Jeanne, provinciale de trente ans, est mariée au directeur de journal Henri Tournier, homme autoritaire et caustique. Sa seule distraction est de monter chaque mois à Paris chez son amie Maggy dont la vie mondaine la fascine. Après bien des hésitations, elle prend pour amant Raoul, parfait gentleman et champion de polo. Son mari la défie cependant d'inviter chez eux ses amis parisiens.
Le jour de la réception, Jeanne rentre de Paris en voiture. Son automobile tombe en panne; elle est recueillie par Bernard qui lui propose de la conduire chez elle. Henri invite Bernard à dîner et insiste pour qu'il passe la nuit chez eux.
Après le dîner, Jeanne ne peut s'endormir. Elle descend dans le parc où elle retrouve Bernard rêvant sur la terrasse. Ils font une longue promenade, dans le décor irréel du parc au clair de lune, avant de s'aimer dans une barque sur l'étang. À l'aube, Jeanne est décidée à suivre Bernard. Les deux amants partent en voiture à la stupéfaction de tous. "Ils partaient pour un long voyage dont ils connaissaient les incertitudes. Ils ne savaient pas s'ils retrouveraient le bonheur de leur première nuit. Déjà, à l'heure dangereuse du petit matin, Jeanne avait douté d'elle... Elle avait peur, mais elle ne regrettait rien..."
"La première scène d'amour du cinéma français" avait noté François Truffaut. C'est d'abord un plan de 1'30 avec 40 secondes où Bernard embrasse Jeanne sur la poitrine et 50 secondes du seul visage de Jeanne criant "Mon amour, mon amour..." avec mouvement du bras puis mains qui se rejoignent au moment de l'orgasme. Les amants refont l'amour dans un fondu enchainé elliptique, se rejoignent une nouvelle fois dans la baignoire et ne se réveillent qu'épuisés au petit matin. Ils partent alors sans que Jeanne n'emporte rien et sans connaitre leur destination. Le chant du coq, le soleil du matin les réconfortent face aux doutes que cette nouvelle vie, décidée si brusquement, ne manque pas de susciter en eux. Voix off toujours très littéraire comme celle qui termine le film.