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Vienne, 10 novembre
1938 : Ferry Tobler, un adolescent juif de 17 ans fuit la traque des juifs
de la Nuit de Cristal. Son père n'a pas eu cette chance. Il a agonisé
après s'être grièvement blessé en sautant du camion
qui l'emportait. Sa logeuse et le policier du quartier sous leurs airs affables
pensent aux avantages financiers qu'ils vont pouvoir tirer de ce meurtre légal.
"L'arianiseur", Hawradil, chargé de liquider le stock de
tissus du tailleur refuse d'avancer quelque argent à Ferry pour émigrer
arguant qu'il ne tirera aucun profit des ventes à venir. La logeuse
et le policier suggèrent à Ferry de vendre les bijoux de sa
mère décédée.
17 novembre 1938. Au consulat des Etats-Unis, la file des juifs cherchant un visa pour ce pays s'allonge démesurément et inutilement : les quotas d'émigration pour les autrichiens sont complets jusqu'en 1941.
Il faut l'affidavit c'est à dire la caution de deux citoyens américains, le certificat de bonnes vies et mœurs, le certificat d'impôt, la taxe de désertion du Reich pour obtenir le passeport avec un J rouge.
2 décembre 1938. Ferry a renoncé à un passeport et donne les bijoux de sa mère au policier pour organiser sa fuite vers Prague. Il devra passer sans devise ni argent, Ferry lui donne son étui à cigarette en en or pour qu'il le recouvre d'étain
6 décembre 1938, c'est le départ. Dans le train, un voyageur, Mehlig lui propose de cacher sur lui 1000 dollars dont il pourra garder la moitié car lui-même est trop repérable. Ferry craintif, refuse. A Hohenau, le passeur l'attend pour lui faire passer la frontière avec un petit groupe dont Gandhi, pseudonyme d'un soldat allemand antinazi échappé de Dachau, qu'il avait déjà rencontré dans la file du consulat à Vienne. Il projette d'émigrer en Uruguay grâce au consul Lederer.
Le 9 décembre, Ferry et Gandhi échouent à Prague où se sont déjà refugiés 100 000 juifs autrichiens. Là, ils retrouvent Mehlig quia perdu ses dollars alors que Ferry apprend qu'il s'est fait volé par le policier viennois qui ne lui remis qu'un étui en cigarettes en pur... étain. Le gouvernement tchèque après avoir donné 8 couronnes par jours aux réfugiés pour se nourrir ramène progressivement sa générosité à 6, 4 et bientôt plus rien.
Heureusement ils font la connaissance de d'Alena, une Tchèque chargée d'assister les réfugiés avec laquelle ils sympathisent. Elle les héberge chez elle avec d'autres réfugiés. le 22
Le 12 mars 1939, une couronne Kron a du cyanure pour en finir. Landerer est un escroc qui vend des passeports non valables, la Suède ferme ses portes, la Russie ne les ouvre pas et seul le chemin de la Pologne est encore ouvert. Alena parvient à faire fuir Ferry à Paris avec un passeport juste avant l'entrée de l'armée allemande à Prague le 15 mars.
Ensemble et avec d'autres immigrants juifs, ils parviennent jusqu'à Paris. Mais, sans papiers, ils sont arrêtés et internés par les autorités françaises dans le camp de rétention de Saint-Just-en-Chaussée. Profitant du chaos qui suit l'invasion allemande, ils s'échappent et tentent de rejoindre Marseille dans l'espoir de s'embarquer pour les Etats-Unis.
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Le scenario
est écrit par Georg Stefan Troller et repose à
80-90 %, selon ses dires, sur des situations autobiographiques. Il est, comme
son héros (Ferry puis Freddy) ni sioniste ni nationaliste. Il ne croit
pas plus en Karl Marx qu'en en Karl May. Ses lectures le portent vers Schnitzler.
C'est un jeune juif ordinaire ni héros ni lâche.
Corti dresse l'état des lieux des juifs autrichiens aux prises avec une situation de plus en plus terrible qu'ils affrontent avec courage, esprit et détermination. Loin d'être une grande fresque coûteuse, Wohin und Zurück est construit en dehors des champs de batailles et des mouvements de foule mais autour d'un groupe de personnages réduits, dont l'intelligence et l'humanité se révèlent par leur façon d'affronter des situations kafkaïennes face à des autorités (ici les français) dont la lâcheté et la stupidité sont liées à un manque d'interrogation injustifiable même dans une période d'urgence et de panique de la débâcle. Cette fresque, presque intime nous attache à des héros forcés à l'héroïsme pour survivre et dont l'éducation humaine est analysé en finesse par Corti.
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Editeur : Montparnasse, septembre 2012. 3DVD. 25 € |
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Supplément : interview du scénariste Georg Stefan Troller. (1h40). |
(An uns glaubt gott nicht mehr). 1ère partie de Wohin und Zurück. Avec : Johannes Silberschneider (Ferdinand "Ferry" Tobler), Barbara Petritsch (Alena), Armin Mueller-Stahl (Gandhi), Fritz Muliar (Mehlig), Eric Schildkraut (Fein), Georg Corten (Kron), Georg Marischka (Gross), Kurt Mejstrik (Kornfeld), Bernd Jeschek (Dolba). 1h50.
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