Bertrand Blier

né en 1939
19 films
   
   
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Après avoir débuté comme assistant réalisateur en 1959 sur Oh! que mambo de John Berry et s'être fait remarqué pour son documentaire Hitler... connais pas ! en 1963, Bertrand Blier dirige son père, le légendaire Bernard Blier, dans son premier long métrage de fiction, Si j'étais un espion (1967).

Il faut cependant attendre 1974 pour que Blier réalisateur se fasse un nom avec le triomphe public des Valseuses et de son trio vedette Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou. La patte Blier s'instaure : humour acerbe et vérité sociale. Quatre ans plus tard, Bertrand Blier retrouve son duo masculin Depardieu-Dewaere pour Préparez vos mouchoirs avant de diriger Depardieu en solo et son père dans Buffet froid (1979), César du meilleur scénario, puis Dewaere dans le subversif Beau-père (1981).

Scénariste de la totalité de ses films (mais également de Grosse Fatigue de Michel Blanc en 1994), le cinéaste signe avec Tenue de soirée l'un des plus gros scandales du cinéma français des années 80 avec ses thèmes d'homosexualité et de triolisme abordés sans détour. Il y retrouve une nouvelle fois Gérard Depardieu et Miou-Miou et glane le Prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes (pour Michel Blanc) et trois nominations aux Césars. Trois ans plus tard, le succès public et critique de Trop belle pour toi est encore plus imposant : Grand Prix du jury du Festival de Cannes et cinq Césars dont ceux du meilleur film, meilleur réalisateur et de la meilleure actrice (pour Carole Bouquet).

Les années 1990 seront marquées par un raz-de-marée de récompenses, largement dû à sa collaboration avec Anouk Grinberg, nouvelle venue dans la galerie des comédiens de Blier. On citera Merci la vie (un César et 6 nominations) et Un, deux, trois, soleil en 1993 (deux César et surtout la Coupe Volpi du Meilleur Acteur du Festival de Venise pour Marcello Mastroianni) ainsi que Mon homme (1996), Prix de la meilleure actrice pour Anouk Grinberg au Festival de Berlin.

En 2000, le cinéaste réunit une trentaine de grands noms du cinéma français pour Les Acteurs, un hommage au métier du jeu teinté de dérision. Si le film est plutôt bien accueilli, Les Côtelettes, avec Philippe Noiret et Michel Bouquet en vieux épicuriens dissertant sur le sens de la vie et les plaisirs de la chair divise le public cannois, et reçoit un accueil national mitigé du public et de la critique. Blier revient en 2005 avec Combien tu m'aimes ?, l'histoire d'un amour monnayé entre la péripatéticienne Monica Bellucci et son client Bernard Campan. Dix ans après Les Acteurs, il dirige à nouveau Albert Dupontel, devenu l'incarnation du cancer de Jean Dujardin, dans la comédie dramatique Le bruit des glaçons.

Filmographie :

1963 Hitler, connais pas
 

Documentaire. 1h40.

Onze jeunes gens, des garçons et des filles âgés de vingt ans, parlent individuellement de leurs vies devant la caméra : parents, amour, travail, mort, société et politique.

   
1967 Si j'étais un espion
 

Avec : Bernard Blier (Dr. Lefèvre), Bruno Crémer (Matras), Patricia Scott (Silvie Lefèvre), Claude Piéplu (Monteil), Pierre Le Rumeur (Kruger). 1h57.

