La première guerre mondiale, en Italie. Le lieutenant Frederick Henry, Américain engagé volontaire dans l'armée italienne, est tombé amoureux d'une jeune infirmière anglaise, Catherine Barkley, qui soigne les blessés dans un hôpital militaire.
Blessé au cours d'un engagement, le lieutenant Henry obtient, grâce à son ami, le major Rinaldi, d'être soigné par Catherine. Renvoyé sur le front, Henry assiste à la terrible débâcle des troupes italiennes devant Caporetto en octobre 1917. Pour retrouver Catherine et vivre avec elle, l'officier n'hésite pas à déserter.
Il retrouve sa bien-aimée en Suisse dans une clinique où elle vient de mettre au monde l'enfant mort-né de leur amour. À son chevet, Henry supplie Catherine de s'accrocher à la vie. "Dans la vie comme dans la mort, nous ne serons jamais séparés" chuchote la jeune femme qui meurt dans les bras de son amant alors que retentissent les cloches annonçant la fin de la guerre.
L'adieu aux armes, troisième roman d'Ernest Hemingway, est publié en 1929. L'empressement avec lequel Borzage l'adapte ne signifit pourtant pas qu'il cherchera à être fidèle à l'oeuvre originale. Cette première adaptation d'un roman de Hemingway à l'écran s'intègre en effet totalement dans l'univers de Borzage et n'a plus grand chose à voir avec l'uvre originale et notamment avec son foisonnement romanesque. La guerre n'est ici qu'une toile de fond servant à l'évocation d'un amour plus fort que la mort.
Cet amour naît et se développe selon une ligne mélodique extrêmement simple qui progresse avec peu de détours jusqu'à l'explosion lyrique des scènes finales. C'est seulement lorsque le héros a décidé de déserter et traverse des champs de bataille, des routes encombrées, que la guerre est vraiment visualisée par le cinéaste. A ses yeux, la tragédie intime vécue par le couple et l'inachèvement terrestre de leur amour constituent le meilleur plaidoyer pacifiste que l'on puisse imaginer contre les horreurs absurdes de la guerre.
Charles Vidor réalise une seconde version de L'adieu
aux armes en 1957. Spectaculaire, le film est peu émouvant. En
1951, dans Force of Arms, Michael Curtiz avait traité d'une
histoire très semblable, transposée dans le contexte de la seconde
guerre mondiale.