Un projecteur de cinéma dont les arcs au charbon claquent dans la nuit éclaire violemment les caractères d'une inscription en majuscule : INLAND EMPIRE puis s'éloigne jusqu'à disparaître dans l'arrière plan droit de l'image.
1/ Une réalité triste à pleurer
La porte d'une chambre hôtel en noir et blanc. Un homme demande les clés à la femme, leurs visages resteront floutés. La femme s'assoit sur le canapé et, selon les désirs de l'homme, se déshabille et agit comme le ferait une putain. Ils disparaissent. L'aiguille grossie d'un tourne-disque suit des sillons qui égrènent une chanson qui connut un grand succès dans les pays baltes. Des images indistinctes suggèrent des mouvements qui pourraient être ceux de l'amour physique.
Une jeune femme dans une chambre d'hôtel pleure, assise sur un lit. Sans doute est-elle celle de tout à l'heure. Le lit était hors champs mais le canapé apparaît bien sur la droite. Cette jeune femme brune que le générique désignera comme la jeune fille perdue (lost girl) pleure en regardant la télévision. Dans celle-ci apparaissent furtivement une drôle de pièce hantée par des hommes-lapins et une femme assez âgée qui court, ces images se dissolvent dans les grains noir et blanc d'une télévision qui aurait perdu sa réception.
Dans une drôle de pièce aux murs verts et à la moquette saumon, des personnages au corps humain et à la tête de lapin aux grandes oreilles discutent. Ils sont dans la télévision que regarde la jeune fille perdue qui pleure. La femme-lapin interpelle l'un des hommes-lapins afin qu'il révèle un secret. L'homme-lapin entre dans une seconde pièce plus grande, plus riche. Le salon de carton pâte devient réel. L'homme-lapin disparaît. Deux hommes discutent dont l'un, légèrement barbu déclare qu'il souhaite trouver un "moyen d'entrer" qu'il "cherche un accès ". L'homme-lapin réapparaît sur le devant de la porte. Fondu au noir puis ouverture sur des feuilles qui laissent percer le jour
Nous sommes dans un parc. Une femme assez âgée, au regard hallucinée s'approche de la grande grille en fer forgée qui permet de pénétrer dans une riche maison bourgeoise. Elle interpelle la jeune maîtresse de maison et lui déclare vouloir connaître ses nouveaux voisins. Elle habite un peu plus bas dans une maison en brique cachée dans les bois que l'on aperçoit à peine de la route. La jeune maîtresse de maison se révèle être une actrice de télévision assez célèbre. La vieille femme prédit à l'actrice qu'elle obtiendra le rôle qu'elle attend. Elle l'interroge pourtant sur le scénario voulant savoir s'il est sur le mariage. "Par certains cotés" répond la jeune femme puis plus franchement par la négative lorsque la voisine veut savoir si "Votre mari est impliqué ?". La vieille femme embraye alors sur une étrange légende d'enfants perdus et de culpabilité. Dans celle-ci, un garçon, à peine sortie du ventre de sa mère était le reflet du mal. Il s'en allait sur la place du marché et disparaissait. La variante de la légende racontait l'histoire d'une petite fille, innocente elle qui s'en allait dans une ruelle derrière ce marché sans disparaitre. Une légende que l'on a oubliée dit-elle car l'oubli n'épargne personne. Puis, revenant au scénario, elle souhaite savoir s'il y a un meurtre. La jeune femme lui ayant répondu par la négative elle lui affirme pourtant que cela se terminera par un putain de carnage (brutal fucking murder). La jeune femme, choquée par ce ton vulgaire lui demande de partir. Celle-ci obtempère non sans avoir raconté et déclaré qu'il est pratique d'être amnésique comme elle car, comme cela, on peut oublier que l'on a des factures à régler. Elle dit ne pas avoir faire la différence entre 9h45 et minuit 20 ni entre hier et dans deux jours et que si nous étions demain, la jeune femme se trouverait sur le canapé d'en face.
Effectivement, le lendemain, dans le canapé d'en face, l'agent de la jeune femme lui apprend qu'elle a obtenu le rôle. Son mari apparaît en haut de l'escalier.
L'enseigne, appelée Hollywoodsign en gros plan, puis en élargissant le plan, le studio n°32. Le metteur en scène accueille chaleureusement sa vedette Nikki. "Ensemble prétend-il, nous allons faire un truc. Tu as tout pour être propulsée au sommet".