Le docteur Lefebvre compte, parmi ses patients, un dénommé Guérin qui va lui causer pas mai d'ennuis... D'abord, l'homme a changé d'adresse et paraît introuvable. Et pourtant, il est activement recherché ! Par une femme, Geneviève Laurent, qui supplie le docteur de le retrouver. Par des inconnus, qui ne quittent pas Lefebvre d'une semelle, volent dans son cabinet la fiche de Guérin, lui téléphonent, le menacent... Le bon docteur vit dans l'angoisse car ceux qui le harcèlent - en particulier Kruger qui semble leur chef - l'ont averti de représailles sur sa fille Sylvie s'il persiste à se taire. Mais que pourrait leur dire Lefebvre qui ignore vraiment où se cache son malade, au sujet duquel il attend le résultat d'analyses qui lui confirmeront s'il est atteint d'un cancer? Le docteur se rend chez sa fille et s'aperçoit que l'appartement est sous surveillance. Lefebvre retourne chez lui : en chemin, il est abordé par un homme qui l'accompagne dans son pavillon. C'est un certain Matras, qui entreprend, méthodiquement, la fouille des armoires, tiroirs et moindres recoins. Lefebvre cache une boîte de diapos que Matras ne tarde pas à découvrir. Il s'agit de photos prises lors d'un voyage en Pologne. Sous la menace, le docteur avoue qu'il a connu Guérin au cours de ce voyage, qu'il a eu des sympathies pour les régimes socialistes, qu'il a été membre du Parti Communiste. Mais il ne veut - ou ne peut -rien dire de Guérin que Matras, envoyé là par Kruger, semble tenir pour un espion. Matras accompagne le médecin dans ses visites aux malades, espérant ainsi retrouver Guérin. De retour au pavillon, il intercepte tous les appels téléphoniques. L'un de ceux-ci annonce que Sylvie a été accidentée en voiture. Sur les lieux de l'accident, Lefebvre et Matras trouvent Sylvie, choquée mais sauve, et Kruger avec ses complices. Madame Laurent met enfin le docteur sur la trace de Guérin et de... son cadavre. Sans doute est-il trop tard maintenant pour sauver Sylvie, qui a été enlevée. Alors que Lefebvre attend chez lui, en compagnie de son ami Monteil, des nouvelles de sa fille, Matras ramène celle-ci et s'esquive, sans se montrer. Interloqué, le docteur paraît s'éveiller d'un incompréhensible cauchemar.

   
1974 Les valseuses

Avec : Gérard Depardieu (Jean-Claude), Miou-Miou (Marie-Ange), Patrick Dewaere (Pierrot). 1h57.

Du côté de Valence, Jean-Claude le costaud plein d'idées et Pierrot le suiveur, deux petits voyous vivant d'expédients, s'amusent à terroriser leur quartier. Après une course-poursuite en Caddie avec une grand-mère terrorisée, ils empruntent une DS le temps d'une balade. Ils rencontrent la peu farouche Marie-Ange, shampouineuse désespérément frigide...

   
1976 Calmos

Avec : Jean-Pierre Marielle (Paul), Jean Rochefort (Albert), Bernard Blier (le curé), Brigitte Fossey (Suzanne Dufour), Claude Piéplu (l'Ancien Combattant), Pierre Bertin (le Chanoine). 1h47.

C'en est assez ! Paul, gynécologue, ne peut plus supporter les femmes : en voir toute la journée défiler dans son cabinet, se déshabiller, lui imposer l'odieux spectacle de leur intimité, lui est devenu insupportable. Il quitte tout, le métier, son épouse Suzanne, ses enfants. Dans sa fuite, il rencontre Albert, tout aussi écœuré que lui par la gent féminine et qui vient d'abandonner Geneviève, sa femme. L'un et l'autre se réfugient dans un village et se livrent en toute quiétude, en compagnie d'un vieux curé, aux plaisirs du farniente et de la table. Leur exemple est bientôt suivi par des centaines, des milliers d'hommes qui fuient comme eux leurs épouses pour trouver, enfin, le repos et le calme. Les femmes, alors, prennent les armes et pourchassent, avec des tanks, les fuyards. C'est la guerre des sexes ! Paul et Albert emprisonnés et drogués, leur serviront d'étalons, ce qui pour eux est la punition suprême ! Devenus vieux, les deux compères se réfugient, pour y mourir tranquilles, dans le vagin d'une vierge.

   
1978 Préparez vos mouchoirs
Avec : Gérard Depardieu (Raoul), Carole Laure (Solange), Patrick Dewaere (Stéphane), Michel Serrault (le voisin), Eleonore Hirt (Madame Beloeil), Jean Rougerie (M. Beloeil). 1h50.

