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Avec : Shaïn Boumedine (Amin), Ophélie Bau (Ophélie), Salim Kechiouche (Tony), Alexia Chardard (Charlotte), Lou Luttiau (Céline), Hafsia Herzi (Camélia), Marie Bernard (Marie), Salome Costa (Ella), Roméo De Lacour (Aimé). 3h32.
La fin de l'été approche, Amin et ses amis rencontrent Marie, une jeune étudiante parisienne en vacances en ce mois de septembre 1994. Tony imite Aldo Maccione ; fait des promesses sans convictions à Ophélie, lui proposant de l'épouser et de garder leur enfant mais sans oser affronter Clément avec qui elle est fiancée ni son père. Marie et Aimé s'attirent irrésistiblement. La bande se retrouve le soir dans une boîte où les désirs s'exacerbent.
"Intermezzo", intermède, est une composition instrumentale intercalée entre deux parties d'une oeuvre. Le film n'est ainsi pas une suite au Canto uno mais une parenthèse, une pause...de plus de 3h30, avant le Canto due.
L'action de ce film, réduite à presque rien et resserrée sur 24 heures, est un chaos hypnotique et musical : 45 premières minutes sur un groupe d’amis à la plage avec un désir qui s'exacerbe dans les 2h45 restantes, avec les mêmes personnes en boîte de nuit.
Film expérimental donc, forme de transe procurée par la longueur et la répétition des scènes, de danse principalement, dans toute son intensité et sa vitalité, une dépense physique absolue. Ces scènes sont évidemment d'une sensualité débordante, d'un désir brûlant bien avant sa séquence de cunnilingus de treize minutes.
La longueur et la répétition des scènes, enflammées par l'électricité du décor de la discothèque font pencher l'œuvre vers une sorte de tournoiement ivre et abstrait, où les corps s'attirent, s'enlacent et s'épuisent, jusqu'à provoquer l'hypnose du spectateur, qui perd la notion de durée devant cette ronde dionysiaque.
Certes, pendant les plus de deux cents dix minutes du film, aucun homme n'est filmé de manière sexuelle, même si une scène de conversation sur les culs des hommes a lieu entre deux des héroïnes. Mais la caméra ne glisse pas vers ce dont elle parle. Le male gaze du film est donc incontestable mais, le moins qu'on puisse dire, c'est que Kechiche ne le masque pas.