Victor
et Annette vivent à Vienne avec leur fillette Pamela. Annette travaille
et gère le quotidien, pendant que Victor traîne et déambule
parfois secrètement. La jeune autrichienne espère que le couple
se ressoudera en revenant s'installer à Paris. Mais en France, Victor
s'enfonce dans le silence et disparaît des heures. La tension monte
d'un cran, et malgré son amour, Annette ne peut plus supporter le comportement
de son homme.
Le couple se sépare, et Victor s'installe avec une jeune toxico rencontrée chez un dealer. Annette part loin avec Pamela. Des années plus tard, l'enfant devenue adolescente vit à Paris, et apprend par Martine, la sur de son père que celui-ci, qu'elle connaît si peu, vit aussi dans la capitale.
Sous l'il complice de l'amie de Paméla, celle-ci et son père s'apprivoisent lors d'une longue promenade au jardin des plantes. Ils se retrouvent ensuite au restaurant et se promettent de se revoir après les vacances d'été
Pamela passe des vacances idylliques dans le Limousin avec ses jeunes cousins. Soudainement, Victor meurt. Tous se retrouvent à l'enterrement avant de repartir dans le Limousin.
>Le film fait preuve d'une assez incroyable confiance dans la vie qui lui permet de jolis plans de retrouvailles au jardin des plantes, des plans de vacances innocentes dans le Limousin et l'affirmation que l'adolescente peut se réconcilier avec ce qu'elle n'a pas connu au nom de la poésie et de la confiance en l'avenir.
Le film emporté par cette confiance n'abordera donc aucune des scènes qui auraient pu détourner Paméla de son idyllique rencontre avec son père. Probablement les onze ans écoulés suffisent-ils à expliquer qu'il n'y ait aucune séquelles financière, physique ou psychique chez Victor ou Paméla.
Lors de la visite de la fille dans l'appartement du père, Mia Hensen-Love pose un verre d'alcool sur la table de Victor. Les livres bien rangés dans la bibliothèque, dénotant un attachement structurant à la littérature, contredisent toutefois l'indication d'un danger possible de retour à une addiction.
Le titre du film n'est pas très bon puisque, jeune fille parfaitement bien dans sa peau, on ne voit pas bien pourquoi Pamela aurait besoin d'affirmer que "Tout est pardonné". Sans doute "Je viendrai seule", le titre alternatif qui n'a pas été retenu aurait été plus en accord avec l'élan fragile vers l'espoir que le film veut susciter. Dans une scène coupée, Victor demandait à sa fille avant la rencontre au restaurant si, cette fois, elle viendrait seule ou accompagnée. Devant sa réponse affirmative, il répondait "Moi aussi, je viendrai seul".
Or faire face seule à la vie, à la révélation par Martine de l'existence de son père à Paris puis à la mort de celui-ci avec les quelques poèmes et le message qu'il lui a laissés semble bien être le destin de Paméla.
Seule Annette semble parfois plier un peu sous le poids de la vie qui passe. Lorsque Pamela s'en va au dernier plan, elle ferme brièvement les yeux, semblant accepter ainsi doucement cette vie qui s'en va sans plus avoir besoin d'elle.
Jean-Luc Lacuve le 09/10/2007