Le Prince Frédéric-Arthur de Hombourg, à la veille d'une importante bataille contre les Suédois durant la guerre de Hollande, est surpris par son ami, Heinrich Hohenzollern, en pleine crise de somnambulisme dans le parc du château de Fehrbellin. Frédéric-Arthur teint dans la main un gant et croit se souvenir que la cour du Brandebourg est venue à sa rencontre et s'est gentiment moqué de lui, occupé à se tresser la couronne de lauriers qu'il attend de la btaille du lendemain. Le gant est celui d'une belle dame de la cour dont il ne se souvient pas. Heinrich lui conseille d'aller se coucher pour rependre des forces avant la bataille d'autant plus qu'il a aussi pour mission de veiller à la sécurité de la princesse d'Orange sa cousine qu'il faut éloigner des lieux du combat.
Le lendemain matin le feld-maréchal explique le plan de bataille. Le grand électeur, l'oncle du prince a de nouveau confié le commandement de la cavalerie à Hombourg mais celui-ci a ordre d'attendre le signal du retrait de l'infanterie pour attaquer. Hombourg distrait par le gant et la conversation de Natalia la princesse d'Orange avec son oncle compte sur Heinrich pour lui rappeler les ordres. Quand Natalia reconnait le gant qu'elle a perdu la veille, elle se dirige vers le prince de Hombourg et les deux jeunes gens s'avouent immédiatement leur amour.
Fehrbellin le 28 juin 1675. Dans la confusion du combat, Frédéric croit que l’Électeur a été tué : il ordonne l'attaque et remporte la victoire, mais contre les ordres reçus. Il est fêté comme un héros et voit ses espoirs de mariage avec Natalia confortés. Mais L’Électeur n'est pas mort. Ulcéré par la nouvelle désobéissance de son neveu qui lui a déjà couté deux précédentes victoires militaires, il souhaite que son indiscipline soit punie de façon exemplaire. Il condamne Fréderic à la cour martiale et celle-ci le condamne à mort. Dans sa prison, Frédéric ne croit pas à cette sentence, persuadé que l'électeur lui accordera sa grâce. Mais celle-ci ne vient pas et le prince, terrorisé par la tombe que l'on creuse pour lui devant le château, s'en vient supplier l'électrice à genoux. Quand il apprend que Natalia a refusé la main de l'ambassadeur de Suède pour un mariage qui assurerait un basculement d'alliance, il renonce même à son amour. S'humiliant, par sa peur panique de la mort, il dégage Natalia de sa promesse. Celle-ci bouleversée par la fragilité du jeun homme, s'en vient supplier son oncle d'accorder sa grâce. L'Électeur n'est ni un tyran ni un être inflexible. Il rédige une lettre pour le prince lui laissant le choix de la sentence : s'il juge injuste la condamnation à mort faite dans l'intérêt de l'État, il sera libre. Sourd aux supplications de Natalia, le prince accepte sa condamnation pour se monter à la hauteur de la grandeur de son oncle. Dans le même temps, des officiers sont venus supplier l'Électeur de laisser la vie sauve au vainqueur de Fehrbellin.
L'électeur, confiant dans la grandeur de son neveu, fait venir celui-ci qui, devant tous, accepte la mort. Un bandeau sur les yeux, Hombourg est conduit au peloton d'exécution. Lorsqu'il ôte son bandeau, il se rend compte qu'il se trouve face à la cour qui l'acclame. Hombourg s'évanouit de bonheur et s'est soutenu par ses amis qu'il est mené à son mariage avec Natalia.
En 1810, Kleist est animé par l'espoir d'une coalition entre la Prusse et l'Autriche, contre Napoléon. Il décide d'écrire un drame en honneur de la famille Hohenzollern: Le Prince de Hombourg, inspiré des Mémoires pour servir à l'histoire de la maison de Brandebourg de Frédéric II. La pièce de Kleist est ainsi tout à l'honneur de Prince Électeur, ferme sur ses principes mais souple quant à leur application et attentif aux demandes de sa nièce et son neveu.
La pièce alterne donc les moments où sont exaltés la grandeur de l'état et ceux où sont décrits la fragilité des êtres humains à commencer par le plus fragile d'entre eux, le rêveur, somnambule, jeune, amoureux et indiscipliné Prince de Hombourg.
Les deux brèves scènes de bataille montrent d'abord, dans le générique, un Hombourg capté dans de très brefs plans, presque subliminaux, sabre levé, dans l'attitude de gloire qu'il espère pour le lendemain. Le jour de la bataille, il est fougueux comme à son habitude alors que le prince électeur est stoïque sous la mitraille quand bien même les corps tombent à coté de lui. L'électeur réfléchit à son plan de bataille devant un modèle réduit alors que Hombourg ne réfléchit à rien, vivant sous le coup d'émotions qui s'imposent à lui. Son domaine est ainsi bien davantage le parc du château aux lumières bleutées éclairé par la lune.