Peter Brook |
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(1925-2022) |
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10 films | ||
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Né le 21 mars 1925 à Londres, de parents russes, Peter Brook fait ses études à l'Université d'Oxford. C'est à leur terme qu'il tourne, en 1943, à l'âge de dix-huit ans, dans des conditions amateurs, son premier film : A sentimental journey, dont il signe l'adaptation et assure la production, ainsi que la réalisation en collaboration avec Gavin Lambert. La même année, il fait, à Londres, sa première mise en scène : Doctor Faustus.
Appelé sous les drapeaux, il tourne, pour l'armée, en 1944 et 1945, plusieurs courts métrages d'instruction militaire. De retour à la vie civile, il reprend son activité théâtrale, en mettant en scène, pour le Birmingham Repertory Theatre, L'Homme et le surhomme de George Bernard Shaw, Le Roi Jean de William Shakespeare et La Dame de la mer de Henrik Ibsen. L'année suivante, en 1946, il produit son premier spectacle au Royal Shakespeare Theatre à Stratford-sur-Avon : Peines d'amour perdues. De 1947 à 1950, il occupe une fonction directoriale artistique à l'opéra de Covent Garden, à Londres. Il s'affirme rapidement comme un des plus importants metteurs en scène de théâtre de sa génération, montant des pièces tant à Londres qu'à New York ou Paris, voire Moscou.
C'est en 1953 que Peter Brook revient au cinéma, cette fois en professionnel, en réalisant L'opéra des gueux d'après le livret de John Gay, sans la musique d'époque (1728) de John Christopher Pepusch. Cette même année, il dirige une dramatique télévisée pour CBS : King Lear (d'après William Shakespeare), avec Orson Welles. Ce n'est qu'au terme de la décennie qu'il tourne un autre film : Moderato cantabile, d'après Marguerite Duras, avec Jean-Paul Belmondo et Jeanne Moreau, "variation littéraire sur le thème de la rencontre entre deux solitudes" dont il co-signe le scénario et les dialogues avec l'auteur et Gérard Jarlot.
Au cours des années soixante, l'activité théâtrale de Peter Brook s'intensifie. Il monte à Paris Le Balcon de Jean Genet et La Danse du sergent Musgrave de John Arden au début de la décennie, alors qu'il prend en 1962 la direction - qu'il assurera jusqu'en 1970 - de la Royal Shakespeare Company, avec laquelle il met naturellement en scène des oeuvres de William Shakespeare et du répertoire classique, mais aussi des pièces contemporaines, telles Marat-Sade de Peter Weiss et U.S. de Dennis Cannan. Paradoxalement, cette période sera aussi la plus riche en matière de cinéma, puisqu'il tourne quatre longs métrages : Sa majesté des mouches, adaptation d'un roman de William Golding, dont il signe le scénario et co-assure le montage, et la transposition de trois pièces montées à la R.S.C. : Marat-Sade (1966), Dites-moi n'importe quoi (1968) et Le roi Lear (1971), qu'il co-adapte.
En 1970, Peter Brook, qui a eu le temps d'écrire et publier une histoire du théâtre, The Empty Space (1968) crée, avec Micheline Rozan, à Paris, le Centre international de recherche théâtrale qui, en 1974, s'installe au Théâtre des Bouffes du Nord, fermé depuis vingt-cinq ans, et où il produit et met en scène quantité de spectacles. Ce n'est qu'au terme de la décennie qu'il revient au cinéma avec Rencontres avec des hommes remarquables (1979), évocation de la jeunesse du philosophe Gurdjieff.
Toujours accaparé par son activité théâtrale, Peter
Brook ne signe que deux films dans les années quatre-vingt, transpositions
de spectacles produits aux Bouffes du Nord : LA TRAGÉDIE DE CARMEN,
adaptation de l'opéra comique de Meilhac, Halévy et Bizet, dont
il tourne trois versions, chacune avec une des trois cantatrices qui se "relayaient"
dans le rôle-titre, et LE MAHABHARATA, synthèse du récit
épique mythique relatant l'histoire des origines de l'Inde.
