Branle-bas de combat chez Simon Reggiani et Patricia Mazuy. Pour des raisons professionnelles, ils sabsentent pendant un certain temps de leur maison de Basse-Normandie. Les enfants ont déjà été confiés à une amie, le couple est prêt à partir, mais Patricia suggère une recommandation à Simon : et sil profitait de la présence du voisin pour évoquer avec lui la possibilité de louer son pré ? Simon hésite à aborder le sujet et se contente dune conversation de bon voisinage.
Simon doit interpréter, mais à cheval, au Salon de lAgriculture, à la Porte de Versailles, Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski, dans le cadre dune commande de la région de Basse-Normandie. De son propre aveu, cette proposition lui permet enfin de rentabiliser sa passion pour les chevaux. Pour se préparer, il bénéficie de laide du prestigieux Haras du Pin et du soutien de son directeur, Bernard Maurel. Simon et Patricia y sont hébergés, le temps dune longue préparation.
Le comédien commence son entraînement. Il lui faut non seulement apprendre à maîtriser sa monture, mais aussi à dire son texte en même temps et sadapter aux règles et contraintes de ce cadre renommé. Suivant les conseils de Thierry Duhaze, lentraîneur équestre, Simon progresse. Sur un tel projet, il y a des moments de doute voire de crise. Simon se sent obligé de céder devant un cavalier qui prétend avoir la priorité au manège malgré un planning établi à lavance pour les pensionnaires du haras. Pour la représentation, par rapport à la fatigue subie par lanimal, il est indispensable dacquérir un deuxième cheval. Une nécessité et une dépense non prévues à lorigine. Et puis, Simon et Patricia sinquiètent de la trop longue absence physique de leurs commanditaires, en dépit du soutien téléphonique régulier de Michel Thoury, éminente personnalité du Conseil régional de Basse-Normandie. Malgré la menace de tout annuler, le spectacle aura bien lieu.
À Paris, au Salon, Simon prend ses repères. Sur la piste, il règle les derniers détails. Lors des représentations, les spectateurs, dabord étonnés, sont ravis. Lopération est un succès pour tout le monde. Simon et Patricia se retrouvent désormais avec un deuxième cheval.
Le voisin fait la sourde oreille quant à la demande de location de son herbage. Finalement, une solution est trouvée. Les enfants montent dans la voiture. Avant de prendre le volant, Patricia ferme le portail dentrée de leur maison et y accroche lécriteau « À vendre ». Il faudrait, bon gré mal gré, avoir le courage de continuer à vivre.
Adaptation inhabituelle mais très convaincante des Carnets du sous-sol de Dostoievski dans le cadre d'un documentaire sur le couple de Simon et Patricia, passionnés de chevaux et de littérature.