Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts
(1939-2022)
27 films
   
   
4
 

Né à New York de parents ayant fui le nazisme en Europe, Peter Bogdanovich grandit à New-York et commence très tôt à prendre des cours de théâtre. Il a notamment pour professeur Stella Adler, célèbre pour avoir enseigné l’art dramatique à Marlon Brando et Robert De Niro. Féru de cinéma (il visionne jusqu’à 400 films par an), le jeune Bogdanovich commence par travailler au Musée d’art moderne de New-York au début des années 1960. Il y présente de grands réalisateurs, comme Orson Welles, John Ford, Allan Dwan ou Howard Hughes. Suivant le modèle des Cahiers du Cinéma, il devient un critique de films réputé, aux connaissances très développées sur le sujet. Influencé par la Nouvelle Vague, il décide de devenir réalisateur et se rend à Los Angeles avec sa femme et collaboratrice Polly Platt, où il fait la rencontre décisive de Roger Corman.

En 1966, Peter Bogdanovich endosse plusieurs fonctions (assistant réalisateur, scénariste, acteur, etc.) sur le tournage des Anges sauvages de Roger Corman, lequel le pousse rapidement à la réalisation. Après avoir mis en scène un documentaire sur Howard Hughes, il réalise ses premiers longs métrages de fiction, La cible (1968) et Voyage to the Planet of Prehistoric Women (1968)

Mais c’est par le biais de son film suivant qu’il acquiert véritablement le statut de réalisateur en vogue, dont le travail est tout à la fois classique et en phase avec l Le Nouvel Hollywood. La dernière séance (1971), centré sur la vie de jeunes gens ordinaires dans un petit village isolé du Texas des années 1950, est un énorme succès critique et commercial. Révélant Cybill Shepherd (qui devient la compagne de Bogdanovich) et Jeff Bridges, le film est nommé pour 8 oscars (incluant celui du Meilleur réalisateur) et en remporte 2 (meilleurs seconds rôles pour Ben Johnson et Cloris Leachman).

A la suite de ce triomphe, Bogdanovich enchaine avec deux autres grandes réussites : On s'fait la valise, docteur ? (1972) et surtout La Barbe à papa (1973), comédie en noir et blanc évoquant la relation entre un escroc (Ryan O'Neal) et une petite fille qui pourrait être sa fille (Tatum O'Neal qui, à 10 ans, remporte l’oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle) durant les années 1930.

Mais après ces trois succès, la carrière de Bogdanovich est affectée par les échecs successifs de Daisy Miller (1974), Enfin l'amour (1975) (tous les deux avec Cybill Shepherd) et Nickelodeon (1976). Trois ans plus tard, il ne parvient toujours pas à reconquérir le cœur du public même si Jack le magnifique (1979) est probablement son meilleur film.

En 1981, il tourne Et tout le monde riait avec Audrey Hepburn, Ben Gazzara et le mannequin Dorothy Stratten, avec qui il entame une liaison. Apprenant la nouvelle, le mari de cette dernière tue la jeune femme, viole son cadavre et se suicide. Ce fait divers des plus sordides pousse le réalisateur à mettre un terme à sa carrière ("Si la réalité est pire que ce que l’on peut voir au cinéma, je ne vois pas l’intérêt de faire des films…", confie-t-il). Bogdanovich, anéanti, décide ensuite de distribuer seul le film, dont il rachète les droits à la Fox, et se ruine dans l’opération. Bogdanovich se tourne alors vers sa première vocation, et écrit un livre consacré à son amour assassiné intitulé "The Killing of the Unicorn".

Il ne renonce toutefois pas totalement à la mise en scène, et obtient un succès modeste avec Mask (1985), une œuvre étrange et pleine de charme où la chanteuse Cher tient le rôle d’une mère dont le fils adolescent souffre d’une défiguration qui le fait ressembler à un lion. Il attaque Universal en justice pour des coupes inopportunes et rompt avec Hollywood.

En 1990, il réalise Texasville, la suite de son chef d’œuvre, La dernière séance, mais qui se solde par un échec en salles… Tout comme Bruits de coulisses (1992) et The Thing Called Love (1993). Pareillement, ses deux derniers films de fiction pour le cinéma, Un parfum de meurtre (2001) avec Kirsten Dunst et Broadway Therapy (2015) ne rencontrent pas leur public.

