Au bord du canal Saint-Martin, le modeste Hôtel du Nord accueille une clientèle de petites gens. Ce soir-là, un couple d'amoureux demande une chambre pour la nuit : Pierre et Renée ont décidé de mourir ensemble. Mais si Pierre a bien tiré sur son amie, il n'a pas le courage de se tuer. Dès qu'il entend la détonation leur voisin, Monsieur Edmond, enfonce la porte... il laisse Pierre s'enfuir. Celui-ci, au petit jour, se constituera prisonnier. Renée, transportée à l'hôpital, est sauvée; comme elle ne sait où aller et n'a personne au monde elle revient à l'Hôtel du Nord où elle accepte de travailler comme bonne.
Monsieur Edmond est toujours là, il vit avec Raymonde, une prostitué; c'est un homme mystérieux. Traqué par d'anciens complices qu'il a trahis, il ne se décide pas à quitter l'Hôtel du Nord car il est s'épris de Renée. Mais lorsqu'elle lui propose de partir, avec les mots dont Pierre s'était servi pour la décider à mourir, Edmond accepte. Mais au dernier moment Renée, comme Pierre autrefois, se dérobe... Elle retourne à l'Hôtel du Nord où Edmond la rejoint. Raymonde, qui s'est mise en ménage avec Prosper, "donne" son ancien protecteur. Ses anciens complices l'abattent dans la chambre même où Pierre avait tenté de tuer Renée. Tandis que le coup de revolver se perd parmi les pétards que les enfants allument ce soir de 14 juillet, un couple s'étreint dans un square : Pierre, libéré par un non-lieu, son orgueil vaincu par l'amour de Renée, pleure dans ses bras.
Le couple de Renée et Pierre est d'une grande fadeur. Mais les personnages principaux sont Louis Jouvet, suprême d'élégance et Arletty dont la gouaille fait merveille sur les dialogues trop écrits de Henri Jeanson et notamment son célèbre : "Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?"
Après Le quai des brumes (1937) et avant Le jour se lève (1939), ce film est aussi précurseur du genre du film noir qui débute officiellement aux USA en 1940 avec Rebecca.