Dans une brasserie parisienne, un couple, Raoul et Solange, se dispute. Cela fait des mois que le jeune homme n'a vu le visage de sa femme s'éclairer d'un sourire. Elle a quelque chose qui ne va pas et il l'aime trop pour supporter de la voir malheureuse. C'est pourquoi, lors d'un déjeuner, il en fait cadeau à un inconnu afin de la distraire et de lui donner envie de sourire. La situation ne change en rien car elle boude toujours et en plus elle a, à tous moments, de drôles d'évanouissements. Heureusement l'inconnu est devenu le copain de Raoul et ils se relayent pour la surveiller quand elle se trouve mal. Pour la guérir, c'est un enfant qu'il lui faut mais elle ne peut pas en avoir ni avec son mari ni avec le nouvel ami, Stéphane. Un jour, Solange commence à revivre grâce à Christian, un garçon de treize ans qu'elle prend sous sa protection. Pour la première fois depuis de longs mois, elle parle, elle sourit et ne s'évanouit plus. Le gamin, pas spécialement antipathique, commence à démontrer par A + B que Raoul et Stéphane sont des crétins et devant la métamorphose de la jeune femme les deux copains jugent qu'il a raison. Quelques mois plus tard, Solange se trouve enceinte de l'adolescent.

   
1979 Buffet froid
Avec : Gérard Depardieu (Alphonse Tram), Bernard Blier (Inspecteur Morvandieu), Jean Carmet (le meurtrier), Denise Gence (Geneviève Léonard), Marco Perrin (l'homme en sous-vêtements), Jean Benguigui (le tueur à gage). 1h35.

Alphonse retrouve dans le métro le gars avec qui il discutait il y a peu, mais avec son propre couteau dans le ventre. Puis sa femme est assassinée, et le meurtrier se présente à lui. Alphonse l'emmène chez son voisin, inspecteur de police. Le trio sympathise et part à la campagne, quand un tueur et une mystérieuse jeune femme les rejoignent...

   
1981 Beau-père
Avec : Patrick Dewaere (Remy), Ariel Besse (Marion), Maurice Ronet (Charly), Geneviève Mnich (Simone), Maurice Risch (Nicolas), Macha Méril (l'hotesse de l'anniversaire). 1h52.

Rémi, qui est compositeur, s'est fixé jusqu'à trente ans pour réussir dans la vie. Il a vingt-neuf ans et demi ! Plus que six mois. C'est très court; d'autant que Rémi ne croit plus en sa musique et se contente, pour gagner sa vie, de jouer du piano dans des restaurants de luxe. Depuis huit ans, il vit avec Martine qui meurt dans un stupide accident d'automobile. Marion, âgée de quatorze ans, souhaite rester avec Rémi, son beau-père. Mais Charly, son père, qui tient une boîte de nuit, souhaite récupérer son enfant. Rémi doit se résoudre à la laisser partir, bien qu'il soit très attaché à elle. Plusieurs semaines passent. Rémi est sans nouvelles. Pour tromper l'ennui et sa tristesse, il passe ses soirées chez Nicolas avec lequel il improvise du jazz. Un jour, Marion débarque chez lui avec ses valises. Peu de temps après, elle déclare être amoureuse de lui et le désirer physiquement. Rémi n'en croit pas ses oreilles et refuse cette idée. Dès lors, la jeune fille se laisse dépérir. Elle ne mange plus et ne travaille plus en classe. C'est bientôt les vacances de Noël et le médecin lui conseille un séjour à la montagne. En la conduisant au train, Rémi lui donne son premier baiser. Pendant son absence, Rémi, sans argent, est obligé de quitter son appartement pour s'installer dans une maison abandonnée qui sera détruite dans six mois. Un soir, il emprunte la voiture de Nicolas et rejoint Marion dont il ne peut plus se passer. Ils connaissent leur première nuit d'amour. Au retour de Marion, à Paris, Rémi se montre très froid. Marion tente de le rendre jaloux. Il cède à nouveau. Une vie de couple s'organise. Marion rêve à son avenir. Elle garde des enfants pour gagner de l'argent. Rémi rencontre Charlotte, la mère de l'un d'eux, dont il tombe amoureux. Marion comprend qu'elle est de trop et rejoint son père. Rémi devra se méfier, car Charlotte est la mère d'une petite fille de quatre ans dont il risque de devenir, à nouveau, le beau-père.

