Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts

L'énigme du Chicago express

1952

Genre : Policier

(The Narrow Margin). Avec : Charles McGraw (Det. Sgt. Walter Brown), Marie Windsor (Mrs. Frankie Neall), Jacqueline White (Ann Sinclair), Gordon Gebert (Tommy Sinclair), Queenie Leonard (Mrs. Troll), David Clarke (Joseph Kemp), Peter Virgo (Densel), Don Beddoe (Det. Sgt. Gus Forbes), Paul Maxey (Sam Jennings). 1h11.

dvd

Walter Brown et Gus Forbes, deux amis inséparables et agents fédéraux de la police américaine ont pour mission de conduire Mrs Neal, veuve d'un gangster notoire, de Chicago à Los Angeles. La jeune femme doit témoigner devant un grand jury et transmettre une liste de personnes compromises dans les affaires de son défunt mari. Forbes est tué lors d'un attentat contre Mrs Neal qui embarque dans le rapide pour Los Angeles sous la protection de Brown désormais seul.

Dans le train, Brown fait la connaissance d'une jolie voyageuse, Ann Sinclair. Plusieurs personnages louches gravitent autour de lui : Kemp, un gangster, Yost qui lui propose 30 000 dollars pour qu'il relâche un instant sa surveillance, le gros Sam Jennings, et Densel, sans doute le chef de la bande. Kemp et Densel parviennent à exécuter Mrs Neal.

Mais Brown va de surprises en surprises : la supposée veuve était en réalité une auxiliaire de la police destinée à détourner les tueurs de la véritable Mrs Neal, Ann Sinclair ! Densel séquestre maintenant cette dernière pour lui faire avouer où se trouve la liste promettante. Aidé par Jennings qui n'est autre que l'inspecteur du train, Brown parviendra à sauver son témoin en tuant le gangster à travers la porte du compartiment...

Analyse de Jacques Lourcelles : "Laconisme, efficacité, tension, malaise, action incessante et sans temps mort. L'énigme du Chicago express amène toutes ces notions à leur limite extrême de virtuosité et notamment à cause de l'exiguïté du décor du train où se déroule les trois quarts de l'action, et constitue une sorte de précis de la mise en scène hollywoodienne telle qu'on la pratiquait à son plus haut niveau dans le film noir et la série B.

Si brillant qu'il soit le film est loin d'être un pur exercice de style. C'est aussi un film d'auteur à part entière, ne serait-ce que par cette absence d'humour et d'ambiguïté morale chez le héros par lequel Fleischer affirme ses choix et le ton de gravité qu'il entend donner à son récit. L'aspect tragique, absurde, improbable et presque suicidaire de la condition policière qui est désignée. On assiste en effet à une tragicomédie des erreurs. Gus Frobes, le partenaire du héros mourra pour rien, de même que la femme flic qui aura donné sa vie pour tester l'honnêteté de son collègue. Quant à la véritable Mrs Neil, elle n'aurait eu besoin de personne pour arriver seine et sauve à Los Angeles et s'est sa rencontre (fortuite) avec le policer qui mettra ses jours en danger

La noirceur n'est pas seulement la caractéristique conventionnelle ou structurale d'un genre mais l'indice certain, quoique traité en mineur et avec une grande modestie esthétique, d'une grave crise morale qui gangrènera de plus en plus la civilisation urbaine américaine et dont les films de Fleischer, entre autre, sont le troublant miroir. Comme dans beaucoup de film de Fleischer, ce précis de mise en scène est aussi et surtout un précis de décomposition." (Jacques Lourcelles)

"Le résultat final du film représente ce que je pensais être la perfection de mon style. dira Richard Fleischer " Je l'avais trouvé et réussissais à le transposer comme je le désirais sur l'écran. Treize jours de tournage. Je fis répéter les acteurs à mon compte pendant trois ou quatre jours avant le début du tournage. Cela m'a beaucoup aidé. Mon chef opérateur, George E. Diskant, fut très coopératif : je voulais utiliser la caméra à l'épaule et il accepta. Son travail fut de grande qualité. Earl Felton s'était surpassé avec son merveilleux scénario ; je pensais qu'il m'était impossible d'échouer avec un tel scénario. J'eus un énorme plaisir à tourner L'Énigme du Chicago Express et j'y pense toujours avec grand plaisir. C'est très certainement un des meilleurs films que j'ai réalisés." (Stéphane Bourgoin, Richard Fleischer, Edilig, 1986.)

Test du DVD

Editeur : Editions Montparnasse. Octobre 2008. Nouveaux masters restaurés, version originale, sous-titres français.

Une édition Collector de 2 DVD, Trois films : Child of Divorce (1946), Armored Car Robbery (1950) et L'Enigme du Chicago Express (1952). réalisé sous la direction éditoriale de Bertrand Tavernier, comprenant des analyses de Bertrand Tavernier et Nicolas Saada. Interviews de Richard Fleischer.

Retour