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The mortal storm

1940

Genre : Mélodrame

(La tempête qui tue). Avec : Margaret Sullavan (Freya Roth), James Stewart (Martin Breitner), Robert Young (Fritz Marberg). 1h40.

30 janvier 1933. Dans une petite ville universitaire des Alpes d'Allemagne du Sud, on fête les soixante ans du professeur Roth, éminent scientifique, respecté et admiré de tous. À l'émouvant hommage rendu par ses pairs et ses étudiants, en particulier Fritz et Martin, les amis d'enfance de sa fille Freya, succède le dîner d'anniversaire. Autour de la table familiale, sa femme Emilia, ses fils adoptifs Otto et Erich, son jeune fils Rudi, Freya, Fritz et Martin. Alors que Fritz annonce ses fiançailles avec Freya, la radio déclare qu'Hitler vient d'être nommé chancelier. Fritz, Otto et Erich, euphoriques, encouragent Martin à les suivre au meeting du Parti. Pacifiste, il refuse, mais grâce à Freya, accepte de les revoir peu après à l'auberge voisine; ils y sont vêtus d'uniformes bruns. Leur chef de section demande à la salle d'entonner un chant nazi. Seuls Freya, Martin et M. Werner, un professeur juif, s'abstiennent. Malgré l'intervention des deux amis, ce dernier est jeté dehors et roué de coups.

Les amitiés sont brisées: Freya rompt avec Fritz ; le cours du professeur Roth est boycotté ; Otto et Erich quittent le domicile familial. Martin aide M. Werner à passer la frontière autrichienne à ski, avant de se réfugier chez son oncle à Innsbruck. Arrêté parce qu'il maintient ses théories sur l'égalité du sang, le professeur Roth est envoyé en camp de concentration. Grâce à Freya, Fritz intervient pour que Emilia puisse rendre visite à son mari. Mais peu après, Otto vient annoncer sa mort. Emilia, Freya et Rudi partent pour Innsbruck. À la frontière, Freya est arrêtée car elle détient des manuscrits de son père. Tandis que sa mère et Rudi continuent leur route, Freya rentre chez elle, puis se rend chez Mme Breitner, où Martin l'attend. Ils partent à ski à travers la montagne. Peu avant la frontière, ils sont rejoints par la patrouille de Fritz, qui tire à vue. Freya, blessée, meurt dans les bras de Martin. Fritz annonce sa mort à ses frères. Otto se remémore alors l'anniversaire de son père adoptif et le discours pacifiste de Martin.

Admirable film qui démontre une lucidité politique étonnante quant au contexte historique immédiat. On y voit un autodafé de livres et la première représentation cinématographique d'un camp de concentration.

Plus étonnant encore, le fait que Borzage ait su intégrer cette lucidité à l'immense courant lyrique qui traverse son oeuvre. Le déchirement des familles, la volonté résolue de lutter seul contre tous les autres au nom de ses idéaux ainsi que cette fin admirable où Freay trouve la "liberté" dans la mort n'ont jamais trouvé et ne trouveront jamais plus une incarnation à la fois aussi glacée, radicale et lyrique. Ainsi de ce plans finaux : Martin vient de voir mourir Fray dans ses bras, il regarde devant lui s'exclamant qu'elle est enfin libre : une porte s'ouvre des traces de pas s'inscrivent dans la neige :

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