   
1983 La femme de mon pote
Avec : Coluche (Micky), Isabelle Huppert (Viviane), Thierry Lhermitte (Pascal), François Perrot (le médecin), Daniel Colas (le flirt). 1h39.

Courchevel. Un matin, de bonne heure, Micky est réveillé par son ami Pascal qui lui annonce une triste nouvelle : il est amoureux. Pascal, qui ne fait rien sans consulter son ami, a anticipé sur son assentiment probable car la jeune femme est déjà dans son lit. La réticence de Micky s'estompe devant la beauté de Viviane. Et puis, les filles ont toujours défilé dans le lit de Pascal sans que cela compromette leur amitié. Viviane s'ajoutera à la liste et passera son chemin... Pascal tient un magasin d'articles de sports de montagne; il demande à Micky, qui lui est discjockey, de tenir compagnie à Viviane pendant la journée. Viviane provoque Micky qui résiste à la tentation. Mais, le lendemain, répondant à son offre, il succombe. Rongé par le remords d'avoir couché avec la femme de son pote, il se ressaisit et somme Viviane d'être fidèle à Pascal. Micky tombe malade. Le médecin lui ordonne trois mois de repos pendant lesquels il s'installera dans la petite cabane adjacente au chalet de Pascal, vivant à côté d'un bonheur qui lui est interdit. Micky ne supporte plus de vivre seul et lorsqu'un matin Pascal et Viviane lui annoncent leur départ pour Paris, à l'occasion du salon du ski, il le prend très mal. Au dernier moment, Viviane choisit de rester auprès de Micky. Ils s'avouent leur amour. Pascal les surprend dans les bras l'un de l'autre juste avant son départ, A son retour, il offre un manteau de fourrure à Viviane et un revolver à Micky. Dès lors, les relations s'enveniment et Viviane préfère fuir. Micky tente de l'en empêcher, mais en vain. Réconciliés, les deux compères font le point en essayant de se convaincre que " c'est mieux ainsi". Et si elle revenait, imaginent-ils, alors que déjà Viviane pointe son nez au pied de la passerelle qui mène au chalet ?

   
1984 Notre histoire
Avec : Alain Delon (Robert Avranche), Nathalie Baye (Donatienne Pouget / Marie-Thérèse Chatelard / Geneviève Avranche), Gérard Darmon (Duval), Geneviève Fontanel (Madeleine Pecqueur), Jean-Pierre Darroussin (le second passager), Sabine Haudepin (Carmen). 1h24.

