né en 1945
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Nikita Mikhalkov-Konchalovsky est né à Moscou le 28 octobre 1945. Lorsqu'il deviendra cinéaste, dans les années 70, il ne gardera que le nom de son père, le poète Serguei Mikhalkov, évitant ainsi toute confusion avec son frère aîné Andreï, également cinéaste, qui conservera le patronyme de leur mère, la romancière Natalia Konchalovskaïa. Séduisant et viril, le jeune Nikita suit d'abord des cours d'art dramatique pour devenir comédien. Mais il optera finalement pour la réalisation, tout en continuant, au long de sa carrière, d'apparaître dans plusieurs dizaines de films.
Au terme de ses études au V.G.I.K. (Institut cinématographique d'État), il réalise Un jour tranquille à la fin de la guerre, moyen métrage qui révèle, déjà, les qualités majeures - élégance et retenue - de toute l'uvre à venir. Un climat de nostalgie imprègne Le nôtre parmi les autres, évocation de la lutte entre "Rouges" et "Blancs" à l'aube de la révolution bolchevique, ainsi que L'esclave de l'amour, qui s'interroge sur le rôle du cinéma dans l'Histoire à travers la reconstitution du tournage d'un film, loin du front où s'entre-tuent révolutionnaires et partisans de l'ancien régime.
À l'évidence Nikita Mikhalkov privilégie les intrigues situées dans le passé, voire même dans la Russie d'avant 1917, comme en témoignent Partition inachevée pour piano mécanique, inspiré de Tchekhov, et Quelques jours de la vie d'Oblomov . Ainsi évite-t-il d'exprimer clairement son opinion sur le présent. Et lorsqu'il lui arrive, dans Cinq soirées et Sans témoins, d'aborder celui-ci, c'est pour mettre en scène des personnages inadaptés, plus ou moins exclus ou en situation d'échec, rien moins que positifs. La seule fois, avec La parentèle, où le cinéaste s'est autorisé à railler la bureaucratie et son irresponsabilité, il s'est heurté à la Censure, qui a retardé la sortie du film !
Pourtant, Nikita n'a jamais quitté l'U.R.S.S., comme l'a fait son frère Andréi, mais, à sa place d'artiste, a toujours gardé ses distances avec le régime. Dès que celui-ci, à la fin des années quatre-vingt, s'est libéralisé, Mikhalkov s'est tourné vers la France pour rassembler les capitaux nécessaires à la réalisation de Les yeux noirs et Urga, ses plus grands succès internationaux. Mélancolie et désenchantement dominent encore le premier alors que le second suggère avec lyrisme que le retour aux valeurs éternelles est seul capable de régénérer un peuple perverti par les idéologies matérialistes, capitalisme ou communisme.
Après un bref passage à la Télévision ("Illusion", 1989), au théâtre (il met en scène "Partition inachevée..." en Italie et en France), des spots publicitaires (pour les pâtes Barilla) et un film industriel - Auto-stop (1990), commandité par Fiat, Grand Prix du Festival du film industriel à Washington - Mikhalkov profite de l'instauration du libéralisme après la chute du communisme pour dire enfin, avec sobriété mais force, ce qu'il a sur le cur. Coproduits avec la France, Anna et Soleil trompeur - dont il interprète lui-même le rôle principal - dénoncent la cruauté des années noires du stalinisme et du goulag tout en laissant espérer que " l'âme slave " permettra au peuple de retrouver l'énergie spirituelle nécessaire à la construction d'une Russie nouvelle... D'aucuns soupçonnent le cinéaste de la rêver semblable à celle des tsars ! Il joue d'ailleurs le rôle du souverain Alexandre III dans sa fresque présentée en ouverture du 52e Festival de Cannes, Le barbier de Sibérie.
Anton Tchekhov a écrit que les Russes aiment beaucoup le passé,
qu'ils détestent le présent et qu'ils ont peur de l'avenir :
l'uvre de Nikita Mikhalkov est l'illustration cinématographique
de ce jugement de l'écrivain.