A partir des années 1990, Bogdanovich effectue quelques apparitions sur grand écran, comme par exemple dans Mr. Jealousy et Studio 54. Il joue un petit rôle dans 15 épisodes des Soprano et réalise plusieurs téléfilms et épisodes de séries, Song of Songs (1994) pour la série Picture Windows; A Dime a Dance (1995) pour la série Fallen Angels ; À chacun son tour (1999)pour la série The Wonderful World of Disney et Sentimental Education (2004) épisode des Soprano.

En 2018, Carlotta Films distribue en salle La dernière séance et Jack le magnifique et sort un coffret DVD. Le festival Lumière 2018 projette, en sa présence, six de ses films ainsi que le film posthume d'Orson Welles De l'autre côté du vent (1970-1976) dont il a assuré le montage et dans lequel il jouait le le rôle du jeune protégé d’un vieux maître qui n’était autre que lui-même. Ses discussions avec John Ford, Josef von Sternberg, Fritz Lang, Leo McCarey, Howard Hawks, Orson Welles, entre autres, sont ainsi réunies en français sous le titre Les Maîtres d’Hollywood (Ed. Capricci, 2018).pour monter le film inachevé d’Orson Welles,

C'est ainsi une légende de la cinéphilie qui meurt le jeudi 6 janvier 2022, à 82 ans à Los Angeles.

Filmographie :

1967 The Great Professional : Howard Hawks
  Téléfilm documentaire
   
1968 La cible

Avec : Boris Karloff (Byron Orlok), Tim O'Kelly (Bobby Thompson), Nancy Hsueh (Jenny), James Brown (Robert Thompson Sr.), Sandy Baron (Kip Larkin). 1h30

Un Américain moyen se met à tuer des inconnus avec un fusil à lunette.

   
1968 Voyage to the Planet of Prehistoric Women

Avec : Mamie Van Doren (Moana), Mary Marr (Verba), Paige Lee (Twyla), Gennadi Vernov (Andre Freneau). 1h18.

Des astronautes atterrissent sur Vénus. Ils rencontrent des créatures dangereuses mais aussi des femmes vénusiennes qui aiment prendre un bain de soleil dans un short moulant et des soutiens-gorge en coquillages.

   
1971 Directed by John Ford

Avec : Henry Fonda, John Wayne, James Stewart, John Ford, Orson Welles. 1h39.

Réalisé au crépuscule de la vie du légendaire cinéaste, le documentaire Directed by John Ford est un portrait, ponctué d’extraits de films, ainsi que d’entretiens réalisés avec Henry Fonda, John Wayne, James Stewart et John Ford lui-même. Tout cela commenté par la voix envoûtante d’Orson Welles.

   
1971 La dernière séance
(The Last Picture Show). Avec : Timothy Bottoms (Sonny), Jeff Bridges (Duane), Cybill Shepherd (Jacy), Ben Johnson (Sam). 2h06.

Anarene, Texas, 1951. Dans cette petite ville aux confins du désert, la jeunesse traîne son désœuvrement entre le cinéma et le café du vieux Sam Lion, terminant souvent les soirées sur les banquettes arrières des voitures. Duane et Sonny, deux garçons à mi-chemin entre l’âge de l’école et celui du travail, partagent leurs loisirs et multiplient les expériences amoureuses. Mais une bagarre éclate entre les deux amis, et Sonny s’engage pour la Corée.

   
1972 On s'fait la valise, docteur ?
(What’s Up, Doc ?). Avec : Barbra Streisand (Judy Maxwell), Ryan O'Neal (Howard Bannister), Madeline Kahn (Eunice Burns). 1h34.

Howard Bannister, musicologue distrait, se rend à San Francisco pour obtenir une bourse. À l’hôtel, Judy, une jeune femme excentrique, se fait passer pour son épouse et provoque une multitude de quiproquos. Par ailleurs, des valises identiques à celles de Howard, contenant des fossiles rares, des diamants ou des documents top secret, sont convoitées par une demi-douzaine d’escrocs…

   
1973 La barbe à papa
(Paper Moon). Avec : Ryan O’Neal (Moses Pray), Tatum O’Neal (Addie Loggins), Madeline Kahn (Trixie Delight). 1h42.