Dans l'émission de promotion télévisuelle, la présentatrice insinue qu'une intrigue amoureuse est en train de naître entre les deux acteurs principaux Nikki et Devon. Celle-ci, interrogée, déclare vouloir rester professionnelle pendant que Devon ricane. Nikki, raccompagnée par ses deux amies, rentre chez elle.
Le lendemain matin au studio n° 4 pour la première répétition de " Là haut où les où les matins sont bleus " (on high in the blue tomorrow) Davon et Nikki attendent Kingsley et son assistant Freddy qui ne tardent pas à arriver. Nikki pleure en lisant son texte. Un problème interrompt brutalement la répétition : quelqu'un se promène dans le studio. Devon essaie de le trouver derrière le décor de la maison de Smithy, sans succès.
Kingsley Stewart, le metteur en scène, obsédé semble-t-il par l'importance des informations, apprend à Nikki et Devon que le film est un remake d'un film polonais jamais fini car les deux acteurs principaux décédèrent sur le tournage. Le film portait un titre allemand qui signifiait "47".
Une brève séquence évoque sans doute celle où Nikki fut présentée aux parents polonais de son mari alors qu'elle ne comprenait pas cette langue. La lune en gros plan. Une jeune femme brune vient déclarer à un policier bouffi qu'elle se croit hypnotisée par un homme mystérieux qui l'aurait envoûtée par des gestes de la main afin qu'elle commette un assassinat. L'arme du crime sera un tournevis. Elle découvre alors son ventre bandé qui découvre un tournevis ensanglanté planté dans son estomac.
Plus tard, Nikki interroge Devon sur sa façon de la draguer. Mais ce n'était qu'une prise de cinéma. Freddy tape Devon et Nikki : "Hier encore, je tenais debout tout seul mais aujourd'hui j'ai besoin d'argent". Les lèvres de Nikki sont maquillées. On lui murmure que dans son rôle, toujours, elle s'interrogeait sur qui jouait Smithy.
Chez Nikki, les serveuses d'affairent. Piotrek, leur chef répond à sa patronne que son mari a emmené M. Berk à l'étage. Le mari de Nikki prévient Devon qu'il considère comme absolus et sacrés les liens du mariage et qu'il est prêt à punir et à faire punir quiconque briserait les vux prononcés par sa femme. La menace envers Devon est claire : s'il refuse de comprendre que Nikki n'est pas libre, il doit s'apprêter à souffrir grandement des conséquences : sombres, inévitables.
Kingsley a du mal à faire descendre un projecteur de 60 centimètres par son chef opérateur. A coté, Devon et Nikki attendent. Devon insiste pour que Nikki, au lieu d'avoir gym (et non d'avoir Jim), reste pour prendre un verre. Sur une musique sirupeuse, il affirme "Ne gâchez pas tout Sue". "Il n'y a rien à gâcher Billy". La caméra apparaît dans le champ à droite : ce n'était qu'une prise de cinéma.
Kingsley est à nouveau mécontent de son chef opérateur qui n'a pas suivi ses indications sur l'atténuation de la lumière. "On y retourne" affirme-t-il mais il ne veut plus entendre le moindre cliquetis dehors qui semble avoir perturbé la prise précédente. Devon amène le café à Nikki. Ils regardent Freddy taper des assistants. Devon propose d'emmener Nikki dans un restaurant après le tournage. Nikki accepte. Alors que l'assistante vient la chercher, elle confirme à Devon qu'ils se verront après.
Derrière l'illeton de la caméra, Kingsley souhaite bonne chance à tous pour la grande scène d'amour. Lèvres de trois quarts de Nikki puis celles de Devon ; la main de Devon sur la jupe ; main sur l'épaule, "c'est ce que vous voulez" murmuré la respiration haletante. "Coupez" crie le metteur en scène.
Un plafond des lampes. "Il est arrivé quelque chose. Je crois que mon mari sait tout. "Merde ! On dirait une phrase de notre scénario". Coupez ! Qu'est-ce qui se passe? On voit, dans le noir et sans personne autour la caméra immobile.
Sue et Billy sont dans une chambre où, cachés sous l'édredon, ils font l'amour. Sue se souvient que tout a déraillé hier alors qu'elle était allée sur la place du marché. "Sue, Bon sang !" lui crie Billy. "Tout remonte, lui répond celle-ci, Devon c'est moi Nikki". "Qu'y-a-t-il Sue ?", "C'est moi Devon, c'est moi, Nikki". Il rit.