Filmographie :
1974 | Le nôtre parmi les autres |
(Svoï sredi tchoujitch, tchoujoï sredi svoitch). Avec : Bogatyryov (Shilov), Nikita Mikhalkov (Brylov), Sergey Shakurov (Zabelin). 1h37. Evocation de la lutte entre "Rouges" et "Blancs" à l'aube de la révolution bolchevique. |
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1976 | L'esclave de l'amour |
(Raba lyubvi). Avec : Yelena Solovey (Olga Nikolayevna Voznesenskaya), Rodion Nahapetov (Victor Pototsky). 1h34. Crimée 1974. Alors qu'une équipe de cinéma tourne un mélodrame, la révolution embrase Moscou. La vedette du film, Olga, va aider un militant révolutionaire. |
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1977 | Partition inachevée pour piano mécanique |
(Niezakontchennaïa pisca dlia mekanitcheskovo pianino). Avec : Aleksandr Kalyagin (Mikhail Vasilyevich Platonov). 1h43. Une belle journée dété, à la fin du 19ème siècle, dans la campagne russe. Anna Petrovna, veuve du général Voïnitsev, reçoit avec faste parents et amis dans sa somptueuse propriété. Parmi les invités, Serguei, son beau-fils, et sa femme Sofia, qui clament leur adhésion aux idéaux de Liberté, dÉgalité et de Fraternité, Platonov, instituteur et libre-penseur accompagné de son épouse Sachenka... |
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1978 | Cinq soirées |
(Pyat vecherov). Avec : Lyudmila Gurchenko (Tamara Vasilyevna), Stanislav Lyubshin (Aleksandr Petrovich Ilijn). 1h43. Iline est revenu à Moscou, qu'il a quitté en 1941. Il s'installe chez Zaïa, une amie. Un soir, il vient rendre visite à Tamara Vassilieva, l'amie d'une époque lointaine qu'il n'a pas revue depuis dix-huit ans ! Tamara n'est toujours pas mariée et mène une vie rangée, consacrée à ses activités professionnelles et à l'éducation de son neveu Slava... |
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1979 | Quelques jours de la vie d'Oblomov |
(Nieskolko dneï v jizni Oblomova). Avec : Oleg Tabakov (Ilya Ilyich Oblomov), Yuri Bogatyryov (Andrei Ivanovich Stoltz). 2h23. Il y a Ilytch Oblomov est un riche propriétaire terrien. Oisif, il mène une vie fastidieuse et souffre de ne pouvoir trouver sa véritable place dans le monde, ni d'activité où dépenser son énergie. Vie ennuyeuse que vient troubler l'irruption d'Andreï Schtoltz, un ami d'enfance, le seul auquel Oblomov fasse confiance.... |
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1981 | La parentèle |
(Rodnya). Avec : Nonna Mordyukova (Maria), Svetlana Kryuchkova (Nina), Fyodor Stukov (Irishka), Larisa Kuznetsova (Lara). 1h38. Maria, campagnarde énergique, décide de se rendre à la ville pour intervenir dans la vie de sa fille qui la scandalise par sa facon de vivre. |
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1983 | Sans témoins |
(Bez svideteley). Irina Kupchenko, Mikhail Ulyanov. 1h35. Un soir, un homme vient rendre visite à la femme qu'il a autrefois aimée et qu'il a quittée. Arrivant sans crier gare, il s'installe presque en maître dans l'appartement qui fut le sien. Mais voilà, les choses ont bien changé depuis son départ, il y a désormais neuf ans... |
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1987 | Les yeux noirs |
(Oci ciornie). Avec : Marcello Mastroianni (Romano), Marthe Keller (Tina), Yelena Safonova (Anna Sergeyevna). 1h57. Dans la salle à manger d'un paquebot, Pavel, négociant russe, rencontre Romano, un Italien usé et mélancolique qui contemple une photo. La Russie ? Romano la connaît, il se souvient... C'était le jour de l'anniversaire d'Elisa, l'épouse de Romano. S'ils se sont mariés par amour, leur différence de classe est à l'origine du lent échec de leur couple... |
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1991 | Urga |
Avec : Badema (Pagma), Bayaertu (Gombo), Vladimir Gostyukhin (Sergei), Babouchka (la grand-mère), Larisa Kuznetsova (Marina), Jon Bochinski (Stanislas), Yongyan Bao (Bourma), Wurinile (Bouin), Jinsheng Bao , Baoyinhexige (Bayartou). 2h00. De nos jours Gombo, jeune éleveur mongol, vit dans la traditionnelle
yourte de ses ancêtres au fin fond de la steppe de Mongolie intérieure
(chinoise, donc), avec sa famille et la grand-mère, Babouchka.
