Angleterre, 1784. Lucie Manette apprend de son tuteur, le banquier Jarvis Lorry que son père, le docteur français Manette, qu'elle a toujours cru mort, est sorti de prison où il a passé dix-huit ans. Il est hébergé à Paris, faubourg Saint-Antoine, chez le marchand de vins Ernest Defarge et sa femme Thérèse, des ennemis de la royauté et des nobles. Lucie et Lorry viennent le rechercher. Le docteur a l'esprit affaibli par sa captivité et sa fille veut le ramener à la raison.
Le marquis de Saint-Evremont, débauché et cruel, écrase un enfant sous les roues de son carrosse. Son neveu, Charles, le renie et prend le nom de Darnay pour s'exiler à Londres. Sur le bateau qui mène à Douvres, Darnay fait la connaissance de Lucie mais son oncle a monté une machination avec l'espion Barsad pour qu'il soit arrêté et jugé pour trahison. Au tribunal d'Old Bailey, Darnay est acquitté grâce à l'avocat Sydney Carton, alcoolique, désabusé, qui tombe amoureux de Lucie. Celle-ci lui offre son amitié, l'aide à retrouver sa dignité, mais épouse Darnay dont le mauvais oncle est, en France, assassiné par le père de l'enfant écrasé. Et, le 14 juillet 1789...
Producteur à la MGM pour l'adaptation du roman historique de Charles Dickens, A Tale of Two Cities, David O. Selznick en contrôle le scénario, habilement condensé dans les épisodes les plus romanesques, et la réalisation est confiée au solide technicien Jack Conway. La reconstitution sensationnelle de la prise de la Bastille, avec 17 000 figurants, fut assurée par Val Lewton et Jacques Tourneur. Ce grand et brillant film de producteur est fidèle à Dickens par l'atmosphère historique et la caractérisation des personnages, même secondaires. Ronald Colman est admirable dans les transformations et le sacrifice final de Carton, Blanche Yurka fait de la terrible Thérèse Defarge, toujours en train de tricoter, la Parque de la vengeance vouée à l'extermination de toute la famille Saint-Evremont. Elizabeth Allan est la douce jeune femme dickensienne par excellence