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À la vie, à la mort !

1995

Avec : Ariane Ascaride (Marie-Sol), Pascale Roberts (Joséfa), Jacques Gamblin (Patrick), Gérard Meylan (José), Jean-Pierre Darroussin (Jaco). 1h40.

L’Estaque, quartier ouvrier du Nord de Marseille. Le soir, au “Perroquet Bleu”, un cabaret minable situé quelque part entre les cheminées des raffineries et la mer, Joséfa fait ses strip-teases. Elle accepte encore d’exhiber un corps qu’elle sait vieilli devant un public de fidèles de moins en moins nombreux. Elle se sent usée, mais il faut bien vivre; alors, elle continue. Le “Perroquet Bleu” est tenu par José, le compagnon de Joséfa, un ancien garagiste qui prend bien soin de sa vieille Mercedes. Le lieu se transforme en arche de Noé où se réfugient les exclus de la société.

Marie-Sol, la sœur de José, est employée de maison. Elle loge dans une bicoque mise à sa disposition par son patron, avec son père, Papa Carlossa, un républicain espagnol exilé, et Patrick, son mari, chômeur de longue durée. Le jour où elle perd son emploi, et aussi son logement, Joséfa leur offre tout naturellement l’hospitalité. Et puis il y a Jaco, lui aussi au chômage. À force de ne plus pouvoir payer les traites de la maison, sa femme et ses deux filles l’ont quitté.

Marie-Sol prie tous les jours la Vierge à Notre-Dame de la Garde dans l’espoir d’avoir un enfant que Patrick ne peut lui donner. Papa Carlossa n’a rien oublié de son engagement anti-franquiste. Handicapé, condamné au fauteuil roulant, il passe son temps à dessiner une fresque de Goya. Farid, le petit orphelin beur, et Vénus, la jeune droguée qui se prostitue, l’un et l’autre paumés de la rue, sont les enfants adoptifs de cette grande famille.

Malgré la misère, l’amour, l’amitié et la solidarité existent. Jaco part à la dérive. Otto, un ancien légionnaire, habitué du bar, le ramène au bercail. Farid aime Vénus et la prend sous sa protection. L’adolescente s’accroche à cette aide. Marie-Sol est enceinte de Jaco. Otto, Jaco et José tentent de le faire comprendre à Patrick. Celui-ci semble accepter la situation. Et puis un matin, il se suicide afin que son épouse et “son” enfant puissent toucher la prime de son assurance-vie. Le jour de l’enterrement, à l’initiative de Papa Carlossa, la famille du “Perroquet Bleu” entonne un vieux chant républicain, à la mémoire d’un camarade disparu. Et la vie continue. Ensemble, ils se débattent pour garder la tête hors de l’eau. À Notre-Dame de la Garde, Marie-Sol adresse à la Vierge une prière dont les termes ne sont plus tout à fait les mêmes.

A la vie à la mort; communauté humaine qui s'entraide, de plus en plus solidaire quand ça va mal, jusqu'au sacrifice pour sauver la tribu. Gloria mundi montrera la fin de la solidarité de classe.

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