Un homme seul dans un train. La quarantaine fatiguée. Il rumine sa solitude et le vide de sa vie. Puis surgit dans le compartiment une jeune femme, plutôt jolie, qui s'offre à lui pour une aventure sans lendemain. Mais Robert - c'est le nom de l'homme - la suit lorsqu'elle descend à la première gare. Il " s'accroche ", et cela irrite la jeune femme qui ne veut surtout pas donner de suite à ce genre d'événement. Robert, cependant, ne la lâche pas, jusqu'à la petite maison style chalet - où elle vit, apparemment. Robert ne demande qu'un peu de compagnie et quelques canettes de bière - car il est porté sur la boisson... Surviennent alors tout un tas de copains de Donatienne - c'est le nom de la jeune femme - notamment un beau brun nommé Duval (qui ne semble pas répondre aux avances de Donatienne) et Carmen, une jeune fille qui est elle aussi à la recherche d'un peu d'amour... Personne ne comprend ce que ce Robert veut faire en s'installant dans la maison, et les choses se compliquent encore et prennent un tour réellement absurde lorsque débarquent le voisin Emile et un autre homme que Donatienne est censée avoir également connu dans un train. La " fête " se déplace chez le voisin, qui présente aux uns et aux autres sa femme Madeleine. Boissons, bagarres et, finalement, tout le monde pousse Robert dans le lit de Madeleine, qui ne demande pas mieux ! Après quoi, Robert repart à la recherche de Donatienne - qui a momentanément disparu. Il retourne à la maison de la jeune femme, mais n'y trouve qu'une parfaite inconnue. Cependant, on lui donne le nom d'une amie de Donatienne qui pourrait savoir où elle se trouve. Robert parvient à retrouver cette amie et son mari les Chatelard, tous deux instituteurs; et le plus curieux, c'est que la femme ressemble étrangement à Donatienne... Retour au train du début. Robert Avranches n'a pas bougé de son compartiment, et, à la gare, des amis viennent le chercher et le poussent à retourner chez lui, pour retrouver sa femme Geneviève et ses enfants qu'il avait quittés. Geneviève ressemble trait pour trait à Donatienne. La boucle est bouclée, du rêve au réel...

   
1986 Tenue de soirée
Avec : Michel Blanc (Antoine), Gérard Depardieu (Bob),Miou-Miou (Monique), Michel Creton (Pedro), Mylène Demongeot (la femme du 3ème cambriolage), Jean-Pierre Marielle (l'homme riche et déprimé). 1h24.

Antoine et Monique. Un couple minable et fauché, dans un dancing tout aussi peu reluisant. Monique n'arrête pas d'injurier Antoine: elle ne veut plus qu'il lui répète tout le temps -et bêtement - qu'il l'aime, et lui demande surtout de se secouer, de trouver un moyen de gagner un peu d'argent pour vivre enfin dans le luxe! Arrive alors Bob, un grand type impressionnant, qui est témoin de la scène et conseille à Antoine de ne pas se laisser marcher sur les pieds par sa " bonne femme". Bob entraîne à sa suite Monique, fascinée et Antoine. Il veut les initier à son style de vie: le cambriolage des maisons bourgeoises! L'association des trois compères marche de mieux en mieux, mais, curieusement, Bob s'intéresse plus à Antoine qu'à Monique : il veut persuader Antoine de coucher avec lui, de découvrir les délices de la relation homosexuelle... Antoine commence bien sûr par résister, puis se laisse faire - d'autant plus que Monique n'est pas contre... tant que l'argent coule à flots ! Mais Monique finira par se laisser séduire par un certain Pedro, laissant Bob et Antoine vivre en véritable couple dans un pavillon de banlieue ! Antoine, quant à lui, découvrira les affres de la " condition féminine " : Bob le délaissera momentanément pour un beau jeune homme rencontré dans une boîte de nuit... Mais Monique - débarrassée de Pedro - Antoine et Bob se retrouveront finalement... pour " faire le tapin " dans les rues de Paris; la seule différence, désormais, c'est que Bob et Antoine seront carrément travestis !

   
1989 Trop belle pour toi
Avec : Gérard Depardieu (Bernard Barthélémy), Josiane Balasko (Colette Chevassu), Carole Bouquet (Florence Barthélémy). 1h32.

Bernard Barthélémy, concessionnaire BMW dans une ville du Midi, est marié à une femme très belle, Florence auprès de qui il mène une existence tranquille, avec leurs deux enfants. Il tombe pourtant amoureux d'une femme au physique très ordinaire, Colette, qui travaille chez lui en tant que secrétaire intérimaire...

