(1885-1929)
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12 films | ||
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histoire du cinéma : expressionnisme |
Paul Leni naît le 8 juillet 1885 à Stuttgart. Il vient à Berlin à quinze ans et se destine à une carrière artistique. Il acquiert une certaine réputation comme peintre d'avant-garde en appartenant au groupe "Der Sturm". Puis il s'oriente vers la décoration théâtrale et s'intègre à l'équipe du célèbre Max Reinhardt. Devenu décorateur de cinéma, il collabore avec les cinéastes allemands les plus actifs : Joe May, E.A. Dupont, Karl Grüne, Arthur Robison, Richard Oswald.
Tout en exerçant son métier de décorateur de 1914 à 1926, il commence à réaliser des films dès 1916, et signe jusqu'en 1921 la mise en scène de six films totalement perdus. En 1921, L'escalier de service attire l'attention sur lui : le film est une charnière entre le Kammerspiel et l'Expressionnisme. Mais c'est en 1924, avec Le cabinet des figures de cire que Paul Leni devient l'un des grands cinéastes allemands. Son film (à sketches), bâti pour exploiter la notoriété du Cabinet du docteur Caligari obtient un énorme retentissement et demeure l'un des monuments du cinéma expressionniste.
En 1927, Carl Laemmle, le grand patron des studios Universal, qui était lui-même d'origine allemande et qui avait favorisé la venue aux États-unis de bon nombre de ses compatriotes propose à Paul Leni de tourner à Hollywood. Leni réalise en 1927 son premier film américain, La volonté du mort : longs couloirs de château la nuit, vent dans les rideaux, ombres furtives, passages secrets, mains menaçantes surgies des murs... L'insolite, le bizarre, le fantastique de style gothique font une entrée remarquée dans le cinéma américain
Après Le perroquet chinois, une adaptation d'un roman d'Earl Derr Biggers, le créateur du policier chinois Charlie Chan appelé à une gloire retentissante dans les années trente, Leni s'impose, avec L'homme qui rit, adapté de Victor Hugo, comme l'une des valeurs les plus originales et les plus sûres du cinéma contemporain. Son film est servi par un goût prononcé du baroque, un ton profondément morbide, et la création exceptionnelle d'un grand comédien, allemand lui aussi, Conrad Veidt.
Avec Le dernier avertissement, Paul Leni revient à l'exploitation du bizarre et du fantastique: l'histoire raconte une série d'assassinats dans un théâtre, mais le scénario n'a que peu d'intérêt en dehors du prétexte dramatique: ce qui compte, c'est la création d'atmosphère.
L'oeuvre de Paul Leni a contribué à créer, établir et codifier les bases d'une écriture filmique qui donnera naissance, au cours de la décennie suivante, au courant du cinéma fantastique américain. Leni aurait pu lui-même collaborer encore à ce domaine encore en gestation... Mais le destin ne devait pas lui permettre de pousser plus avant ses expériences. Il devait mourir d'une septicémie, à Los Angeles, le 2 septembre 1929, à l'âge de 44 ans.
FILMOGRAPHIE :
1916 |
Das tagebuch des dr Hart |
1917 | Dornroschen |
1917 |
Platonische ehe |
1919 | Prinz Kuckuck |
1920 | Patience |
1921 | Die verschworung zu genua |
1921 | L'escalier de service |
(Hintertreppe). Avec : Henny Porten (La femme de chambre), Fritz Kortner (Le facteur), William Dieterle (L'artisan). 0h50
Un facteur estropié est amoureux d'une femme de chambre qui vit dans le même immeuble que lui dans l'un des quartiers pauvres de la ville. Elle est cependant amoureuse d'un jeune artisan. Désespéré de gagner son amour, il commence à intercepter les lettres d'amour qu'ils s'envoient et les remplace par ses propres messages, que chacun pense provenir de l'autre. Son plan semble réussir... |
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1924 | Le cabinet des figures de cire |
(Das Wachfigurenkabinett). Avec : Wilhem Dieterle (le poète), Olga Belajeff (la fille du directeur), Conrad Veidt (Ivan Le Terrible), Werner Krauss (Jack
l'Eventreur), Emil Jannings (Harun al Rachid). 1h19.
Un jeune homme est engagé par le directeur d'une baraque foraine pour rédiger des contes illustrant la vie de trois mannequins exhibés dans son Musée de Cire : Haroun al-Rachid, Ivan le Terrible et Jack l'Éventreur. Amoureux de la fille du patron, le jeune homme va se projeter avec elle dans chacune des aventures qu'il compose... |
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1927 | La volonté du mort |
(The Cat and the Canary). Avec : Tully Marshall (Roger Crosby), Laura La Plante (Annabelle West), Creighton Hale (Paul Jones), Forrest Stanley (Charlie), Arthur Edmund Carewe (Harry Blythe), Flora Finch (Tante Susan). 1h22.
Vingt ans après la mort de Cyrus West, ses descendants sont réunis dans un inquiétant manoir pour se partager l'héritage. Alors que la soirée se déroule selon des ordres précis, le notaire est retrouvé mort... |
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1927 | Le perroquet chinois |
(The Chinese Parrot). Avec : Marian Nixon (Sally Phillmore), Florence Turner (Mrs. Phillmore), Hobart Bosworth (P.J. Madden), Edmund Burns (Robert Eden), Albert Conti (Martin Thorne), Sôjin Kamiyama (Charlie Chan). 1h10. | |
1928 | L'homme qui rit |
(The Man Who Laughs). Avec : Conrad Veidt (Gwynplaine), Mary Philbin (Dea), Olga Baclanova (duchesse Josiana), Josephine Crowell (la reine Anne), George Siegmann (Dr Hardquanonne). 1h50.
Au XVIIe siècle en Angleterre, un tout,jeune enfant, Gwynplaine, dont le père, ennemi juré du Roi James 11, a été assassiné, est défiguré - on lui a fendu la bouche d'un coup de couteau jusqu'aux oreilles - et vendu à des bohémiens sur ordre du souverain. Devenu phénomène de foire, le jeune homme est exhibé dans la tente d'Ursus. Il aime Dea qu'il a sauvée du froid, une nuit, dans le blizzard. La jeune fille, aveugle, n'est pas rebutée par son horrible apparence... |
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1929 | Le dernier avertissement |
(The Last Warning). Avec : Laura La Plante (Doris Terry), Montagu Love (Arthur McHugh), Roy D'Arcy (Harvey Carleton), Margaret Livingston (Evalynda Hendon), John Boles (Richard Quayle). 1h29. Un producteur décide de rouvrir un théâtre, qui avait été fermé cinq ans auparavant lorsque l'un des acteurs avait été assassiné lors d'une représentation, en mettant en scène une production de la même pièce avec les autres membres de la distribution d'origine. |
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