Dans un bar, un musicien-poète rencontre une strip-teaseuse qui se fait appeler Sacha. Il la filme avec une petite caméra numérique puis cherche à la revoir. S'engage alors une succession d'occasions ratées : en bas de chez elle, il apprend seulement qu'elle se nomme Marie, dans le salon-contact où elle travaille, il ne peut que lui murmurer un rendez-vous dans le bar voisin où elle répondra seulement aux questions d'un journaliste. Intriguée pourtant, elle vient le voir répéter dans son studio d'enregistrement. Mais c'est lui qui l'aborde depuis sa voiture pour la conduire chez lui où, après une longue et belle scène de séduction, ils finissent par faire l'amour. C'est tout du moins ce que l'on comprendra lorsque le musicien découvrira au matin sur sa caméra que Marie l'a filmé dans son sommeil.
Comment développer une histoire d'amour, une histoire commune à partir d'un désir évident dès la première rencontre ? Le film commence sur le mode érotique avec le strip-tease initial et le demeure en partie avec des flash-back mentaux et des incursions dans le monde du peep-show. Mais le film ne tarde pas à se résoudre en comédie musicale alignant, en moins de 40 minutes, sept chansons parfaitement intégrées dans la trame narrative.
L'insistance sur les trois couleurs primaires lumière : le vert (la pharmacie près du domicile de Marie) le rouge ( l'éclairage du studio d'enregistrement) et le bleu (les flashs mentaux dans lesquels Marie apparaît) évoque le désir pulsionnel alors que la musique, plus douce dérive vers la douceur des sentiments.
La présence d'Anna Karina, qui chante parfois à la ville les textes de Philippe Katerine, est l'occasion d'un discret hommage à Godard ( Pierrot le fou dans la séquence du dialogue dans la voiture ou A bout de souffle dans la longue séquence de séduction finale dans la chambre).
On retiendra aussi l'exposé par Marie d'une théorie du désir qui fonctionne comme une théorie de la mise en scène.