Devon interroge le producteur. Celui-ci lui demande de ne pas ajouter fois aux légendes, de ne pas compromettre le travail de Nikki.
Celle-ci lève son visage, elle est embrassée. Fondu sous l'édredon. "Baiser comme ça la première fois !" s'extasie-t-elle.. Par le couloir le mari semble les observer. Tu te rappelles ce truc qui est arrivé ? Le couloir en travelling arrière. Nikki-Sue ramène les courses à sa voiture. Dans la ruelle où était garée sa voiture une drôle de plaque métallique avec un graffiti, AxxonN, attire son regard.
Elle descend l'escalier, flash lumineux. Elle pénétre dans un couloir et se retrouve derrière le décor du film au moment où Devon, elle, Freddy et le metteur en scène avaient entendu du bruit. Devon se déplace à sa rencontre. Elle fuit, elle entr'aperçoit son mari dans une fenêtre derrière Devon qui la poursuit. "Billy !" crie-t-elle. Elle se retrouve face à la porte de la maison de Smithy au numéro 1358. Cette fois, la porte s'ouvre. La pièce ressemble assez vaguement à la maison des lapins avec ses canapés et son ton rose-saumon... Un flash de lumière : Nikki-Sue appelle "Billy !". Elle hurle son nom. De l'autre coté de la fenêtre, il ne semble pas l'entendre.
Au travers de la fenêtre, on voit une cour avec un arbre et, derrière, une jolie bâtisse fermée par des grilles. Nikki-Sue regarde interloquée par la fenêtre. Le bouton de porte en gros plan ; Nikki-Sue sort. On la voit dehors. Elle entre à nouveau dans la maison. Elle sort de la première pièce pour pénétrer dans un couloir vert brun. Elle découvre alors une chambre, la même que celle où Sue et Billy faisaient l'amour sous l'édredon et reconnaissable à sa lampe rectangulaire orange posée sur la commode. Mais Nikki-Sue voit maintenant son mari se coucher et éteindre la lampe de chevet.
La musique change devient de plus en plus rythmée. Nikki-Sue ferme la porte de la chambre. Une lampe rouge clignote avec, en légère surimpression, Devon en costume tel qu'il était dans la première scène filmée. Nikki-Sue pleure. La lampe rouge clignote violemment avant de se briser dans un blanc éclatant... qui laisse apparaître plusieurs jeunes femmes autour de Nikki-Sue. "Qui êtes vous ?" leur demande-t-elle. "Regarde nous et dis-nous si tu nous reconnais" répond l'une d'elle. Une autre embraye : "J'ai connu un homme ; j'aimais écarter les jambes pour lui le petit tremblement, c'était génial".
Nikki-Sue, adossée au mur, pleure. L'autre continue : "Je le
laissais faire. Etrange ce que fait l'amour, étrange, très étrange".
Une autre fille continue : "Plus tard tu rêveras. Quand tu te réveilleras
quelqu'un de familier sera à coté de toi". Nikki-Sue se
met les mains sur le visage. On les lui écarte. Elle est maintenant
dans la rue. "C'est cette rue?" interroge-t-elle. "Tu veux
voir ? C'est un peu plus bas" lui répond l'une de ses deux amies.
A nouveau, le sillon du disque en noir et blanc. La fille perdue de la télévision
pleure. "Tu veux voir ?" lui demandent ses copines. "Il faut
que tu portes une montre, allume une cigarette, tourne-la dans la soie et
tu regardes par le trou". Nikki, tête en bas, habillée d'un
pull à rayures. Les filles à nouveau dans la chambre. Elles
entrouvrent les rideaux et lui montrent la rue. Adossée au mur orange,
Nikki-Sue pleure. Noir.
Nikki-Sue la nuit est au lit avec son mari. Puis debout, elle prépare une omelette en chemise jaune :"Petit-déjeuner" crie-t-elle. Elle a mal au ventre. Elle rentre des courses. Son mari rentre aussi. Il se cache dans la chambre.
