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Le port de la drogue

1953

Genre : Film noir

(Pickup on South Street). Avec : Richard Widmark (Skip McCoy), Jean Peters (Candy), Thelma Ritter ('Moe' Williams), Murvyn Vye (Capitaine Dan Tiger), Richard Kiley (Joey). 1h23.

Pickpocket, Skip McCoy a subtilisé, dans une rame de métro bondé, le portefeuille d'une jolie fille, Candy. Or, soupçonnée de faire partie d'une bande d'espions, Candy était filée par le F.B.I. Tandis que le capitaine Tiger se lance sur la piste du voleur, Candy, qui transportait un microfilm très important, rend compte de ces événements à son patron, l'avocat Joey. Il lui ordonne d'entrer en contact avec Moe, une vieille indicatrice qui connait bien la pègre new-yorkaise et pourra certainement lui faire retrouver son pickpocket.

Candy et Tiger, par des chemins différents, retrouvent McCoy, mais ce dernier, sentant la valeur des documents qu'il a en sa possession, est bien décidé à les vendre au plus offrant... Sommé par l'un des grands chefs de l'organisation de récupérer le microfilm coûte que coûte, Joey retrouve à son tour la piste de McCoy après avoir tué la vieille Moe, qui refusait de l'aider. Candy, qui s'est éprise de Skip, l'avertit du danger.

Skip et Joey se trouvent enfin face à face. Après un violent combat, McCoy livrera l'espion et le microfilm à la justice. En échange, la police fermera les yeux sur son passé compromettant.

"J'adore l'anarchie, à la fin du film mes personnages sont les mêmes, ils ne s'amendent pas ils n'entrent pas dans la société, simplement ils sont moins seuls."

Comme le note Jacques Lourcelles : "même s'il s'agit presque d'un film documentaire sur la petite pègre, le film est néanmoinsi baroque par l'utilisation savante de la profondeur de champ et des longs mouvements d'appareils et avec l'alternance de plans très serrés ou très larges au détriment des plans moyens.

Toute l'action est vue du côté de deux rebuts de la société, deux personnages qui ne valent rien selon les valeurs bourgeoises de cette société. La ressemblance profonde qui existe entre Candy, l'aventurière et Skip McCoy le pickpocket (passé trouble, dynamisme et vitalité puissante, situation précaire de survie dans la jungle des villes) rend crédible le coup de foudre qu'ils ressentent l'un pour l'autre entre deux tabassages.

Le point de vue de Fuller est de montrer une certaine solidarité, une certaine intégrité chez ces personnages marginaux, assumant plus ou moins bien leur condition et adeptes à demi-conscient d'une morale qui pourrait en remontrer aux piliers de la société. Personnages décalés, déphasés, constamment en déséquilibre entre l'univers des bons et celui des méchants et n'appartenant pas plus à l'un qu'à l'autre, ils permettent à Fuller d'exprimer, au sein de son pessimisme explosif, une vision morale et non conventionnelle du monde. Ceux qu'affectionnent particulièrement Fuller, se tiennent à la bordure du mal absolu, mais ne franchissent jamais la frontière. Quand ils sont tentés de le faire, leur bon ange les en empêche (scène ou Candy assomme Skip). Peut-être parce qu'ils sont les plus exposés, sont-ils aussi, dramatiquement et moralement, les plus attachants."

Note : Selon le désir des dirigeants de la Fox française, les agents communistes furent transformés, dans la version française du film, en trafiquant de drogue : d'où le titre du film.

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