Adelina. 7 septembre 1954 à Naples, quartier de la Forcella. Un huissier vient saisir le mobilier d'Adelina Sbaratti pour non paiement d'une amende 28 000 lires, infligée pour contrebande de cigarettes. Avec les pénalités de retard, l'amende est passée à 50 780 lires.
L'huissier est dépité de constater qu'il ne reste plus rien dans la maison du mobilier inventorié. Carmine, le mari d'Adelina, rit sous cape car bientôt tous les voisins lui ramène tout ce qu'ils avaient caché chez eux.
L'huissier avait promis de ramener la police et maître Verace, l'avocat du quartier. Il leur confirme qu'ils ont fait une bêtise : Adelina va devoir aller en prison.
Carmine va alors chercher sa femme pour convaincre l'avocat de prendre leur défense. Celui-ci refuse cette cause désespérée jusqu'à ce qu'il remarque qu'Adelina est enceinte et attend son second enfant. Elle est sauvée de la prison car on n'emprisonne pas une femme enceinte. Le couple calcule alors que, si Adelina veut échapper à la prison passés les six mois d'allaitement accordés, ils devront de nouveau faire un enfant à Noël
Deux mois après Noël, les gardes mobiles débarquent chez les Sbaratti mais Adelina leur oppose un certificat médical indiquant qu'elle est enceinte de son troisième enfant. La prochaine échéance pour le temps des cerises n'inquiète pas le couple.
Pourtant après sept enfants et autant de reports, Adelina sent le
besoin de recourir à un jeteur de sorts pour s'assurer de son huitième
enfant. Elle a d'ailleurs pris ses précautions et envoyé Carmine,
qu'elle trouve fatigué, se reposer chez sa mère. Carmine n'arrive
pas à trouver le sommeil chez sa mère où travaillent
de nombreux ouvriers. Il doit consulter un médecin pour expliquer son
impuissance passagère.
Rien n'y fait cependant et Adelina ayant renoncé à trouver en
son voisin amoureux un possible père de substitution s'en va en prison
pour 64 jours.
Carmine et maître Verace mettent tout en uvre pour la faire sortir.
C'est tout le quartier de la Forcella qui a accepté de payer une taxe
sur chaque transaction pour racheter les jours de prison. Cette collecte émeut
les journaux, le pays et le président. Adelina obtient sa grâce.
Le joyeux retour à la maison et la grâce matinée familiale
qui s'en suit indique que le huitième enfant est pour bientôt
Anna. Milliardaire, mariée à l'une des plus grosses fortunes de la ville, Anna s'ennuie de ses activités mondaines. Elle a donné rendez-vous à Renzo, un intellectuel désargenté rencontré depuis peu pour une escapade. Renzo se voit obligé de conduire la luxueuse Rolls jusqu'à la région de lacs où les amants ne trouvent pas l'endroit tranquille qu'ils espéraient. En voulant éviter un jeune garçon qui vend des fleurs, Renzo emboutit l'avant de la Rolls dans un engin de chantier. Anna oublie alors ses états d'âmes existentiels et se montre féroce envers l'inexpérimenté Renzo. Comme un riche bourgeois roulant en décapotable rouge passe par là, elle plante Renzo qui en riant n'accepte pas non plus de s'occuper de la réparation de la Rolls et s'en retourne à pied.
Mara. Rome avant 1965. Mara habite le dernier étage d'un appartement avec terrasse qui domine la place Navona. Elle trouble le jeune séminariste qui a bien du mal à se concentrer sur ses lectures lorsqu'il se trouve sur la terrasse voisine.
Mara, prostituée de luxe qui choisit ses clients s'entend difficilement avec ses voisins âgés qui ont accueilli leur petit-fils séminariste surtout lorsque le bruyant Augusto, son client de Bologne vient lui rendre visite. La situation se détériore encore lorsque le jeune séminariste veut renoncer à ses vœux. La grand- mère désespérée vient alors trouver Mara qui, en bonne chrétienne, fait le vœu de rester sage une semaine si elle parvient à convaincre le jeune séminariste qu'il est bien une prostituée et qu'il doit s'en retourner sagement à ses études. Elle y parvient à la grande satisfaction d'Augusto qui va enfin avoir droit à son striptease tant désiré. Pourtant, alors qu'elle s'apprête à retirer son soutien gorge, Mara se souvient de son vœu et laisse Augusto, pantelant de désir et à jamais frustré.
Le premier segment se passe dans le quartier de la Forcella à Naples en 1954 et s'inscrit pleinement dans le genre du néoréalisme rose. Il s'inspire d'un fait-divers réel dans lequel la femme n'avait pas sept enfants mais quatorze.
Le second segment, à Milan, met en scène une bourgeoise archi-milliardaire, profiteuse du miracle économique qui s'habille en Dior et roule en Rolls dernier modèle.
Le troisième segment se passe à Rome au temps de Vatican II entre 1962 et 1965. Il est très célèbre du fait du striptease de Sophia Loren voulu par De Sica qui, pour cela lui fit prendre des cours auprès d'un chorégraphe du Crazy horse. Mastroianni joue tel un magma de désir
Conçu par Carlo Ponti à la gloire de sa femme, Sophia Loren qui apparait successivement en épouse napolitaine, grande bourgeoise, et femme sensuelle le film aborde aussi les sujets des rapports de la sexualité avec, la superstition, l'argent et la religion.
Carlo Ponti et Sophia Loren essaieront le mariage par procuration au Mexique puis passage par l'acquisition de la nationalité française. Divorce voté en Italie en 1971 seulement (Divorce à l'italienne en 61).
Immense succès en salle 2 milliards de lires de recettes, oscar du meilleur film étranger. Chaplin pensera à Sophia Loren pour La comtesse de Hong Kong. La critique n'aime pas le film qu'elle juge grivois et vulgaire, indigne du grand Vittorio de Sica.
Source : Aurore Renaut sur le DVD et le Blu-ray ci-dessous.