Lors des obsèques d’une de ses anciennes conquêtes, Moses Pray, un escroc qui vend à prix d’or des Bibles à des veuves éplorées, fait la connaissance de la fillette de la défunte, Addie, 9 ans, dont il est peut-être le père. Chargé de conduire l’orpheline chez sa tante dans le Missouri, il s’aperçoit très vite que l'enfant a de merveilleuses dispositions pour le seconder. En équipe, ils escroquent de quoi vivre aux fermiers du Kansas et du Missouri …

   
1974 Daisy Miller
   
   
1975 Enfin l'amour
  (At Long Last Love). Avec : Burt Reynolds (Michael Oliver Pritchard III), Cybill Shepherd (Brooke Carter), Madeline Kahn (Kitty O'Kelly), Duilio Del Prete (Johnny Spanish), Eileen Brennan (Elizabeth)
   
1976 Nickelodeon
   
   
1979 Saint Jack
(ou Jack le magnifique). Avec : Ben Gazzara (Jack Flowers), Denholm Elliott (William Leigh), James Villiers (Frogget). 1h55.

Singapour, 1971. Officiellement, Jack Flowers travaille pour un armateur chinois. Officieusement, il fait commerce du plaisir et ouvre la plus luxueuse des maisons closes. Mais la pègre chinoise, qui détient le monopole de cette activité, dévaste son établissement. Jack est alors contacté par un inconnu, un envoyé de l’armée américaine qui lui demande de prendre la direction des "Jardins du Paradis", une maison de plaisir pour les permissionnaires du Viêt-nam.

   
1981 Et tout le monde riait...

(They all laughed) Avec : Audrey Hepburn (Angela Niotes), Ben Gazzara (John Russo), Patti Hansen (Sam), John Ritter (Charles Rutledge), Dorothy Stratten Dorothy (Dolores Martin). 1h55.

Une course poursuite entre une équipe de détectives et un groupe de jolies femmes.

   
1985 Mask
   
   
1988 Illégalement vôtre
   
   
1990 Texasville
   
   
1992 Bruits de coulisses
   
   
1993 Nashville Blues
   
   
1995 Prowler
  Téléfilm
   
1996 Prof en enfer
  (To Sir, with Love). Téléfilm. A Londres, après 30 ans de bons et loyaux services, Mark Thackeray, enseignant, prend sa retraite et retourne dans sa ville natale, à Chicago. Là bas, il ne résiste pas au défi de dispenser son savoir à des étudiants défavorisés.
   
1997 The Price of Heaven
  Téléfilm
   
1997 Rescuers: Stories of Courage: Two Women
  Téléfilm
   
1998 Naked City: A Killer Christmas
   
   
2001 Un parfum de meurtre
A la fin des années vingt, le magnat de la presse William Randolph Hearst invite Charlie Chaplin sur son yacht pour une petite croisière au large de la Californie. Découvrant que Marion Davies, sa maîtresse, le trompe avec l'acteur, Hearst tente d'assassiner l'interprète de Charlot.
   
2004 Natalie Wood - Le prix de la gloire
  (The Mystery of Natalie Wood). Téléfilm. Avec : Justine Waddell (Natalie Wood), Michael Weatherly (Robert Wagner), Matthew Settle (Warren Beatty), Colin Friels (Nick Gurdin), Elizabeth Rice (Natalie Wood ado), Grace Fulton (Natalie Wood jeune). 2h52.
   
2007 Tom Petty and the Heartbreakers: Runnin' Down a Dream
  Téléfilm
   
2014 Broadway Therapy

(She's Funny That Way)

Lorsqu’Isabella rencontre Arnold, un charmant metteur en scène de Broadway, sa vie bascule. À travers les souvenirs – plus ou moins farfelus – qu’elle confie à une journaliste, l’ancienne escort girl de Brooklyn venue tenter sa chance à Hollywood, raconte comment ce « rendez-vous » lui a tout à coup apporté une fortune, et une chance qui ne se refuse pas... Tous ceux qui se trouvent mêlés de près ou de loin à cette délirante histoire vont voir leur vie changer à jamais dans un enchaînement de péripéties aussi réjouissantes qu’imprévisibles. Personne n’en sortira indemne, ni l’épouse d’Arnold, Delta, ni le comédien Seth Gilbert, ni le dramaturge Joshua Fleet, pas même Jane, la psy d’Isabella...

   
2018 The Great Buster
   
   
   
   
Retour