La vie s'écoule au rythme lent de la steppe. Parfois, ivre sur
son cheval, l'oncle Bajartou vient distribuer des colifichets aux enfants,
Bourma et Bouin. Gombo est un être simple, un rêveur hanté
par les exploits de ses ancêtres, un "sauvage" lui reproche
sa femme Pagma qui, elle, vient de la ville. Selon la coutume ancestrale,
il l'attrape avec son "urga" qui, planté, indique qu'il
faut les laisser en paix pour faire l'amour. Mais Pagma se refuse à
Gombo pour éviter à la famille de s'agrandir d'un quatrième
enfant et d'enfreindre la loi de limitation des naissances. |
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1993 | Anna |
1980. Nikita Mikhalkov vient dachever le tournage de Quelques
jours de la vie dOblomov. Dans sa datcha, non loin de la rivière,
le réalisateur filme Anna, sa fille aînée, qui vient
davoir six ans. Il lui pose cinq questions : «Quest-ce
qui teffraie le plus ? Quel est ton plus fort désir ? Que
détestes-tu plus que tout ? Quest-ce que tu aimes par-dessus
tout ? Quattends-tu de la vie ?». Anna a peur de la sorcière
Baba Yaga et désire un crocodile vivant. Dannée
en année, Nikita Mikhalkov renouvelle lexpérience,
avec les mêmes questions. |
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1994 | Soleil trompeur |
(Outomlionnye solntsem). Avec : Oleg Menshikov (Mitya), Nikita Mikhalkov (Sergei Petrovich Kotov), Ingeborga Dapkunaite (Marusia), Nadezhda Mikhalkova (Nadya), André Oumansky (Philippe), Vyacheslav Tikhonov (Vsevolod), Svetlana Kryuchkova (Mokhava), Vladimir Ilyin (Kirik), Alla A. Kazanskaya (Lidiya Stepanovna), Nina Arkhipova (Yelena Mikhajlovna). 2h32. En 1936, dans une datcha des environs de Moscou. Sergueï Petrovitch
Kotov sapprête à savourer une belle journée
dété en compagnie de sa jeune épouse Maroussia
et de leur fillette Nadia. Colonel de lArmée Rouge, héros
du peuple et communiste convaincu, Sergueï est à présent
à la retraite, mais son prestige demeure intact. Ainsi, lorsque
des militaires saventurent avec leurs chars dans les champs voisins,
il lui suffit de téléphoner à un ami officier pour
leur faire rebrousser chemin et éviter lincident avec les
paysans. La journée se poursuit avec les membres de sa belle-famille,
des professeurs et artistes dorigine bourgeoise, qui ont souffert
du régime et ne fondent pas autant despoirs que lui dans
lavenir du socialisme. Pourtant, Sergueï sentend bien
avec Kirik, très porté sur la boisson et sur les pitreries,
avec Vsevolod, lintellectuel désabusé, et avec Mokhova,
la domestique. Soudain, arrive un visiteur, Mitya, que lon avait
perdu de vue depuis dix ans. Jadis, Mitya fut recueilli par le père
de Maroussia, qui léleva comme son fils et lui apprit la
musique. En grandissant, il tomba amoureux de la fille de son bienfaiteur,
mais son départ précipité pour la France mit un
terme à leur idylle. Après une tentative de suicide, Maroussia
épousa Sergueï, dont elle apprit à apprécier
le courage et la bonté. Au fil des heures, un sentiment de malaise
sinstalle. Pourtant, au bord de la rivière on se baigne,
on joue, un ballon rouge à leffigie de Staline se gonfle
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1999 | Le barbier de Sibérie |
(Sibirsky tsiryul'nik). Avec : Julia Ormond (Jane Callahan), Richard Harris (Douglas McCraken), Oleg Menshikov (André Tolstoi), Aleksei Petrenko (Général Radlov), Marina Neyolova (la mère d'Andrei Tolstoi), Vladimir Ilyin (Capitaine Mokin), Daniel Olbrychski (Kopnovsky), Anna Mikhalkova (Douniacha), Marat Basharov (Polievsky), Nikita Tatarenkov (Alibekov). 2h59. En 1905, Jane, une Américaine, écrit à son fils, cadet à West Point. En 1885, elle rejoint en train à Moscou McCracken, vieil ingénieur excentrique, qui veut y placer son invention : une machine à déboiser les grandes forêts de l'Est, baptisée le Barbier de Sibérie. Elle rencontre un cadet de l'armée du tsar, Andreï Tolstoï (" Rien à voir avec l'écrivain ! " précise-t-il) : coup de foudre réciproque, que leurs personnalités et les circonstances vont compliquer. Elle se dit fille de McCracken mais n'est, comme elle le confessera par la suite, qu'une aventurière qui doit trouver de l'argent pour son complice en se laissant courtiser par un général bien vu à la cour : Radlov, qui perd toute retenue quand il a bu. En revanche, le jeune homme est un pur : il croit à l'amour, à l'honneur, se bat même en duel pour Jane, qui se transforme auprès de lui. Dans le tourbillon de la vie à Moscou - bal dans un palais au parquet trop bien ciré, parade devant le tsar, fête populaire sous la neige, au bord de la rivière gelée, avec bagarres et beuveries, etc. - leur liaison va mal se terminer : Andreï, qui se méprend sur la relation de Jane et du général, est condamné au bagne pour avoir molesté Radlov, son supérieur, et ce au moment où la jeune femme voulait s'amender. Dix ans plus tard, Jane, mariée à McCracken, vient en Sibérie pour l'inauguration de la machine et tente de revoir Andreï, ex-bagnard devenu... barbier, marié, chef de famille, qui l'évite, même s'il pense toujours à elle. Retour en 1905 : le cadet de West Point est donc le fils d'Andreï, l'élève-officier du tsar, dont la carrière a été brisée par amour pour Jane. |
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2006 | 12 |
Avec : Sergei Makovetsky (juré 1), Nikita Mikhalkov (2), Sergey Garmash (3), Valentin Gaft (4), Aleksei Petrenko (5). 2h39. Lors d’un procès pour meurtre, un juré réussit petit à petit à convaincre les autres membres du jury que l’affaire qu’ils ont à juger n’est pas aussi claire qu’elle n’y paraît… |
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2010 | Soleil trompeur 2 |
(Utomlyonnye solntsem 2). Avec : Nikita Mikhalkov (Sergei Petrovich Kotov), Oleg Menshikov (Mitya) | |