   
1991 Merci la vie
Avec : Charlotte Gainsbourg (Camille), Anouk Grinberg (Joëlle), Michel Blanc (le père (jeune)), Jean Carmet (le père (âgé)), Annie Girardot (la mère (âgée)), Jean-Louis Trintignant (l'Officier SS)

Vêtue d'une robe de mariée, Joëlle, 25 ans, est sévèrement corrigée par un homme qui l'abandonne sur-le-champ. Sur ce bord de mer, passe Camille, l'âge du baccalauréat. Les deux filles sympathisent et s'en prennent à un jeune peintre en bâtiment, François, qui, amoureux de Camille, jouait les voyeurs. Elles le trainent à un bal, honorent toutes deux sa virilité puis le quittent. Après avoir échappé à Robert le vigile, venu se venger de Joëlle, qui lui a transmis une maladie vénérienne, elles débarquent de nuit sur le tournage d'un film qui pourrait bien raconter leur histoire. L'histoire de Joëlle, maîtresse du médecin Marc-Antoine, qui s'est servi d'elle pour se constituer une clientèle en lui faisant contaminer toute la population mâle de la bourgade, avant de la jeter sur une route. Reconnue, Joëlle est la cause d'une bagarre homérique. Blessée, elle est hospitalisée avec Camille, qui reçoit la visite de son père. Mais comment Camille peut-elle naître puisque ce père se voit refuser toute relation sexuelle par son épouse, pourtant devenue maîtresse des Allemands ? Fusion des époques... Retour à notre époque; c'était du cinéma. En fin de compte, c'est beau la vie !

   
1993 Un, deux, trois, soleil

Avec : Anouk Grinberg (Victorine), Myriam Boyer (Daniela Laspada, la mère), Olivier Martinez (Petit Paul), Jean-Michel Noirey (Maurice Le Garrec), Denise Chalem (L'institutrice), Jean-Pierre Marielle (L'homme seul); 1h44.

La banlieue de Marseille, le soleil, les terrains vagues, les HLM où les gens s’entassent derrière des portes numérotées, des gens qui attendent et qui espèrent, à l’affût d’un peu de tendresse. Victorine a grandi là, avec les autres gosses, avec son père, immigré grec qui force beaucoup trop sur le pastis, avec sa mère qui débloque... tellement que Victorine aimerait bien en changer, de mère, et la remplacer par Gladys, épouse d’un CRS, Africaine tout en chair qui sait réchauffer les corps et ranimer les âmes. Elle s’appellerait Perle et irait à l’école, heureuse, en arborant des cheveux tressés et un visage éclatant. Mais elle s’appelle Victorine, quand elle sera grande elle sera loubarde et se fera violer, à moins que son destin bifurque et qu’elle découvre vraiment l’amour avec un spécialiste de ces choses-là, comme Petit Paul, beau gosse du genre à prendre une balle dans le dos par un enfoiré protégeant son magnétoscope. Comment vouloir grandir, au milieu de tout ça ? Heureusement, les gens qu’on aime ne meurent jamais. Victorine présente son premier amour à son papa, qui promet de boire moins. Mais Marcel, le tenancier de débit de boissons, ne l’entend pas ainsi. Lui, il vit en vendant la mort à petit feu. Victorine se venge sur l’enfoiré maniaque du survêt et du 22 long rifle. Les mecs comme lui, elle adore les faire flamber en les arrosant d’essence. Et puis elle tuerait bien sa mère aussi, en la jetant du haut d’un pont sur un train d’ordures ! Le train, le train-train, le destin bifurque à nouveau avec Maurice, rencontré dans un train de banlieue. Une tronche de futur mari comme celle-là, c’est tout vu, faut pas discuter. À vingt-cinq ans, elle aura déjà deux gosses, et puis d’autres encore, tellement qu’on ne saura plus distinguer les siens de ceux des autres venus se nourrir à la même table. Et puis le chômage de Maurice, et puis la mère omniprésente qui se mêle de tout, et puis le vieux papa immigré qui ne dessaoule plus, et qui en meurt. Lui qui ne savait plus retrouver ni son immeuble ni sa porte, le voilà qui l’ouvre, sa porte, numérotée 722, sur un monde de soleil, lumineux, chaud... comme dans son pays.

