Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.
Ce qui se voudrait un rire de l'absurde se fait souvent ici au détriment de la médiocrité (conversation personnelle, abus de pouvoir) de la bêtise (l'équerre) et de l'incompétence (Philippe qui est entré dans la police en falsifiant ses résultats). La série de sept flashes-back, dans lesquels les personnages du présent font irruption pour en perturber le cours, finit par être aussi ennuyeuse que le constate le commissaire Buron.
Le film fonctionne sur une collection de petites idées plus ou moins drôles : fils dépressif gentil et indifférent, trucage numérique de l'œil, manger des huitres entières avec le coquillage, la bombe insecticide... alors que le suspens ne fonctionne jamais (le seau du laveur de carreau, la voisine voyeuse laissée en plan dans l'histoire).
Car, quand tout est permis, plus rien n'arrive vraiment. Le coup de théâtre (Ce n'était qu'une pièce et puis non, c'était la réalité quand même) est pour le moins poussif. Heureusement que le film est court.
Pas grand chose donc à tirer du côté du non sens. Plus réussis sont les échanges verbaux : le "c’est pour ça" qui contamine tout le monde, affaire ficelée, se cailler les miches ou se cailler les testicules... Parce que Benoît Poelvoorde !
Jean-Luc Lacuve le 28 juillet 2018.