JLG, sur quelques notes de piano poignantes et entêtantes, se conforme au cahier des charges de ce projet en mettant en images la fin de tout, c'est-à-dire la mort de chaque élément qui constitue la vie qui n’est en fait que l’aventure de la conscience.
Aux images de ses vieux films - Made in USA, Le petit soldat, Vivre sa vie- qui, comme les acteurs qui les traversent, ont vieilli, vivent leurs dernières minutes, il intercale des images de violence sauvage : des soldats agonisants, des cadavres de déportés évacués par des inconnus, une femme qui vomit du sang…
Et, au milieu, des mains qui jettent des livres, qui les entassent dans des sacs poubelles, avant le passage de la benne à ordures. Car aujourd’hui, le "je" du " je suis" ne coïncide plus avec celui du "je pense". Et les dernières minutes ne concernent pas seulement la biologie, elles s’étendent à la jeunesse, au courage, à la pensée, à la mémoire, à l’amour, au silence, à l’histoire, au temps, au cinéma, à l’éternel, à la peur… à tout.