Sur les hauteurs de Biella, La cérémonie du baptême du fils de Carlo se termine et tous les notables se rendent dans la grande demeure familiale pour fêter l'événement. Mais Carlo est préoccupé : il s'en ouvre à son père. Il a reçu il y a deux heures un télégramme l'informant que Rita, gravement malade, souhaite le voir avant de mourir. Bien que Milan soit à 200 km, il s'y rend en voiture de sport pendant que son père l'excuse, prétextant une inspection des douanes à l'usine.
Sur la route, Carlo se souvent. Il a tant aimé Rita dont il n'a plus de nouvelles depuis trois ans.
En 1950, Carlo Rivelli, un fringant ingénieur désargenté de Biella, rencontre dans une boîte de nuit une sublime courtisane, Margherita surnommée "Rita". Le coup de foudre entre eux est immédiat. Mais leurs classes sociales différent. Le père de Carlo est un petit industriel alors qu'elle ne fréquente que des riches. Margherita quitte son protecteur, Cesati, un riche banquier, pour vivre avec Carlo. Ivre de colère, Cesati coupe les vivres au père de son rival. Celui-ci et Carlo reviennent à Biella pour trouver de l'argent. Margherita ne voulant pas conduire son amant et sa famille à la ruine quitte Carlo pour revenir vers l'odieux maître-chanteur. Lorsque Carlo revient à Milan porter de l'heureuse nouvelle du crédit débloqué, il croit que Rita l'a trahi. Bouleversé, il finit par accepter le mariage avec sa fiancée d'autrefois qui l'aime depuis l'enfance.
Arrivant au sanatorium, Carlo est accueilli par Cesati qui lui annonce que Rita vient de mourir mais qu'elle a tenu à ce qu'il sache la vérité. Elle n'a jamais vécu avec lui : dans le train qui les conduisait à Paris, Rita s'était arrêtée dans une ville de province française. Il ne l'avait plus revue jusqu'à quelques semaines avant sa mort. Rita était revenue à Milan, pauvre et cherchant un dernier travail avant de mourir. La haine entre les deux hommes est irréconciliable et chacun voit seul, le pauvre cadavre de Rita conduit au cimetière par ses parents et sa sœur.
Mélodrame inspiré de La dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils, via l'opéra de Verdi. Interprétation pleine de retenue et d'autant plus lyrique de ces amants qui rêvent d'une vie simple et en sont empêchés par la corruption du milieu de Rita. Ayant appris le mariage de Carlo, elle trouve une vie digne et solitaire, comme régénérée par l'amour intense vécu qui l'empêche de retomber dans les travers du passé.
Jean-Luc Lacuve, le 17 février 2021.