5 novembre 2018, deux immeubles vétustes de la rue d’Aubagne, dans le vieux centre de Marseille, s'effondrent, causant la mort de huit personnes et le départ en pleine nuit d'une centaine de voisins habitant les immeubles proches. Le buste d'Homère est resté sur son piédestal. Les protestations s'organisent face aux incuries des politiques. A la veille des élections municipales, le vide laissé dans le bâti est une plaie mais aussi une force pour que les choses changent.
Rosa, 60 ans, aide-soignante bientôt à la retraite, veuve et grand-mère affectueuse, est une militante de gauche. Elle est toute dévouée à ses deux grands garçons, Sarkis et Minas qui entretiennent leur héritage arménien, mais aussi à Tonio, un frère communiste et chauffeur de taxi. Sarkis présente à la famille, Alice, cheffe de chœur au sein des bénévoles de l'association du 5 novembre. Rosa rencontre alors Henri, ancien libraire lettré, qui voudrait renouer avec sa fille, Alice, qui lui en veut d'avoir toujours été distant.
Rosa et Henri tombent amoureux, déjeunent ensemble et deviennent amants. Il apparaît bientôt que Rosa, pragmatique, est la seule qui pourrait sceller l’union de la gauche à la veille d’une élection municipale décisive.
A travers le personnage de Rosa, on reconnaît le modèle de Michèle Rubirola, élue maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Marseille en 2020, pour démissionner cinq mois plus tard en laissant la place à son adjoint socialiste. L'interrogation sur la conscience de soi tout en étant dans le bain avec tout le monde est métaphorisé par les plans récurrents de Rosa seule dans la piscine la nuit s'interrogeant sur ses engagements familiaux et politiques.On note aussi quelques très beaux plans de Marseille et un beau travelling ascensionnel quand Henri et Rosa esquissent un pas de danse et s'embrassent en bas des tours d’immeubles où habite Rosa.
Henri aide sa fille à rédiger un discours, en résumant l'essentiel : "Il faut trouver une forme !". Ce sera donc une tentative d'intervention à plusieurs, du haut des fenêtres de la place. Si cette forme chorale fonctionne au niveau de la séquence, c'est un peu moins le cas pour l'ensemble du film qui brasse les sujets de la désunion de la gauche, de la crise de l’hôpital et la situation au Haut-Karabakh.