoir épousé Honey pour son argent et de vouloir « sauter » Martha pour avancer sur la route de la Présidence de l’Université. Tous quatre vont prendre l’air dans un bar désert. Honey va vomir. Martha et Nick dansent. Sur le parking, Martha et George s’empoignent, se frappent ; Nick les sépare. « Tu es un monstre, je te ferai interner », rugit George. « C’est la guerre ! » hurle-t-elle. De retour à la maison, Nick et Martha s’isolent pour faire l’amour. C’est un fiasco. Martha en profite pour humilier son partenaire défaillant, qu’elle compare à George, le seul homme, avoue-t-elle, qu’elle ait jamais aimé.

Celui-ci, tout comme Honey – que cela fait vomir – a deviné ce qui s’est passé à l’étage. Mais il tient sa vengeance. Bien qu’il le lui ait interdit, Martha a parlé de leur fils de seize ans, un garçon en tous points remarquable, qui va venir fêter son anniversaire le lendemain. Bien sûr, elle a mis en doute la paternité de George, ce qui est de bonne guerre. George va annoncer à Martha la mort accidentelle de son fils bien-aimé. Le coup est dur : Martha s’effondre, anéantie. En réalité, cet enfant n’a jamais existé, sinon dans les rêves de Martha, frustrée de n’avoir pu être mère. Et George vient de tuer ce rêve qui l’aidait à vivre.

Nick et Honey sont partis. C’est l’aube. Physiquement épuisé, détruit psychologiquement, le couple va devoir affronter un dimanche à deux, sans le rêve de l'enfant qui les aidait à vivre. "Ce sera peut-être mieux" la rassure George qui lui chantonne, une fois encore : "Qui a peur de Virginia Woolf ?". "Moi" chuchote à plusieurs reprises Martha qui étreint la main de George posée sur son épaule.