Une montre dorée, Nikki-Sue en pull rayé fait un trou de cigarette dans la soie. Les aiguilles de la montre reviennent en arrière. Du trou dans la soie, on remonte vers l'il qui regarde au travers. Nous sommes dans la rue en Pologne. La fille perdue repousse les agressions verbales en polonais du fantôme. Une brune de dos aux longs cheveux défaits affirme en polonais au mari : "Elle ne sera jamais à toi !" Le fantôme tabasse la jeune fille perdue. Le mari attend dans la rue et, quand un passant lui demande l'heure, il lui répond 9h45. La fille perdue le voit dans sa télévision ; elle ne pleure plus. Dans la pièce des lapins, un trou de cigarette vient faire flamber le mur. La femme lapin porte des lampes à bout de bras. Le lapin s'assoit devant une table. Une main tendue suit Nikki-Sue qui pénètre derrière un rideau rouge.
Nikki-Sue monte un escalier. Ce n'est plus le lapin devant la table mais un détective psychiatre. Nikki-Sue monte les escaliers elle arrive devant le psychiatre avec un sac à main et un tournevis dans les mains. "On 'a dit que vous pourriez m'aider" dit-elle. En plan fixe sur le visage tuméfié de Nikki-Sue. Celle-ci raconte : "il y avait cet homme que j'ai connu autrefois... Avec le temps, ils se dévoilent. Dès le début il y avait des signes. Il mijotait quelque chose avec moi. Mais quand je me fâche, je deviens enragée. Elle raconte alors comment jadis elle battit presque à mort celui qui voulait la violer.
Retour chez le détective psychiatre. Un mec l'attendait avec un pied de biche. Il voulait l'attaquer parce qu'il pensait qu'elle le trompait. Contrechamp détective. C'est elle qui lui adminstra une correction. Je buvais avec des mecs contre des verres. L'un était monté comme un rhinocéros. C'était le directeur d'une usine chimique en ville. L'air vicié rendait malade. Une petite fille voyait ainsi des choses qui n'existaient pas. Elle hurlait qu'elle voyait la fin du monde : fumée et pluie de sang.
Retour chez le détective-psychiatre auquel Nikki-Sue raconte sa vie
: "Le salaud est parti avec la troupe de bohémiens, de gypsis".
Le fantôme, nommé comme tel pour la première fois, était
le monsieur loyal. Il déclenchait des bagarres et, une fois tous embarqués
au poste, il disparaissait. C'était un marin de Caroline du Nord dont
la sur n'avait qu'une jambe.
Retour bref au détective-psychiatre.
Nikki-Sue monte vers le bureau du détective et répète l'arrivée déjà vue où elle disait qu'on lui avait dit qu'il pourrait peut-être faire quelque chose pour elle. "Je ne sais pas ce qui est avant et ce qui est après. Je ne suis pas sure de ce qui est arrivé d'abord. C'est ça qui m'a niqué la tête. Avant son départ il méditait quelque chose. Le mari de Nikki-Sue en gros plan hurle : "Je ne peux pas avoir d'enfant. Insert d'elle en blonde violemment éclairée. Je me réveillerai et je comprendrai ce qui s'est passé. Je n'ai pas envie de penser à demain. Je crois qu'après la mort de mon fils, j'ai eu une mauvaise passe. Comment est-ce possible ?
Coupe de fil. Elle est encore là ? Ça ne sera plus très long, le cheval est au puits. Il est dans les parages. Nikki-Sue descend les escaliers et se retrouve derrière le cabaret, le rideau rouge est visible.
"Qu'est ce que tu foutais ?" lui demandent ses amies prostituées. Nikki-Sue claque des doigts, les prostituées imitent son geste elle empoigne le tournevis, la brune aux cheveux défaits s'approche, la croise, lui prend le tournevis, la dépasse revient vers elle et le lui enfonce profondément dans l'estomac. Nikki-Sue laisse tomber le tournevis, mets ses mains à son ventre et parcourt difficilement les étoiles d'Hollywood boulevard. Elle s'écroule devant les grilles d'un magasin. "Tu meurs madame" lui dit une jeune clocharde noire. Elle discute avec une autre jeune clocharde asiatique accompagnée d'un homme plus âgé pour savoir comment allez à Pomona en bus. La jeune asiatique habitait chez sa cousine Niko, qu'elle trouve très belle surtout avec sa perruque blonde mais qu'elle l'a quittée parce qu'elle s'adonnait à des drogues dures. Elle a un trou dans la paroi du vagin jusqu'à l'estomac. Elle l'a laissée seule avec son singe. Certains sont bons avec les bêtes, dit-elle.
