Tel-Aviv. Michale attend son amant à la terrasse d'un café. Ensemble, ils rejoignent une chambre d 'hôtel où ils font l'amour. Michale arrive en retard pour une réunion au bureau où son père lui ordonne de rappeler le ministère pour les subventions d'une école talmudique. Plus tard, Michelle arrive aussi la dernière à l'école pour reprendre son fils. Nehama, son amie maîtresse d'école, la sermonne.
Michale prépare le repas, couche son enfant et attend son mari, agent immobilier qui rentre tard et épuisé. Le lendemain c'est le shabbat et la réunion hebdomadaire avec son père, son fils et son mari. Michale souhaiterait ne pas parler argent, aimerait que la soirée ne s'éternise pas. Mais ni son père ni son mari ne l'entendent ainsi.
Le lundi, Michale se rend avec son père dans l'école talmudique pour signer les derniers papiers qui permettront au vieux rabbin érudit de d'enseigner dans une école plus moderne et plus grande et de recevoir ainsi de nombreux jeunes étudiants du quartier. C'est en fait Rav Gabai un rabbin revenu de Jérusalem qui est l'initiateur de l'affaire. Beaucoup plus stricte, il prend toujours très mal le fait que Michale soit tête nue en réunion.
Sentant tous ses hommes, même son père, ligués contre elle malgré l'hommage qu'ils rendent à sa mère défunte, Michale joint son amant par téléphone afin qu'ils se retrouvent à leur hôtel habituel.
Arrivée à proximité, Michale ne peut approcher, un attentat a été commis. Elle apprend à l'hôpital que son amant est mort. Elle arrive de nouveau très en retard à l'école mais n'arrive pas à s'expliquer avec Nehama.
La nouvelle école talmudique, la yeshiva, est inaugurée. Michale et les femmes y assistent, comme de coutume, de l'extérieur. Lors de la fête organisée après, Rav Gabai fait une remarque de trop à Michale qui s'enfuit. Enfilant de nouveaux vêtements, elle erre la nuit dans Tel-Aviv et dort sur la plage.
Lorsqu'elle rentre au matin, son mari et son père la sermonnent. Michale s'en va avec son fils chez Nehama. Elle porte plainte contre les religieux qui ont manipulé son père afin d'obtenir des subventions en gonflant le chiffre des étudiants. L'école est fermée.
Un des jeunes religieux insulte Michale. Il s'installe même avec d'autres à proximité de l'école du fils de Michale. Nehama tente de les faire partir. Le ton monte et le jeune religieux excédé lui lance une pierre. Nehama s'écroule, elle est morte.
Aux funérailles, le vieux rabbin tente de réconcilier Michale et son père mais comme avec son mari sous la courtoisie de surface le divorce semble irrémédiable.
Il fait beau sur Tel-Aviv. Michelle récupère son enfant dans l'agence immobilière de son mari et s'en va affronter une vie libre mais sans doute difficile.
Raphaël Nadjari ne lâche pas son héroïne, la cadrant toujours en plans serrés lors des réunions et au téléobjectif lorsqu'elle se déplace dans la rue. Le sujet, cette utilisation d'une longue focale et la scène d'affrontement avec le père et le mari peuvent faire penser à Une femme sous influence de Cassavetes. Ce qui n'aurait rien d'étonnant de la part de ce cinéaste féru de culture américaine.
Michale, derrière ses sourires semble toujours étouffer entre des hommes et des horaires qui s'imposent à elle. Plus qu'un amour passionné, son amant lui offre l'espace de liberté qui lui manque et qu'elle finira par retrouver en se libérant des faux-semblants après la mort de celui-ci.
En hébreu avanim signifie "pierres". Ce pays est rempli de pierres, toutes symboliques : il y a les pierres du mur des lamentations, les pierres avec lesquelles on construit des maisons et des écoles, celles que jettent les religieux sur les laïcs et les laïcs sur le religieux, il y a les pierres tombales et les pierres que l'on dépose sur la tombe en guise de souvenir. Ces pierres sont un point de croisement et un point d'interrogation : elles peuvent servir pour détruire, mais elles peuvent aussi bien servir pour construire, pour bâtir. Il y a cette phrase rapportée de Saint-Just pendant la Révolution Française : "On peut construire à la liberté un temple ou un tombeau des mêmes pierres".