Les cicatrices de Dracula

1970

Genre : Fantastique
Thème :

(Scars of Dracula). Avec : Christopher Lee (Dracula), Dennis Waterman (Simon Carlson), Jenny Hanley (Sarah Framsen), Christopher Matthews (Paul Carlson), Patrick Troughton (Klove), Michael Gwynn (le prêtre), Michael Ripper (Le propriétaire),Wendy Hamilton (Julie), Anouska Hempel (Tania), Delia Lindsay (Alice, la fille du maire), Bob Todd (La maire). 1h36.

Dans la citadelle de Dracula une chauve-souris déverse du sang sur les cendres du comte qui, aussitôt ressuscité, part en chasse et tue une jeune fille. Les villageois décident d’en finir. Ils se dirigent vers le château en ayant pris soin de réfugier femmes et enfants dans l’église du village. Arrivés sur les lieux et malgré la surveillance de Klove, le fidèle serviteur du comte, les villageois provoquent un incendie qui détruit une partie du château mais la victoire est de courte durée. De retour chez eux les villageois constatent que leurs proches ont étés massacrés par des chauves-souris envoyées par Dracula.

Dans une ville voisine un jeune coureur de jupon, Paul, est poursuivit pour avoir fricoté avec la fille du maire. Il se sert d’un attelage pour s’échapper mais il se perd et se retrouve dans le village maudit par Dracula. Devant l’hostilité des habitants Paul ne trouve comme refuge que le château ou le comte et sa fiancée l’accueillent. Après une excellente nuit passé avec la comtesse, Paul découvre la vraie nature de cette femme quand Dracula surgit et la tue, assomme le jeune homme et l’emporte dans les profondeurs de son antre.

Inquiet de la disparition de Paul, son frère Simon part à sa recherche accompagné de sa femme Sarah. Le jeune couple retrouve rapidement la trace de Paul et se retrouve chez Dracula.

Sous ces allures de simple produit ne devant son existence que par la seule volonté de distributeurs opportunistes pressés de profiter du filon, Les Cicatrices de Dracula est pourtant une sorte de retour au sources du mythe, autant cinématographique que littéraire.

Le château noyé dans la brume, le village maudit, ces habitants apeurés se révoltant torches aux poings, le maire et le serviteur difforme sont autant d’éléments rapportés du folklore construit par les films de la Universal dans les années 30/40 et qui sont ici réutilisés dans un métrage qui se situe plus comme une relecture lointaine du roman de Stoker que comme une suite logique de la série.

Les Cicatrices de Dracula est un dernier retour de la série sur le livre dont il reprend quelques passages. L’arrivée au château dans un fiacre, l’accueil du comte (et de sa maîtresse !), et une scène montrant pour la première fois a l’écran Dracula rampant sur une des murailles de son château. Le jeu de Christopher Lee est, pour la première fois depuis longtemps, sobre et posé.

Lee n’appréciait pas du tout l’orientation du personnage prise par la Hammer et refusa, une fois de plus, de l’incarner. Mais c’était sans compter sur la roublardise des dirigeants qui, selon les dires de l’intéressé, réussirent à le convaincre en le soumettant à un véritable chantage émotionnel consistant à persuader l’acteur de reprendre le rôle afin d’éviter le chômage à toute l'équipe technique.

De tous les films de la série, l’opus de Baker est de loin le plus gore, le plus graphique dans la matérialisation des méfaits du comte qui se révèle être un être sadique trompant son ennui dans une bonne dose d’ultra violence. Quand les villageois reviennent vers leurs villages ils découvrent les cadavres de leurs femmes et enfants défigurés, égorgés ou énucléés, la caméra n’épargne rien au spectateur des détails du macabre spectacle. Simon retrouve son frère Paul dans l’antre du vampire, empalé, le jeune homme servant d’ornement sinistre sur les murs de la crypte.

Les Cicatrices de Dracula insiste vraiment sur les pulsions sadique du maître dans deux scènes. L’une ou il poignarde sauvagement sa maîtresse, en passe de mordre Paul, en y prenant un plaisir évident et celle ou il punit Klove en le torturant avec un sabre chauffé a blanc. Cette brutalité a l’avantage de marquer chez Dracula une émotion qui n’était jamais apparu auparavant, l’ennui. Un ennui que le comte semble tromper avec ces élans de violence sadique, car l’immortalité est une malédiction faisant peser sur l’existence la charge d’une longue et interminable monotonie.

Les Cicatrices de Dracula est également généreux en Hammer girls, cette fois quatre charmantes demoiselles, qui agrémentent de leurs présences une œuvre manquant parfois de rythme et affligé d’un héros bien peu charismatique. Il ne trouvera d’ailleurs pas le moyen de tuer Dracula qui sera vaincu, littéralement, par une intervention du ciel dans un final spectaculaire

Les Cicatrices de Dracula sortit la même année qu’Une Messe pour Dracula et surtout Les Nuits du Comte Dracula, une tentative d’adaptation figèle du roman de Stoker par Jesus Franco avec Lee dans le role titre et Herbert Lom dans celui de Van Helsing.

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