   
1996 Mon homme

Avec : Anouk Grinberg (Marie Abarth), Gérard Lanvin (Jeannot), Valeria Bruni Tedeschi (Sanguine), Olivier Martinez (Jean-François), Dominique Valadié (Gilberte), Jacques François (le second client). 1h38.

Marie est prostituée à Paris. Un soir d’hiver, dans la cour de son immeuble, elle aperçoit un homme endormi contre les poubelles, réduit à l’état de clochard. Elle lui offre l’hospitalité ainsi qu’un moment de bonheur. Le bonheur justement, l’aurait-elle trouvé auprès de lui ? Elle veut qu’il soit son « mac », elle lui donnera tout, il sera un homme attentionné. Il renaît ainsi à la vie, adopte les atours de l’homme arrivé, se prend au jeu. Trop. Il veut prostituer Sarah, une manucure, et la rebaptise Sanguine. Elle accepte, par amour. Puis ne peut s’y résoudre devant son premier client, qui n’est autre que l’inspecteur Marvier, chasseur de proxénètes. Jean est arrêté. Marie est convoquée au commissariat. Intimement blessées, Marie et Sarah s’unissent pour ne pas aider Jean. Marie décide de se faire faire deux gosses par le premier beau mec venu. Ce sera Jean-François, jeune chômeur. Et il aimera Sarah, aussi, au même foyer. Tandis que Jean, à sa sortie de prison, trouve réconfort auprès de Bérangère et de son trop-plein de tendresse inemployée, Jean-François se débat avec le chômage et la misère. Ce monde ne prête qu’aux riches. Marie doit confier les deux enfants à leur père et reprendre du service auprès de clients qui ne la trouveront pas trop chère. Jean revient, implorant le pardon de Marie, implorant le pardon des femmes.

   
2000 Les acteurs

Avec : Pierre Arditi (Pierre Arditi), Josiane Balasko , Jean-Paul Belmondo (Jean-Paul Belmondo), François Berléand (l'homme qui vole la femme de d'Arditi), Dominique Blanc (Dominique Blanc), Claude Brasseur (Claude Brasseur). 1h43.

Au restaurant où il déjeune avec André Dussollier et Jacques Villeret, Jean-Pierre Marielle s’époumone à réclamer un petit pot d’eau chaude pour allonger son café. « Un acteur qu’on n’écoute plus est un homme perdu » se lamente Marielle que ses amis ne rassurent guère, l’un le trouvant trop mou, l’autre pas assez clair. Marielle, parti ailleurs quérir un réconfort, est remplacé par Claude Rich, tout sourire. Snobé par Sami Frey, Marielle revient s’asseoir auprès de Villeret qui lui fait un massage au tarama. La tension monte dans le restaurant. Dussollier gifle Frey puis le suit dans la rue où l’un et l’autre sont abordés par un Michael Lonsdale particulièrement collant. Une voiture passe : à bord, Jean-Claude Brialy et Pierre Arditi qui se regardent tendrement. Arditi est homosexuel depuis qu’une femme, à Quimper, lui a préféré un certain François Nègre. Sur les Champs-Elysées, Sami Frey emprunte le fauteuil roulant d’un cul-de-jatte et perturbe la circulation tandis que Villeret, Dussollier et Rich portent secours à un motard encastré dans un panneau publicitaire : Depardieu ! Las des sarcasmes de Frey, Dussollier quitte le film. Il est illico remplacé par une femme rondelette que tout le monde prend pour lui… De passage sur le tournage du film, Alain Delon rend hommage aux grands disparus : Gabin, Ventura, Bourvil, de Funès… Villeret et Dussollier, qui a repris son rôle, se rendent chez Michel Piccoli où ils avertissent sa femme Geneviève de l’arrivée de Marielle. « Je viens chercher mon pot d’eau chaude » explique celui-ci à Piccoli, rentré sur ces entrefaites, et qui, apprenant que sa femme le trompe, devient fou. Marielle se résout alors à consulter Belgodère, le médecin des stars, qui diagnostique « Vous êtes foutu » et suggère comme remède l’assassinat d’un de ces spectateurs dont l’indifférence fait le malheur des acteurs. Aussitôt dit que fait ! Brialy et Arditi, chez Nègre, recueillent les confidences de Maria Schneider, la femme de Quimper. Elle a loupé sa vie mais quel bonheur d’avoir pu la raconter devant une caméra ! Arditi, ému et redevenu hétéro, quitte Brialy. Michel Serrault intervient alors que la chasse aux acteurs a été lancée par la police sous les ordres d’un sinistre exterminateur. Terrorisé, il assiste à l’exécution de Michel Galabru et de Jean-Paul Belmondo. Au restaurant où tout le monde est réuni, Jacques François menace les convives avec son revolver avant d’abattre Jean-Pierre Marielle. « Où est ce con de Blier ? » se demande-t-on dans la salle. « Il s’en fout, il tourne déjà un autre film », répond Villeret, amer. En effet, Bertrand Blier dirige une scène avec Claude Brasseur. Le téléphone sonne : c’est Pierre Brasseur. « Présente-lui mes respects » demande Blier à qui Claude passe alors l’appareil car Bernard Blier désire aussi parler à son fils. « Tu me manques » répond ce dernier.

