Deux heures du matin. Une fête sachève à lUniversité de New Carthage. À travers le campus, Martha et George regagnent leur maison en titubant ils ont beaucoup bu. Martha a trouvé très drôle le moment de la fête où lon a chanté : « Qui a peur de Virginia Woolf ? ». George nest pas de cet avis mais il semble rare que les époux soient daccord. Ainsi, à peine rentrés chez eux où cest, selon Martha, « le foutoir » George se dit fatigué et veut dormir. « Tu ne fais jamais rien », laccuse Martha en criant. Ce qui lui vaut le reproche de « brailler ». « Nous avons des invités », annonce-t-elle tout de go. « Tu mimposes tout le temps des choses », se plaint-il, impuissant.
Les invités arrivent : Nick, jeune et séduisant enseignant en biologie, et sa femme, Honey, « qui na pas de hanches » a repéré George. Le quatuor boit de plus belle dans une ambiance pour le moins électrique. Martha, qui est la fille du Président de lUniversité, ridiculise son époux, « embourbé » dans sa condition de professeur dHistoire, incapable de voir plus haut alors que son beau-père va bientôt partir à la retraite. La nuit savance dans le vacarme déchanges acerbes, dinsultes entre les époux, devant le couple des invités, aussi imbibés que leurs hôtes. Honey, fragile, vomit pour un oui ou un non. Nick est ostensiblement dragué par Martha, ravie dexciter la jalousie de George.
Celui-ci, « un raté » selon sa douce moitié, se venge sur Nick, quil accuse davoir épousé Honey pour son argent et de vouloir « sauter » Martha pour avancer sur la route de la Présidence de lUniversité. Tous quatre vont prendre lair dans un bar désert. Honey va vomir. Martha et Nick dansent. Sur le parking, Martha et George sempoignent, se frappent ; Nick les sépare. « Tu es un monstre, je te ferai interner », rugit George. « Cest la guerre ! » hurle-t-elle. De retour à la maison, Nick et Martha sisolent pour faire lamour. Cest un fiasco. Martha en profite pour humilier son partenaire défaillant, quelle compare à George, le seul homme, avoue-t-elle, quelle ait jamais aimé.
Celui-ci, tout comme Honey que cela fait vomir a deviné ce qui sest passé à létage. Mais il tient sa vengeance. Bien quil le lui ait interdit, Martha a parlé de leur fils de seize ans, un garçon en tous points remarquable, qui va venir fêter son anniversaire le lendemain. Bien sûr, elle a mis en doute la paternité de George, ce qui est de bonne guerre. George va annoncer à Martha la mort accidentelle de son fils bien-aimé. Le coup est dur : Martha seffondre, anéantie. En réalité, cet enfant na jamais existé, sinon dans les rêves de Martha, frustrée de navoir pu être mère. Et George vient de tuer ce rêve qui laidait à vivre.
Nick et Honey sont partis. Cest laube. Physiquement épuisé, détruit psychologiquement, le couple va devoir affronter un dimanche à deux, sans le rêve de l'enfant qui les aidait à vivre. "Ce sera peut-être mieux" la rassure George qui lui chantonne, une fois encore : "Qui a peur de Virginia Woolf ?". "Moi" chuchote à plusieurs reprises Martha qui étreint la main de George posée sur son épaule.