Nikki-Sue crache le sang. "ça va tu meurs, c'est tout" déclare la jeune noire qui allume un briquet. "J'ai vu ta lumière. Elle brille pour toujours, plus de lendemains bleus pour toi. Tu es là haut maintenant." Nikki-Sue meurt.
Le plan s'élargit et découvre la caméra au bout de la grue qui s'éloigne. Coupez, on la garde, formidable, le poil !". Nikki tarde à se relever Kingsley tonne alors "On applaudit Nikki Grace". Celle-ci erre comme un zombie, refuse un manteau, accepte machinalement un début de démaquillage, ne semble pas entendre le "Nikki tu as été formidable" de son metteur en scène inquiet. Et, alors que la musique se fait dissonante elle sort du studio et regarde dehors.
Nikki est alors recadrée à travers un écran de télévision pour un regard caméra vers la jeune fille perdue qui la regarde devant son poste. Dans un champ contrechamps elles semblent échanger un message muet. Nikki est recadrée dans le studio d'origine. A peine le même toutefois puisqu'elle s'enfonce dans le studio à partir d'un rideau rouge que l'on n'avait pas vu auparavant.
Nikki est dans une salle de cinéma et assiste à la projection d'un rush où, après avoir affirmé qu'elle avait vécu une mauvaise passe après la mort de son enfant, elle assiste au coup de fil du détective affirmant "qu' il est dans les parages". Nikki se voit dans le film approcher de la commode à la lampe rectangulaire orange. Elle se retourne et voit Hutchinson sortir de la cabine de projection et s'apprêter à quitter le cinéma. Elle laisse son manteau sur un siège et le suit montant les escaliers.
Elle est alors devant une pièce avec une horloge sur la gauche indiquant 12h10 et une porte où figure le sigle AxxonN. Elle ouvre cette porte. Elle est dans la maison de Smithy, dans cette pièce avec la lampe orange rectangulaire. Elle ouvre la commode, se saisit du revolver et sort. Il est 12h14, elle tourne dans les couloirs 12h20 puis 12h22. Dans un grand couloir, surgit le fantôme. Il marche vite. De son côté, Nikki arrive dans un couloir et voit sur une porte le chiffre 47. Elle se retourne alors et fait face au fantôme qui approche. Elle tire, il sourit sur-éclairé. Elle se voit elle-même en clown. Elle tire. Le fantôme, reduit à une tache blanche, meurt en laissant des flots de sang sortir de ses lèvres demesurées.
Dans la pièce des lapins la porte s'ouvre doucement. Puis flash et crépitements : la pièce devient sombre, Nikki recule et pénètre dans la pièce aux lapins refermant sur elle la porte marquée 47. La jeune fille perdue pleure. Un flash de lumière, celui du projecteur que Kingsley voulait régler.
La jeune fille perdue est maintenant belle et rayonnante devant son poste dans la lumière du matin. Les prostitués s'enfuient des couloirs de l'hôtel. La jeune fille perdue est cadrée dans la télévision, debout devant son poste. Nikki surgit par la porte. Toutes les deux sont recadrées non plus dans une télévision mais simplement dans la chambre devant la télévision et Nikki s'avance vers la jeune fille perdue. Elles s'embrassent. Nikki disparaît.
La jeune fille perdue quitte l'hôtel par des couloirs d'abord riches
puis ceux crasseux que montait autrefois Nikki-Sue. Celle-ci, en gros plan,
avec en légère surimpression d'une actrice recevant des applaudissements.
La jeune fille perdue ferme les dernières portes et embrasse son mari qui vient de rentrer avec son fils. En surimpression la voisine et Nikki. Noir et fin de musique.
Dans la maison qui était celle de Nikki, une infirme avec une jambe en moins lève les yeux au plafond en s'exclamant c'est exquis. Générique de fin. Assise sur une chaise, une femme avec une perruque blonde sourit. Laura Elena Harring envoie un baiser à Laura Dern assise à coté de Nastassja Kinski. Des jeunes femmes entrent chantent et dansent avec Ben Harper au piano.
Jean-Luc Lacuve le 20/02/2007 avec mes remerciements à Michelle Delalix, Youri Deschamps, Anne Lerouxelle et Séverine Soret.