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Une vie

1958

Avec : Maria Schell (Jeanne Dandieu), Christian Marquand (Julien de Lamare), Pascale Petit (Rosalie), Louis Arbessier (M. Dandieu), Marie-Hélène Dasté (Mme. Dandieu), Antonella Lualdi (Gilberte de Fourcheville). 1h26.

Fin du XIXe siècle. Dans une grande demeure normande, Jeanne Dandieu vit entourée de ses parents et de Rosalie, une paysanne amie d'enfance qui lui sert de domestique. Un jour, sauvée par des pêcheurs alors que sa barque, prise dans une rafale, venait de se retourner, elle est accueillie à l'embarcadère par un jeune inconnu: Julien de La Mare. Celui-ci la raccompagne au manoir. Jeanne ne tarde pas à tomber amoureuse. Julien demande sa main.

Cette précipitation fait jaser : on dit que Julien se marie pour payer des dettes qui l'obligèrent à quitter Paris. Le mariage est une réussite et Jeanne nage dans le bonheur. Ses parents quittent la maison familiale et rapidement la vie du couple devient un enfer. La sensibilité de sa femme ennuie Julien qui lui préfère la compagnie de Rosalie. La jeune femme n'ose avouer à sa maîtresse les relations qu'elle entretient avec son mari. Enceinte, elle accouche d'une petite fille et abandonne le service de Jeanne qui a tout découvert.

Six ans ont passé. Jeanne est mère d'un petit garçon. A l'occasion de la bénédiction des bateaux de pêche, Julien rencontre un vieil ami, de Fourcheville, qui lui présente sa femme Gilberte. Une relation ne tarde pas à naître entre eux. Jeanne supporte avec courage cette liaison nouvelle ainsi que la mort de sa mère. Mais Fourcheville, jaloux, découvre les amants dans une roulotte qu'il précipite du haut de la falaise.

En 1948, Alexandre Astruc devient célèbre en signant un article publié dans L'écran français : "Naissance d'une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo". Il salue dans le cinéma un moyen d'expression autonome et neuf, comparable à la peinture ou au roman. La démarche du réalisateur le rapproche d'un cinéma romanesque soucieux de la vérité des êtres et de leur insertion dans un cadre soigneusement dessiné. Un cinéma d'essayiste. Il prétend lui-même rechercher les "manifestations visuelles de la psychologie des personnages". C'est pourquoi il choisit des moments de crise, comme dans cette adaptation de Guy de Maupassant ou celles qui suivront L'éducation sentimentale, 1961 d'après Gustave Flaubert, La lettre volée (1973) et La chute de la maison Usher (1981), tous deux adaptés de l'oeuvre d'Edgar Allan Poe ; Une fille d'Eve (1988) et Albert Savarus (1992) d'après Balzac.

Astruc n'adapte que la première partie du roman; sa célèbre phrase finale : "la vie, ce n'est jamais ni aussi bon ni aussi mauvais qu'on croit" intervient après la naissance de Paul et non après la naissance de la fille de celui-ci.

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