Au début du XXe siècle, la couturière Berthe quitte son domicile familial pour vivre avec Bubu, un ouvrier boulanger dont elle est éperdument amoureuse. Lorsque ce dernier fatigué par le travail, oblige Berthe à se prostituer, celle-ci accepte par amour. Parmi ses clients, elle fait la rencontre de Piero, un étudiant dont la sensibilité et les idées généreuses la séduisent. Atteinte de syphilis, elle est hospitalisée. Arrêté lors d’un cambriolage, Bubu se retrouve en prison. Pierre va tout faire pour que Berthe rompe avec son passé...
Portrait d’une femme vendue par l’homme qu’elle aime, Bubu de Montparnasse est une oeuvre à la fois rude et délicate. En transposant le roman de Charles-Louis Philippe en Italie, Mauro Bolognini n’en demeure pas moins fidèle à la reconstitution du quotidien des prostituées de 1900, tiraillées entre leurs proxénètes et la peur de la maladie. À travers les sublimes couleurs d’Ennio Guarnieri et les costumes de Piero Tosi, le film est un hommage non déguisé aux peintres impressionnistes. Le destin tragique de Berthe, incarnée par la bouleversante et radieuse Ottavia Piccolo , place Bubu de Montparnasse parmi les grands drames italiens sur la condition féminine
Le cynisme de Bubu (Si tu veux faire fortune : au lieu de la pâte, apprend à manipuler les femmes) s'oopose à l'idéalisme de Lucas et Piero ("Tu sais seul le jour où justice sera faite, on saura ce qui est bien et ce qui est mal. Les filles des rues sont plus pures, plus honnêtes"). Universalité de la maladie: la syphilllis ici annonce le sida, plus tard : "Ce mal deviendra notre torture, notre peste notre enfer".
Editeur : Carlotta-Films. Juillet 2010
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