Le roi Richard II doit arbitrer un différend entre Thomas Mowbray, duc de Norfolk, et Henry Bolingbroke, duc de Lancastre, au sujet de lassassinat du duc de Gloucester. Ne parvenant pas à les raisonner, Richard II les bannit tous deux. À la mort du père du duc de Lancastre, ce dernier profite de labsence du roi pour revenir en Angleterre et reprendre son héritage. Il rallie la noblesse anglaise à sa cause et complote pour destituer Richard.
Avec Richard II, Shakespeare lance en 1595 sa deuxième tétralogie faite aussi d'Henry IV (en deux parties) et d'Henry V. La première a exploré la guerre civile des Deux-roses, prise dans son déroulé: de son éclosion parmi les rosiers du Temple à Londres (dans la première partie d'Henry VI) jusqu'à l'avènement en 1485 (à la fin de Richard III) de la nouvelle dynastie des Tudors, à laquelle appartenait la reine Elisabeth.
Ayant ainsi fait le lien avec son temps, le dramaturge choisit alors de remonter à la racine du mal. Deux siècle après les faits, il lui apparait que le péché originel de l'Histoire récente de son pays, c'est la déposition en 1399 de Richard II, vite suivie de sa mort, ourdie peut-être par son rival Henry IV, une hypothèse que l'auteur a préféré à celles de la maladie ou du suicide, nous donnant même à voir l'assassinat (V,v). Après Richard, c'est un York qui aurait du régner, et non son cousin Henry, de la branche cadette des Lancastre. Ce coup d'Etat anéantit l'héritage de l'illustre Edouard III, dès lors qu'entre les enfants de ses sept fils règne la zizanie, d'où sortira une guerre civile de trente ans, jusqu'à la double éviction des Lancastre (Henry IV, Henry V, Henry VI) et des York (Edouard IV, Edouard V, Richard III).