court-métrage :
1967 : Ride of the vakyrie
Filmographie :
1943 | A sentimental journey |
1953 | L'opéra des gueux |
(The Beggar's Opera). En 1941, le capitaine MacHeath est enfermé dans la célèbre prison de Newgate. Alors qu'il règle les détails de sa prochaine évasion, il voit arriver un nouveau pensionnaire, compositeur d'opéra. Celui-ci commence le récit d'une de ses uvres. MacHeath est d'autant plus attentif qu'il est lui-même le héros de la pièce racontée aux détenus. Dans le livret qui mêle l'authentique et l'imaginaire, le capitaine est devenu un hors-la-loi bien-aimé, trousseur de jupons et bandit de charme. Au cours d'une de ses aventures sentimentales, il a séduit Polly, la fille de Peachum, fabriquant de mendiants. Il lui a même promis le mariage. Emprisonné à Newgate, le capitaine trouve une complice amoureuse en la personne de Lucy Lockit, la fille du truculent geôlier. Après une vive discussion avec sa rivale Polly, Lucy parvient à s'emparer de la clé de la prison et aide MacHeath à s'évader. Une nouvelle fois arrêté dans une maison de jeu, le capitaine est conduit à la potence. Ayant échappé à la pendaison qu'il avait risquée pour l'éphémère baiser d'une belle au cur brisé, le capitaine Macheath s'évade pour de bon, aussi bien dans la réalité que dans le livret d'opéra. |
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1960 | Moderato cantabile |
Avec : Jeanne Moreau (Anne Desbaresdes), Jean-Paul Belmondo (Chauvin),
Pascale de Boysson (le patron du bar), Jean Deschamps (M. Desbaresdes),
Didier Haudepin (Pierre), Colette Régis (Miss Giraud). 1h35.
Il ne se passe pas grand chose dans cette petite ville bourgeoise des bords de la Gironde où vit Anne Desbaredes, femme d'un riche industriel. Anne s'ennuie à mourir et son fils Pierre est à la fois son seul amour et sa seule occupation. Pierre étudie le piano et, en ce moment, une sonatine qu'il doit jouer " moderato cantabile". C'est au cours d'une de ses leçons en présence de sa mère, que retentit un cri affreux: une femme vient d'être assassinée dans le café en face de chez le professeur de piano. Voilà de quoi rompre la monotonie de l'existence d'Anne qui, en parlant du drame, lie connaissance avec Chauvin, un jeune ouvrier. Anne et Chauvin se revoient. Le jeune homme imagine les péripéties du drame, le mobile du meurtrier, sa psychologie et celle de la victime. Anne est captivée. Les jeunes gens s'éprennent l'un de l'autre et Anne perd la tête. Elle quitte son domicile un soir de réception pour rejoindre celui qu'elle aime. Mais ce dernier a compris qu'une liaison entre une bourgeoise et un ouvrier est sans espoir. Il est parti et dans le café où fut assassinée une inconnue, où elle a connu et aimé Chauvin, Anne, seule, désespérée, pousse à son tour un cri affreux. |
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1963 | Sa majesté des mouches |
(Lord of the Flies). Avec : James Aubrey (Ralph), Tom Chapin (Jack),
Hugh Edwards (Piggy), Tom Gaman (Simon). 1h32.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un avion transportant des garçons issus de la haute société anglaises'écrase sur une île déserte. Seuls des enfants survivent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les enfants tentent de s'organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais leur groupe vole en éclats... |
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1966 | Marat-Sade |
(The Persecution and Assassination of Jean-Paul Marat as performed by the Inmates of the Asylum of Charenton under the Direction of the Marquis de Sade). | |
1968 | Dites-moi n'importe quoi |
(Tell Me Lies). | |
1971 | Le roi Lear |
(King Lear). Avec : Paul Scofield (King Lear), Irene Worth (Goneril), Cyril Cusack (Albany), Susan Engel (Regan). 2h17. Dans la grande salle du palais des rois de Grande-Bretagne, le vieux roi Lear réunit ses filles, leurs maris et son fidèle ami le comte de Kent. Il annonce son désir de se retirer du pouvoir et sa décision de diviser son royaume entre ses trois filles, Goneril mariée au duc d'Albany, Régane épouse de Cornouailles et Cordélia, la plus jeune |