   
2003 Les côtelettes

Avec : Philippe Noiret (Léonce), Michel Bouquet (Le vieux), Axelle Abbadie (Bénédicte), Hammou Graïa (L'arabe), Farida Harouadj (Nacifa), Catherine Hiegel (La mort), Luc Palun et Anne Suarez (Agathe). 1h30.

Léonce touche à la soixantaine. C'est un homme de gauche convaincu. Un dimanche soir, en plein dîner avec sa maîtresse et son fils, un homme vif et désagréable, encore plus âgé que lui, toque à sa porte et déclare avec aplomb : "Je viens pour vous faire chier". Léonce songe d'abord à lui claquer la porte au nez mais, dans un élan de sympathie, le fait entrer. Erreur fatale, car dès lors le vieux rabougri de droite harcelé depuis quelque temps par la mort ne va plus le lâcher. D’autant que les deux hommes partagent une passion pour Nacifa, la jeune femme de ménage qu’ils ont en commun. Un véritable sujet de querelle qui va finir par rapprocher ces deux personnages qu’à priori tout oppose.

   
2005 Combien tu m'aimes ?

Avec : Monica Bellucci (Daniela), Bernard Campan (François), Gérard Depardieu (Charlie), Jean-Pierre Darroussin (André Mignot), Edouard Baer (Edouard), Farida Rahouadj (La voisine). 1h35.

Dans le Pigalle des boîtes de nuit, la Beauté professionnelle c'est Daniela. Quand le client la voit, il a le souffle coupé. François vient de gagner gros au Loto. Il demande à Monica "Combien tu prends ?" et lui propose immédiatement de devenir sa femme. Elle accepte. Mais on ne quitte pas comme ça Charlie et le monde de la nuit.

   
2010 Le bruit des glaçons

Avec : Jean Dujardin (Charles Faulque), Albert Dupontel (le cancer de Charles), Anne Alvaro (Louisa), Myriam Boyer (le cancer de Louisa), Audrey Dana (Carole Faulque), Christa Théret (Evguenia). 1h27.

C'est l'histoire d'un homme qui reçoit la visite de son cancer. Bonjour, lui dit le cancer, je suis votre cancer. Je me suis dit que ça serait peut-être pas mal de faire un petit peu connaissance...

   
2019 Convoi exceptionnel

Avec : Gérard Depardieu (Taupin), Christian Clavier (Foster), Farida Rahouadj (Esther), Alex Lutz (Edouard). 1h22.

C’est l’histoire d’un type qui va trop vite et d’un gros qui est trop lent. Foster rencontre Taupin. Le premier est en pardessus, le deuxième en guenilles. Tout cela serait banal si l’un des deux n’était en possession d’un scénario effrayant, le scénario de leur vie et de leur mort. Il suffit d’ouvrir les pages et de trembler…