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Ils attrapèrent le bac

1948

Genre : Fantastique

(De nåede færgen). Avec : Joseph Koch. 0h11.

Un motocycliste et sa passagère arrivent par le bac à Assens, à l'ouest de la Fionie. Avant l'accostage, ils demandent à un officier de bord l'horaire du bac de Nyborg, sur la côte Est de cette même île. Dans moins d'une heure, leur dit-il, et ils espèrent parcourir en ce temps 70 kilomètres pour l'atteindre.

Ils sortent du bateau les derniers, derrière quelques motos et une curieuse voiture sur laquelle est peint un squelette. La moto commence une course contre la montre au long d'une route droite mais souvent encombrée. L'aiguille grimpe sur le compteur de vitesse, le paysage et les arbres bordant le bitume défilent de plus en plus rapidement. Le conducteur est toujours aux limites de la prudence, franchissant par exemple un passage à niveau au moment où les barrières s'abaissent.

Lors d'une halte pour prendre de l'essence, la pompiste leur confirme qu'il faut aller vite. La course continue, le compteur marque 100 km/heure. La passagère semble inquiète. Elle fait remarquer à son compagnon qu'ils doublent la voiture décorée aperçue sur le bac. Parvenue à un endroit où la route bifurque, la moto s'engage à droite. La voiture qui suit prend à gauche. Le motocycliste comprend son erreur et rebrousse chemin, perdant de précieuses secondes.

Vite, plus vite encore sur une route désormais sinueuse. La moto rejoint la voiture sinistre et tente de la doubler. Volontairement, cette dernière accélère ou zigzague pour l'en empêcher. Le motocycliste aperçoit le visage du conducteur - un étrange masque mortuaire - puis se glisse à droite. Mais la voiture serre le bas-côté et la moto s'écrase contre un arbre...

À Nyborg, le bac quitte le port tandis que glisse sur l'eau une barque fantomatique, contenant deux cercueils blancs, et que deux mouettes survolent la scène.

Court-métrage commandé par la sécurité routière danoise. En 1948, il n'existait pas de limitation de vitesse. la moto, une Nimbus sport 750 de fabrication danoise, débarque d'un ferry et doit rejoindre le ferry pour Nyborg dans un temps très contraint.

Initialement lent (la placide mise à quai du bac) le rythme s'accélère impitoyablement, la caméra alternant des plans de la route qui défile, du visage inquiet de la passagère, de l'aiguille du compteur, tandis que la bande son, à part quelques dialogues essentiels, se résume à la note toujours plus haute du moteur poussé à fond. Le pilote rend tous les risques (dépassements téméraires, barrière de passage à niveau presque fermée franchie en trombe, virages négociés sur le fil du rasoir).Les contretemps s'accumulent (ravitaillement en essence, erreur de parcours à une fourche). En fait, ils font la course avec la mort, incarnée par une étrange camionnette (ou corbillard?) conduite par un inquiétant personnage au visage spectral et grimaçant qui les bloque à chaque tentative de dépassement avant de les expédier, d'une mortelle embardée, dans un arbre du bas-côté.

Au port de Nyborg, le ferry s'éloigne du quai et tandis que la cloche du bord ordonne l'appareillage, une embarcation se détache du bord à la godille, portant deux cercueils jumeaux : ils ont attrapé le bac.

 

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