Paul, la trentaine est l'amant d'une femme mariée, Hélène plus âgée que lui. A Ravello sur la côte napolitaine où il est convié à l'inauguration d'un bâtiment qu'il a décoré d'une statue, il fait la connaissance de Serge, un architecte. Bientôt fasciné par sa personnalité, il rentre avec lui à Paris dans sa somptueuse Porsche rouge vif. De Positano à Ponticelli et son palais inachevé, de Ponticelli à Milan et de Milan à Paris, Serge se révèle brisé par son passé: après la révolution manquée de 68, sa femme s'est tuée, il a bu beaucoup. A Milan, une maladresse de Paul empêche pour un temps le suicide de Serge.
A Paris, Paul retrouve Hélène, perdue et en complète dérive. Elle lui fait rencontrer son mari et tente de s'ouvrir les veines. Déboussolé, Paul demande à Serge de l'emmener de nouveau avec lui en voyage. C'est à Berlin que Serge se rend. Pour son travail dit-il, en fait pour se recueillir sur la tombe de la femme aimée, morte des années auparavant. Paul passe son temps avec une jolie prostituée berlinoise.
De retour à Paris, Paul et Serge découvrent Hélène qui attend son amant devant chez lui à onze heures du soir. Paul fuit à nouveau et laisse Serge et Hélène ensemble. Ils se plaisent et passent la nuit ensemble. Au petit matin, Serge quitte la chambre et s'en va se suicider chez lui en laissant une lettre à son frère : "Jérôme, j'ai décidé de quitter cette vie. Ne soit pas top ému pour moi : c'est la seule solution que j'ai trouvé. Prend soin de papa comme tu sais le faire. Ton frère qui t'aime."
De Serge on saura qu'il a vécu un an, en 69, avec cinq ou six amis. Son engagement il le résume à cette phrase lapidaire : "Quand on est révolutionnaire on fait la révolution". Ensuite dit-il, ils furent condamnés à la taule, le bataillon disciplinaire ou la psychiatrie. "Vous n'allez pas me dire qu'on vous a fait des électrochocs parce que vous avez fait mai 68 ?" s'étonne Paul. Ce à quoi il répondra "On ne peut pas le dire vraiment comme ça, mais c'est pourtant comme ça que ca c'est passé". Serge est devenu autiste, pas de radio dans sa voiture : "Moi quand je conduis, j'écoute mon moteur" et il mouchera Paul qui lui demande "C'est quoi la différence entre conduire et piloter" en lui répliquant "contente-toi de conduire"
Discussion sur la drogue : le "crack c'est un bec-benzene qui s'allume
dans le cerveau mais ça ne fait pas décoller de la réalité".
Se défoncer c'est vouloir être un peu seul. Faire l'amour on
est seul
Les femmes c'est sacré et même si c'est un sacré mot,
je n'en aie pas d'autres plus qu'intime privé c'est ce qui sauve. C'est
ce qui reste quand il n'y a plus rien.
Blondin qui regrettait de n'être pas un sportif
Jusqu'à 35 40 ans, on domine l'amant plus jeune. On se sent admirée,
ça donne des ailes. Après, on est à sa merci.
Jean-Luc Lacuve le 04/12/2008