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1979 | Rencontres avec des hommes remarquables |
(Meetings with remarkable men) Fils d'un humble charpentier caucasien, Gurdjieff a été hanté dès son plus jeune âge par la soif de la connaissance. C'est en consultant de vieux manuscrits découverts par un groupe d'amis dénommés " les Chercheurs de Vérité " (Vitvitskaia, Karpenko, Yelov et Pogossian) qu'il entend parler pour la première fois de la Confrérie Sarmoung fondée à Babylone en 2500 avant J.-C. Accompagné de Pogossian, Gurdjieff décide de partir à sa recherche. Sa quête le conduira de Russie en Égypte à travers l'Anatolie turque. Il rencontrera au cours de son périple le prince Lubovedsky hanté lui aussi par les mêmes questions, le professeur Skridlov qu'il accompagne dans une expédition inachevée dans le désert de Gobi, Bogga Eddin, le père Giovanni, un derviche, un Tamil... Finalement, ces rencontres successives le font aboutir à un monastère secret de l'Hindoukouch où il retrouve, retiré du monde, le prince Lubovedsky. Là, dans la quiétude profonde du lieu sacré, Gurdjieff sera enfin initié à la doctrine secrète de la confrérie. |
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1979 | Mesure pour mesure |
Téléfilm. Avec : François Marthouret (Le duc Vincento), Malick Bowens (Escalus), Bruce Myers (Angelo), Maurice Bénichou (Lucio), Jean-Claude Perrin (Le prévôt). | |
1982 | La cerisaie |
Téléfilm avec : Niels Arestrup (Lopakhine), Catherine Frot (Donniacha), Claude Evrard (Epikhodau), Robert Murzeau (Firs), Natasha Parry (Liouba), Anne Consigny (Ania), Michèle Simonnet (Charlotte) | |
1983 | La tragédie de Carmen |
1988 | Le Mahabharata |
Avec : Robert Langdon Lloyd (Vyasa), Maurice Bénichou (Kitchaka), Bruce
Myers (Ganesha / Krishna), Vittorio Mezzogiorno (Arjuna), Andrzej Seweryn
(Yudhishthira), Mamadou Dioumé (Bhima), Jean-Paul Denizon (Nakula),
Mahmoud Tabrizi-Zadeh (Sahadeva), Mallika Sarabhai (Draupadi), Miriam
Goldschmidt (Kunti). 2h51.
Trois dieux dominent l'univers : Brahma, le créateur, Shiva, le destructeur et Vishnu qui est son contraire. C'est lui qui maintient les mondes, lui qui les fait durer. Quand le chaos menace, Vishnu prend une forme terrestre et descend parmi nous pour jouer son rôle, peut-être sous l'apparence de Krishna. Vyasa raconte à un jeune disciple l'histoire du " Mahabharata". Il dicte le texte à Ganesha, le dieu éléphant, que Brahma a désigné comme scribe... C'était un âge d'or, il n'y avait ni guerre, ni misère, les hommes étaient proches des dieux. Le noble prince Bhishrna ne pouvait prétendre au trône. Le roi Pandu renonce à son tour à la couronne au profit de son frère aveugle, Dhritharashtra. La princesse Kunti a cinq fils venus des dieux, les Pandavas. Le roi aveugle prend pour épouse une jeune fille qui, par amour, se bande les yeux pour le restant de ses jours. De cette union naissent deux fils, les Kauravas. Bhishma tente d'élever ensemble ces cousins que tout déchire. Les querelles ont pour principal objet la succession du pouvoir. Le chaos menace le monde. Les Pandavas consultent Krishna pour connaître l'avenir et s'entendre dire ce qu'ils savent déjà, à savoir que l'un d'entre eux est le prétendant légitime au trône. La guerre menace. Les deux clans rencontrent une dernière fois Krishna. Celui-ci offre la masse de ses guerriers aux Kauravas, tandis qu'il se met au service des Pandavas. Dhrithrashtra et Bhishma entreprennent une dernière démarche pour sauver la paix. Mais le conflit éclate. Les Pandavas l'emportent sur les Kauravas. Vyasa achève son récit. Ganesh remet le texte sacré du Mahabharata au jeune disciple. |
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2002 | The tragedy of Hamlet |
Téléfilm. Avec : Adrian Lester (Hamlet), Jeffery Kissoon (Claudius / Le fantôme), Natasha Parry (Gertrude), Bruce Myers (Polonius / le fossoyeur), Scott Handy (Horatio), Shantala Shivalingappa (Ophelia), Rohan Siva (Guildenstern / Laertes), Asil Raïs (Rosencrantz). 2h14. | |